Aodon : Portraits

Atmospheric Black / France
(2023 - Willowtip Records)
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1. SWEN

Le béton retient tes membres enlisés
Sans aucun répit
Le corps inerte, lesté, asphyxié,
Cerné de froid et d’ennui
Errant toute la nuit et dormant tout le jour
Noyé dans les ombres
Ton souhait le plus cher c’est d’être aveugle et sourd,
Te couper du monde
Et tu cherches à te cacher, pour chialer tous les soirs
Quand tu craques et tu cries t’as presqu’un semblant d’espoir
De lâcher, de briser, ce miroir de mépris
Pour t’écrouler aussi vite dans les bras tendres de l’oubli
C’est ici que chez toi
Tout va bientôt s’effondrer
Dans les lignes de ses mains
Délicates et sucrées
Une minute sans elle
c’est déjà un supplice
Une minute, c’est déjà un supplice
Eliminé, désœuvré, construit de vide et de sang
Tu es l’Affreux au bois crevant


2. EGON

Abreuvé de puissance et de peur
Un prophète, un seigneur, un guerrier
Le pouvoir fini par se dénuer de saveur
Quand les nuques sont toutes inclinées
Le regard gris, tourné vers le ciel
Monte l’envie, l’orgueil, la soif, la haine de ce monde à genoux
Premier serviteur de tes propres suppliques
T’envoleras, aussi loin, aussi haut que flotte ton corps
Âme seule dans ton nouveau royaume
Encerclé de néant
Rassasié silencieux
Vois l’azur perdu de la splendeur terrestre
Ressens l’ego suintant de ta gorge étroite
Bientôt prêt à jaillir d’un geyser noir opaque
Les peaux, la roche et l’écorce
Tout sera recouvert
Sous l’âpre matière fumante
Tu les verras disparaître


3. MAYERSON

C’est un palais de bronze
Érigé dans les ronces
Scrutant chaque étranger
En chemin pour vendre ses restes de clarté
Chaque pièce est une ode à la torture
Chaque coin peut t’engloutir
Même les sourires aux murs
Sont là pour t’envahir
Ton cœur va bientôt sortir de ton corps
Tes yeux seront éblouis
Par l’Astre en train d’éclore
Il s’élève dans les cris
Pas après pas tu creuses encore plus loin le gouffre sinueux des voies secrètes du temps
Laissant tout ton être à la merci des vapeurs hostiles
C’est un palais de sang
Érigé dans les vents
Scrutant chaque âme esseulée
En chemin pour vivre ses rêves hallucinés
Immerge tes mains tremblantes dans l’eau sacrée de l’illusion
Avance vers les abysses de ce monde
Abandonne la réalité


4. ADAM

Le rouge a dévasté la terre entière
La peur et l’ombre s’embrassent dans les cieux
Rien de plus que des décombres
Nacrés de reflets de pétrole
Recouvrant le bruit des bombes
La main des astres a frappé le sol
Sombrant dans la démence et l’illusion
Brûlant sous la croyance et le mensonge
Assommé, cerné par la solitude et le silence
Ton paradis s’étend jusqu’aux confins du vide
Marche sur les corps consumés de tes frères

5. MIQUELLA
Quand vient la délivrance
Courant le long de sa lame
Quand les corps coupés recouvrent les murs
Que chacun d’entre eux chante son mauvais sort
Toi seul debout face a la créature
Sens monter le feu, la crainte et la mort
Et dans un dernier sursaut
Elle prend tes mains dans les siennes
Jusqu’à faire jaillir les morceaux
D’une pluie de chair diluvienne
Tes larmes saignent


6. ANDREAS

Dans les couloirs sans fin
Dans les chambres de pierre
Résonnent les complaintes
Gémissent les enfants sans leur mère
Toi tu ne les entends plus
Toi tu marches au pas
La seule chose qui vit à tes yeux
C’est ton sens du devoir
Solide et franc dans tes actes quoiqu’il puisse arriver
Eux se tiennent les uns aux autres dans leur danse condamnée
Tire, regarde comme leurs corps s’écroulent au sol
Ils reviendront t’attraper les chevilles
Te traîner dans les profondeurs
Eclateront ton crâne sur le fer rouillé des grilles
Garderont pour toi tous les honneurs
Admire comme ton sang scintille dans la lumière
Bats toi, respire, prolonge en vain ta belle agonie
Ils sont là pour toi vont transmettre toutes tes prières
Au créateur de ton mal infini


7. LIZA

Pour toi c’est l’enfance
Pour lui c’est la transe
Face à lui tu n’es plus rien
Joli bijou de peau de satin
Sage et tenu dans son écrin
Personne ne viendra te chercher
Le piège s’est refermé
Vois leur dieu sans confession observe d’un œil blanc
Entre et souffle au creux de ton oreille sa poésie glaçante
Il te hante
Il te prend, il te hante
Annihile ton corps et le sien
Fuyant dans la douceur des songes
La pluie sera la moiteur de ses mains
Le vent, la peur qui te ronge
Son buste de marbre lourd va te briser
Plomber chacun de tes décors
Fidèle et toujours bien caché
Au long de ta vie qu’il dévore


8. INAKI

Au coeur des forets d’épines, la brise invoque le brasier
Ligne incandescente, court sur le sol doré
Avance et recouvre la terre sèche
D’un drap de soie rouge
Fuyant ou luttant, la terreur s’empare des hommes accablés
Les poursuit jusque dans leurs songes, les envahit sans effort les crépitements annoncent le silence
Seuls et implorant, qu’on les libère de leur monde calciné
Prisonniers de leur monde calciné
Pieds et poings liés
Implorant le pardon
Le pardon


9. SHEELAGH

Sèche et fade,
La vie sans toi n’a rien de bon
Couvertes de poudre blafarde
Les belles chimères m’entraînent au fond
Toi reine de jais
Compagne d’évidence
Vois comme mes mains sont marquées
Lacérées par l’absence
Les étoffes chaudes et soyeuses
Me gardent et me retiennent
Laissant filer les jours dans les rayons d’ébène
Puis l’instant arrive, le grand Rien se réveille
Ouvre son écrin vermeil
Annihile l’anémie et la torpeur
Qui transpercent chacune de mes heures
Et dans un cercle obscur
Nous voilà seuls, réunis jusqu’aux trépas du temps
Parle moi ne lâche jamais plus mes os éreintés
Croupissant lentement jusqu’au soleil mourant

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