Autarcie : Epoque Révolue

Black Metal / France
(2012 - Dernier Bastion)
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Lyrics

1. LA SAISON DES LOUPS

Ils sont venus de Bresse,
Semer la mort et la détresse,
Dans notre province désolée,
De Nozeroy jusqu’à Lons-Le-Saunier.

L’infâme cardinal a levé son armée,
Les soudards suédois déferlent sur la Comté
Pour répandre la mort et propager la misère,
Pour déverser le sang qui souille notre terre.

Et les troupes du perfide Bernard,
Impitoyable Duc de Saxe-Weimar,
Escadrons de reîtres et de briscards,
Violent et tuent à outrance sur notre territoire.

Les villages rasés, le désert partout,
Les rares survivants livrés aux lynx et aux loups.
Les truands enivrés ont tout ravagé,
Ne laissant derrière eux que des ruines désolées.

Mais l’intrépide Lacuzon, patriote Franc-Comtois,
Redoutable dissident venu de Longchaumois,
A levé son armée d’insoumis révoltés,
Pour sauver le pays, et en chasser les Gris.

Longueville et ses Bressans ne resteront pas impunis,
La Comté crie vengeance et décime ses ennemis.
Les troupes de Lacuzon brûleront leurs restes,
Duc de Saxe, tu périras par la Peste !

À nos aïeux tombés, dont la tête fut tranchée,
Sous les tirs d’arquebuses, par la lame des épées,
Nous ne vous oublierons pas, et continuons la lutte.
Nous ne pardonnerons jamais à tous ces fils de putes !
Jamais Comtois ne se rendra…


2. DIX ANS DE GUERRE

Encore une journée dans ce foutu bordel,
Coincé dans la tourmente d’une guerre pestilentielle.
Attendre dans le froid, au fond d’un fossé,
Redouter que la Mort vienne nous faucher.

Rester vigilant, les sens en alerte,
Car tout près d’ici, les ennemis guettent.
Par les nuits glacées, et les jours pluvieux,
Rester embusqué, dans un trou terreux.

Nous avons tous froid, nous endurons la peur,
Le danger permanent assombrit nos cœurs.
Sur la terre gelée, dans l’hiver intense,
Insidieusement, s’enfuit l’espérance.

Quand l’espoir s’amenuise, que la lutte paraît vaine,
Je pense à ma blonde, qui m’attend en Lorraine.
Les sapins qui s’élèvent tout autour de moi
M’évoquent ses yeux verts et leur ardent éclat.

Je partirai d’ici quand tout sera fini,
Quand la guerre et la mort quitteront mon pays.
Je reprendrai la route qui mène jusqu’en Moselle,
Par-delà les Vosges et les neiges éternelles.

Dans la fosse boueuse où la mort demeure,
Je m’accroche à l’idée de revoir mon âme sœur.
Dès que tout ira mieux, j’irai chercher ma belle,
La retrouver enfin et revenir avec elle.

Nous reviendrons par les chemins boisés,
Traversant la Haute-Saône, retrouvant la Comté.
Et nous partirons loin jusque dans le Haut-Doubs,
Couler des jours paisibles, à l’ombre du Risoux.


3. VORGINE

Embarquement immédiat
Pour une journée d’exactions.
Marins d’eau douce, nous voilà !
Parés pour l’agression.
Un équipage sans foi ni loi,
En route pour la décize.
Voici le temps des razzias
Sur les barques de marchandises.

À travers le brouillard de l’aube,
Nous rejoindrons le fleuve, surgissant des rivières.
Entre l’empire et le royaume,
De Verdun-sur-le-Doubs jusqu’à La Mulatière.

Les gens se jettent à l’eau sur notre passage,
Car à leurs yeux nous sommes le mal.
« Pousse à l’Empie ! », droit sur l’aval,
Pas de quartier, tous à l’abordage !

Embuscades clandestines
À travers la vorgine,
Prêts à tirer le couteau,
Pour égorger le maraud.
Aucun remords, aucune honte,
À présent, amorçons la remonte.

D’ici quelques lunes nous reviendrons encore,
Ces temps cruels et rudes sont notre âge d’or.

Encore une journée bien remplie,
De viols, de vols et de pillage.
Nous ne laisserons que des cris,
Et des pleurs dans notre sillage.

On a pillé moults butins, moults trésors,
On a baisé moultes putains dans tous les ports.
Une vie faite de meurtres et de larcins,
Cet odieux labeur est notre quotidien…


4. ÉPOQUE REVOLUE

Un nouveau jour crasseux s’élève sur Bezak City,
Notre vieille ville gauloise où le ciel est toujours gris.
Encore crevé d’une nuit sans sommeil,
J’ouvre les yeux sur un jour sans soleil.

Hier soir, trop désabusé, j’ai trop abusé
De Quitaxon, de Seroplex et de Lexomil,
Comme une longue farandole de comprimés,
Les antidépresseurs et les anxiolytiques défilent.

J’ai la tête qui tape,
Les tripes en vrac,
Le badtrip me rattrape,
Pire que des coups de matraque.

Mon état léthargique me rend bien nostalgique
De ces moments magiques, des années héroïques,
À l’époque de nos vadrouilles nocturnes dans Besançon,
Cherchant l’altercation, toujours à l’affût d’une bonne baston.

Je me souviens du temps où l’on patrouillait telle une milice
À travers les ruelles obscures puant la pisse.
Poing américain en poche, cran d’arrêt à la ceinture,
Compagnons, en avant pour de nouvelles aventures…

Comme une rengaine aux relents de colique,
Me vient en tête un air mélancolique,
Quelques riffs disgracieux que je me plais à jouer,
Sur ma vieille gratte mal accordée.

Sur notre bonne vieille terre Comtoise,
Comme aux quatre coins de la France,
S’installe une turpitude sournoise,
Qui fait grandir la décadence.

Où sont passés nos siècles de noblesse ?
Ici-bas, plus rien ne m’intéresse.
Mon peuple m’a trahi, il m’a trompé,
Rien d’autre à faire hormis s’expatrier.

Désormais me voici devenu,
Un authentique paria, le dernier des reclus.
Celui que l’on fuit comme la peste,
Devant qui l’on décampe sans demander son reste.

Et c’est normal, car on lit dans mes yeux,
Des envies de meurtres, des images d’armes à feu.
Et je méprise tous ces ahuris détestables,
Je coule une chiasse sur leur vie misérable.

Ecœuré par cette mascarade,
Je n’ai d’autre choix que l’exil,
Pour fuir un monde devenu malade,
Peuplé d’énergumènes débiles.

Et aujourd’hui, me voilà arrivé à destination,
Là où m’ont conduit mes errances insipides.
J’ai poursuivi des chimères, des hallucinations,
Excursions hasardeuses dans des marais fétides.

Je pensais pousser la porte vers un dénouement meilleur,
Sortir du labyrinthe avant que je me perde.
J’ai cru atteindre la surface pour émerger du malheur,
Mais maintenant je me retrouve face à des chiottes pleins de merde.


5. LEGENDE COMTOISE

Un corps luisant, d’écailles et de feu,
Qui s’élance dans la nuit.
Apparition spectrale sur les rivages brumeux
D’une silhouette fantomatique.
Étrange créature d’un bestiaire de cauchemar,
De la femme-serpent voici la sombre histoire...

Dans les cascades, près des rivières,
Certains prétendent avoir aperçu
Ses longs cheveux ondoyants, et ses yeux verts,
Sous l’apparence d’une femme nue.

Mais cette incarnation est illusoire,
Son visage dissimule des dents aiguisées
Plus tranchantes qu’une lame de rasoir,
Qui trahissent un infâme serpent déguisé.

Aucun animal ne se risque
Dans les marais où elle rôde,
Car elle scrute ses proies à travers le prisme
De son œil d’émeraude.

Mais parfois, un jeune imprudent, caché dans les bosquets,
Ne peut résister à l’attirance de ce corps parfait.
Un horrible sifflement émane alors des tourbières,
Et l’imbécile capturé disparaît dans la rivière.

On a beau les prévenir, tous meurent de la même manière,
On les retrouve disloqués, réduits en lambeaux.
Quand de la vase on les retire, ils tombent en poussière,
Et la Vouivre guette la prochaine victime qu’elle entraînera sous l’eau…

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