Aodon : 1 1 0 6 9

Atmospheric Black / France
(2020 - Willowtip Records)
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Letras


1. LES RAYONS

L’ombre s’épaissit sur l’indicible espoir d’une âme perdue, fourvoyée sans ardeur, ni pouvoir
La sentence enchaine, sans peine et sans bruit Ton âme perdue, sédatée, cernée par les cris
La desillusion monte et monte
Au sommet de ta terre immergée
Les lignes brulantes transpercent
Ta coque de chair et d’acier
Les rayons appuient et pèsent
Sur le haut de ta tête immergée
Les Naïades blanches enlacent
Ton torse transi, paralysé

Demain ils auront des mots pour définir ta délivrance
Et toi monstre céleste rira de leur ignorance


2. L’ŒUVRE

Les doigts enfouis sous terre, le geste machinal.
Les yeux vidés de sens, il creuse sans relâche.
Serein, déterminé à dénouer le conte
Que depuis tout petit, les bouches lui rabâchent.

La distance se fait courte de ses ongles à son but bientôt libéré de la haine et des doutes relâchés, déversés au fond de la tranchée mais comment résister quand les vents tournent et changent
L’homme suit comme chacun la piste des forces vives qui poussent toutes les âmes vers leurs sombres destins.

Le sort s’abat alors comme une grêle soudaine forgeant mille impacts sur sa peau tiraillée.

Le voilà submergé, englouti par l’orage
Les vaisseaux sont noyés il n’est plus en état Son coeur contracté, sec, a cessé de creuser Le souffle humide d’Eole n’attendait que ça L’attrape et le bouscule, lui, le vieux tronc inerte tombant sans retenue au fond de sa fosse.

L’immanquable retour d’un corps de plus a la terre, guidé par l’oeuvre de ses mains fatiguées, trouvera enfin le repos.


3. L’ECHO

Il est un chemin sans début ni fin qui sillonne le long des rives argileuses.
Il est un écho résonnant sans relâche t’attirant lentement vers sa tendre chaleur.

Ce jour viendra où tu seras conquis ta lande séchée tes mains douloureuses se fermeront alors embrassant doucement la blanche tétanie.
Ce jour viendra où tu seras l’homme blotti sous le coté saillant de la lame, brisant la cavité fragile d’une époque où tu cherchais encore la vérité des mots.

Rien n’aura de sens que la faille de l’instant où tu t’engouffreras d’un saut sans retenue éclatant de mille feux, à jamais perdu.


4. L’INFIME

Abritées et nourries depuis l’aube
Les infimes parties de vie
Volent et rampent à travers tes chairs Bâtissant chaque jour ta stèle morbide

Elles attendent sagement le moment
Où chacune d’elle pourra retrouver l’origine D’un monde qui ne leur appartient plus

Elles sauront faire passer le nouvelle Atteindre peu à peu chacun de tes organes Encercler, contrôler, terrasser
Faite tomber ce géant qui ne les entend pas

A chaque feuille tombante
Une nuit de plus avancera Vers ta fin
La peau crispée, les fluides gelés

Ta chute sourde se fera lentement
Les souffles brûlant viendront recouvrir ta carcasse
Balayant sans peine ton passage

Car infime est le géant qui croit en sa grandeur
Mais n’est qu’un soupçon de gangrène en suspend
Attendant d’être englouti sous sa propre matière
Recouvert, dévoré, il nourrit l’infini


5. L’INSTINCT

Quand vient le désastre
Quand vient le fardeau
Soignant son approche
Tapis sous les flots
Le rite reprend
Les pores se fendent
Pour mieux accueillir
La douce hécatombe

A mort les lueurs A mort la raison
A mort le silence de l’instinct renié
A mort les reflets A mort la conscience
A mort le déni des astres souverains

Le corps fait le lien L’être s’accompli
Enfin libre des matières et des théories Entièrement dédié Aux terres, aux embruns Et à la mémoire des forces primaires

Et le tout s’exprime
A travers les airs
A travers les corps des sombres atomes Envahissant le sol, le ciel et les vies
Faisant table rase de chacun de nous Jusqu’au souffle froid d’une ère nouvelle


6. L’ÉNERGIE

Sous la voute parfaite des astres immuables dansent les mondes égarés, levitant tournoyant sans relâche sur leur socle de verre se perdent toujours plus loin dans l’obscurité.

Et alors que le ballet avance et se hâte, les âmes étourdies perdent leurs illusions recouvertes enlisées dans leurs propres humeurs, avancent doucement vers leur libération.

Peu à peu effacée la raison bienfaisante et les pensées flouées par l’hypnose parjure, le silence pointera son archer sur le centre chaque être jaillira hors de sa pâle armure.
Les mondes submergés par l’énergie céleste qui nourrit chaque jour l’avancée de l’instant.

Chacune des particules retrouvera le geste transperçant d’un seul tir l’après et l’avant.
Chaque élément flottant dans le noir caressera les sphères lointaines éblouissantes.

Chaque point de vie, chaque point de mort se mêleront ensemble tapissant le néant.


7. L’ILLUSION

Les pas d'une nuit d'ivresse chantent et se répètent puis s’éloignent, égoïstes, hors de nos perceptions.
Les corps étendus, là, gorgés d’artifices lassés de ne plus rien ni servir ni connaître que la moiteur servile d'une histoire nocturne, l'esquisse maladroite d'une liberté tronquée comme la jeunesse d'un cycle déjà vouée à l’échec.
Mais la vapeur s'échappe et se moque des pavés, elle n'a ni craintes ni doutes ni rêves ni pitié
Seule et sans effort elle tournoie et s’envole s'élevant au dessus des nouveaux tourmentés.
Sans détour les bons mots cesseront leur spectacle, l'illusion démasquée rentrera dans son antre et le jour pointera son doigt sur la ruelle refermant le tombeau du renouveau défunt.


8. LE PARFUM DES PLUIES

Les vallées d’ocre et d’épines l’air brulant qui les recouvre
Un décor de fin du monde sonnant pourtant ton retour
Celui d’un être anéanti vidé de sa chaleur Celui d’un homme abattu par son propre arsenal

Nature et Artifices se mêlent, s’entraident bâtissent en toi l’énergie salvatrice
Inspirée
Expirée
Ellle saisit tout en toi présent, réanimé
Tu es maintenant debout

Enlacé dans le parfum des pluies jusqu’à toucher l’éclat d’un printemps oublié.

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