Autarcie : Groupuscule

Black Metal / France
(2013 - Dernier Bastion / Purity Through Fire)
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Las palabras

1. MALVENUE

Malvenue en notre fief
Ici tu marches au pas, c'est nous les chefs !
Toi qui débarques en touriste
Assimile bien ce manifeste
En boucle repasse-toi cette piste
Gare à ta gueule si tu protestes…
Malvenue en notre domaine
Ici c'est la Comté, mais pas celle de Tolkien !
Chez nous pas de place pour le fantasque
Notre quotidien c'est la guerre
Charge ton fusil, enfile ton casque
Ou tu finiras face contre terre…

Nos forêts profonds et sauvages
Dont le soleil peine à percer l'épais feuillage
Nos vallées aux falaises austères, aux abrupts ravins
Où le sol se dérobe au détour d'un chemin
Nos bois mystérieux et obscurs
Nos collines silencieuses érigées par le temps
Sur les ruines oubliées d'anciens mondes effacés
Les immuables sommets de nos monts
Aussi majestueux qu'hostiles, quelle que soit la saison
Nos plaines et nos champs verdoyants
Où la vie et la mort perpétuent leur cycle, inlassablement…

Nos vieilles ruelles malfamées, aux relents d'égout
Dont la senteur de pisse appelle au dégoût
Nos gigantesques cités bétonnées, cancers de nos villes
Surpeuplées d'allogènes hostiles
Nos épicentrales places publiques, devenant tour à tour
Fantômes la nuit, grouillantes le jour
Nos mornes boulevards, infinis entrelacs d'asphalte noir
Sinistres chemins sillonnant le dépotoir
Les façades grisâtres d'identiques bâtiments alignés par milliers
Infect monde urbain, tellement familier
À perte de vue, toujours s'étendront nos ternes paysages blafards
Décor sale et nauséabond…


2. GROUPUSCULE

Traqués, pistés comme des bêtes sauvages
Pourchassés par l'ennemi aux multiples visages
Malgré la répression féroce qui s'abat sur nous
Nous résistons encore, envers et contre tout !

Nos têtes sont mises à prix, mais la somme est bien dérisoire
Pourtant la chasse est ouverte, et tout le monde y prend part
Les plans les plus sournois s'échafaudent à notre insu
Comme si notre existence même, incarnait le mal absolu…

Tous les leviers sont mis en place pour nous nuire
Jusque dans nos rangs, certains comptent bien nous trahir
Les ennemis d'hier marchent aujourd'hui main dans la main
Les plus perfides stratagèmes et les pires complots vont bon train.

Ces gens-là ne sont vraiment pas des mousquetaires
Mais plutôt du genre à poignarder par derrière
Aucune fierté, aucun honneur à attendre de leur part
Ils saisiront la moindre occasion pour te planter sans crier gare.

Lorsque tu marches seul dans la rue, tu es une proie facile
Prends garde à toi car pour eux tu deviens une parfaite cible
Et méfie-toi si tu entends quelqu'un courir dans ton dos
Car sur ton crâne peut vite éclater un ¾ de Kro'.

Considérés comme une menace prioritaire
Par les pourvoyeurs de propagande libertaire
Nous sommes les têtes à abattre, vous et moi camarades
La dernière dissidence intègre, au sein d'un monde malade.

Au fond des bois, comme en quarante
On organise la résistance
Face à l'oppression du nouvel ordre mondial
Un repli stratégique de défense régionale.

Dans l'attente fatidique du conflit final
On s'est équipé, on s'est armé, putain ça va faire mal
Le jour où ça pètera on sera prêt, pas question qu'on collabore
On défendra corps et âme le peu qu'il nous reste encore

Derniers garants d'un monde aujourd'hui mort
Bientôt nous expirerons dans un ultime effort
Authentiques résistants face à l'immonde république
De bouffeurs d'ortolans, d'obédience maçonnique.

L'histoire ne gardera sans doute aucun souvenir
De notre lutte à corps perdu contre l'empire
Et nos nobles combats disparaîtront dans le néant
Aucune gloire, aucun triomphe ne nous attend…


3. SCOLOPENDRES...

Posé, le cul dans la crasse, au fond de ma cave
Quelques canettes vides roulant à mes pieds
Enfin libéré, l'esprit sans entrave
Je laisse mes pensées divaguer…

Préférant sa fraîcheur, son humidité
Comme un animal dans son terrier
Au fond de ma cave, dans mon élément
Apathique et usé, je sombre lentement.

Mais je ne suis pas seul, plutôt bien entouré
J'ai moult compagnons à mes côtés
Ceux qui comme moi, préfèrent la poussière
Bien-nommés scolopendres et tégénaires.


4. ...ET TEGENAIRES

Peut-être me prennent-ils pour une charogne
Je les vois sur moi grouiller sans vergogne
Prédateurs de l'ombre aux silhouettes répugnantes
Avec vous je suis en compagnie plaisante.

Le commun des mortels vous a en horreur
Car vos corps difformes inspirent la peur
Dards empoisonnés, mandibules vampiriques
À mes yeux vous semblez bien sympathiques.

D'un regard vitreux je fixe ma gratte
Qui moisit dans un coin
Je la dépoussière, je chasse les blattes
Et je la prends en main.

Tout ça me met d'humeur à jouer
De me foutre de la rouille plein les doigts
Racler mes Ernie Ball ® oxydées
Que le tétanos s'insinue en moi…

Un peu en manque d'inspiration
Cette fois je change de destination
Grand temps de secouer mes vieux os
J'émerge alors de mon tombeau.

Finalement je sors de ma cave
Pour m'arracher en forêt
Avant que mon état s'aggrave
À travers les bois je disparais…


5. DANS LES BAS-FONDS

La nuit tombe sur ma ville, tout comme sur mon esprit
Renforçant un peu plus ma condition d'ilote asservi
Immobile paria, maudissant le nomade de l'hyper-classe
Je suis enchaîné dans les bas-fonds, séquestré dans la crasse.

Comme un taulard condamné à perpétuité
Végétant dans une merde opaque
Prisonnier d'une vaste cage à singes enragés
Je suis voué à pourrir dans ce cloaque.

Les poumons saturés par un air vicié
Suant et suffocant dans l'atmosphère grasse
J'erre de ruelles en impasses bétonnées
Où l'asphalte rugueux ruine mes godasses.

Je m'égare au hasard d'insalubres chemins
Je déambule mais je ne vais jamais très loin
Le décor qui s'élève tout autour de moi
M’écœure et me répugne plus que nul autre endroit.

Partout la chaleur règne, la tension est palpable
Décor hallucinant aux scènes invraisemblables
Se succèdent les carcasses de bagnoles calcinés
Environnement hostile et inhospitalier.

Envahi, assourdi par le tumulte et le tapage
D'un brassage de cultures qui ne font pas bon ménage
Je songe à ma campagne, mon fief patriarcal
Loin des sirènes hurlantes qui résonnent dans mon crâne.

Un vent nauséabond aux relents d'émeute
Souffle à travers ma vieille ville
Retentissent les aboiements des chiens en meutes
Comme un prélude à la guerre civile.

Sur mes joues, tant de larmes ont coulé
Traçant de blanches traînées, sèches et salées
Le spectacle de mon monde à l'agonie
Au fond m'attriste autant qu'il me réjouit.

Un climat lourd et pesant pollue l'air ambiant
Une chape de plomb s'abat sur l'horizon menaçant
Inondés de kérosène, les alentours empestent
Les lendemains s'annoncent funestes…


6. VIENS JESUS !

Innombrables zombies, pantins contaminés
Par le millénaire virus venu de Judée
Votre foi et votre espérance sans lendemain
Au bout du compte ne serviront à rien.

Alignés sur les bancs vermoulus de leur enclos de pierre
Dans les relents fétides empestant l'atmosphère
Regards vides braqués sur le chœur de juvéniles braillards
Dévots clamant leurs psaumes dans un orémus dérisoire

En un effluve putride qu'exhale leur haleine
Béats subordonnées, comme des caniches dociles
Les miséreux rompus à la sacro-sainte doctrine
Présentent leurs oraisons insignifiantes et vaines.

Ces sinoques se réjouissent de cette cérémonie
Oubliant leur semaine de labeur chiant et dur
Ils ont même ramené toute leur progéniture
Leur horrible marmaille qui hurle à l'agonie.

Tous ces benêts satisfaits, contemplatifs croyants
Ne lisent même plus leur poussiéreux missel
Hypnotisés par la mise en scène éternelle
Répétant sans cesse les mêmes marmonnements.

Pourtant rien ne change en leur monde chimérique
Au fond ils ne désirent qu'un instant de répit
Prier pour oublier leur existence pathétique
Prostrés dans cette vieille église qui semble un bon abri.

Radoteuses mémères et bourgeois nostalgiques
Passéistes regrettant la vieille France catholique
S'endorment tête baissée sur leur évangéliaire
Tandis qu'au-dehors, brûlent les flammes de l'enfer.

À l'unisson ils ânonnent leur fois suppliante et stérile
Scandent leur lamentation éternelle à Jésus Christ
Dont la terne sculpture au regard lointain
Semble représenter qu'il s'en lave les mains.

Innombrables zombies, pantins contaminés
Par le millénaire virus venu de Judée
Votre foi et votre espérance sans lendemain
Au bout du compte ne serviront à rien.


7. MON VIEUX PAYS

Mon vieux pays, au peuple ingrat et désuni
Se meurt dans l'indifférence totale
À flux tendu, on déverse en lui
Toute la misère et la crasse mondiales.

Ils s'attaquent à ma terre
Partout la mettent à mal
L'urbanisme prospère
Détruit le monde rural.

Potion de pisse à la taille
J'observe la surface et suffoque
Rassis au fond d'une faille
Où s'étendent noirceur, crasse
Et rances strophes.

À jamais, kabbalistiques notoires
Actifs prélats et poulpes abstraits
J'ai pour vous le respect
Que l'on porte aux pissoirs
Votre emprise ne m'atteindra jamais
Elle s'enlise dans mon béant trou noir.

L'ère infecte, reine des angoisses
Aux seins rincés
Le parangon venteux de la surface
Dorénavant inanimé
Projette le hère dans un gouffre
Avec pour seule présence
Son reflet…
Sur un tesson brisé.

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