Akitsa : Grands Tyrans

Black Metal / Canada
(2015 - Hospital Productions)
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Las palabras

1. DEVOILE

J'aurais aimé être voilé
Pour qu'au moins
Le temps d'un été, aveuglé
Je n'aurais vu vos visages ulcérés
Ni senti vos diarrhées

Voilé, quel bonheur!
La réalité est un rêve
Sans moral, sans horreurs
Sang coagulé qui coule sans trêve

Dévoilé!
Sens l'odeur de la haine
Tu en as peur!
Bien terré dans ton urbanité
Ton voile bien serré
T'excuse de ta médiocrité

J'aurais bien aimé avoir un dieu
Adorer, me couvrir de pitié
Et vivre... piétiné
Mais je préfère mourir
Me vider, finir!

Sans sang, sans sueur
Et laisser le bonheur
À ceux et celles
Qui ne connaissent pas le pire


2. LE FEU DE L'ABÎME

J'ai trouvé un miroir
Dans un abîme méconnu
Le plus humide et noir
Qu'homme n'ait aperçu

Qui reflétait l'éclat subtil
De l'écarlate de mon sang
Ainsi que les nuances grises et viles
Des impuretés acquises avec le temps

Rassasié des caresses de l'ombre
Je m'y installai
Dans cet abîme sombre
Mon château fortifié

Où il n'y a plus de jours
Mais qu'une interminable nuit
J'ai vécu le plus grand amour
Celui que rien ne réduit

Avec une succube qui dévore
Voracement sans retenue
Les petites vérités, les faux décors
Et les mœurs des peuples vaincus

De cette impénétrable noirceur
Qui s'insinua inexorablement
En moi sans peine et sans heurt
J'en fis l'ultime ingrédient

Le riche sédiment
Charrié par douleurs et tourments
L'élément nourrissant
Mon sol autrefois mourant

De retour à la surface
Souillée par les rayons ternes
Du soleil, cet astre
La gangrène qui vous gouverne

Je me réchauffe plutôt auprès
Des grands feux ténébreux
Les seuls qui pour moi aient
Une valeur à mes yeux


3. NAUFRAGE CONTEMPORAIN

À ceux et celles dont l'espoir n'est toujours point terni
Par les actions humaines et par ses fruits
Par l'animosité sociétaire et la chute des valeurs
À tous ceux et celle qui craignent encore la fureur

Tôt ou tard vous devrez bien constater
Que le sablier ne cesse de couler
Que les subterfuges mondains sont éphémères
Et que l'espérance se transforme en véritable calvaire

Les rideaux sont sur le point de se fermer
Toute cette désinvolture, cette minable prospérité
Finira au trou, rouée de coups, dans la boue
À l'arrière scène d'un monde qui s'échoue

Les réverbères n'éclairent plus la voie tracée X
Vers les plaisirs futiles et dévergondés
C'est la fin d'un théâtre, d'une réalité
Qui a trop longuement perduré


4. LES FLOTS DE L'ENFER

Vers la mort. La marche est longue. Entre villes carbonisées et banlieues nauséabondes, entre visages contrits et corps désabusés, par monts et vallées ou par terres souillées et déserts maudits, qu’importe. La faim, la soif, la douleur assaillent. Les montagnes sont de béton et d’acier. Le souffle chaud et humide qui caresse mon cou ne provient pas d’un vent austral, mais d’une bouche d’égout. Qu’importe. Les forêts de carcasses de voiture sont des forêts. Les déserts des centres commerciaux sont des déserts. L’océan de pourriture qui s’étend à perte de vue est un océan. Qu’importe. Ma demeure... Ma demeure est celle d’un prince. D’un prince déchu. Vaste. Vaste comme l’esprit d’un prisonnier à mort rêvant d’une nuit chaude, d’un repas, d’une femme. La marche est longue. Des lambeaux de chair s’arrachent à mes pieds. Sans ces purulences, ils auraient l’air appétissant. Le froid. La douleur. La faim. Mais je marche. L’objectif est oublié. Un but... Quel but? Ma mémoire n’est qu’une succession d’images disparates sans trame de fond. Mon passé ne m’appartient plus. Il est celui d’un autre. Qui n’existe plus. Ou qui n’a jamais existé. Qu’importe. Mon futur s’annihile au rythme de mes pas. Pas en cadence. Pas lourds et pas de danse. Me menant plus loin. Rebroussant mon chemin. Mais toujours vers la mort. Qui seule me tient en vie. Que reste-t-il? Un présent vain. Une route hasardeuse. Des souvenirs douteux. Une destination. Est-ce une illusion ou ces oiseaux me suivent? Leur nombre grandit du moins. Ils se battent pour picorer les miettes de pain moisi qui marquent mon chemin. Ils sont bruns, gris, sales, les yeux noirs, profonds. Mais ce n’est pas un regard. C’est un puits. Immense. Sombre. Confortable. La marche est longue. Mais j’ai de bonnes compagnes. La solitude, la douleur, la faim. Je n’ai plus froid. Ce matin, j’eus même chaud. Ces oiseaux étaient tous perchés sur moi. Ça me faisait un manteau. Un apparat de Roi. Chaque pair de yeux étaient autant de joyaux. Un vrai Roi! Enduit de goudron et de plumes... Je n’ai plus faim. Je n’ai plus rien. Mes tripes pendent de mon abdomen, mes yeux de leur orbite. Je peux toucher à mon fémur, à mes tibias. Les côtes à vif. Je n’ai plus de visage. Mangé par mes compagnes. Mangé par ces oiseaux. Là. Que chair putréfiée et vers frémissants gisant sur un quelconque chemin, je suis bien. Et je sais qu’il n’y a qu’un seul Dieu et mon odeur est son prophète!


5. GRANDS TYRANS

Mes hommages aux tyrans
Morts honnis, mémoires bannies
Aux guerriers solitaires récalcitrants
Décapités pour n’avoir jamais servi

Le bien, les biens d’autrui
La morale et les minables
Que la civilité n’a jamais séduit
Oh! Éminents détestables!

Tapis dans l’ombre, nourris de nuit
Invisibles au monde par volonté
A qui la peste ne nuit
Pour être son indéfectible allié

Dans un combat sans but
Et sans vainqueurs
Ces grands tyrans, la lie d’un grand cru,
Insoumis appellent au Malheur!


6. FAUCON

Léger tel un air de printemps
Sur mes épaules comme un torrent
Glissent vos pleurs, vos tourments
Si risibles douleurs aux yeux de l’insolent

Vos cauchemars sont mes plus beaux songes
Entouré d’êtres immondes que les rats rongent
Je contemple cette indicible beauté
Que sont vos doux rêves assassinés

Et ainsi je vole avec le faucon
Les esprits libres, loin de la raison
Démocrate et servile qui réduit
Ma liberté à l’exercice de mes droits civils

Lorsque je toucherai terre
Ce sera pour que mes serres
Agrippent sa proie, la serrent
Et de mon bec me gaver de votre misère

Je préfère, tel un faucon, planer allégrement
Ô plénitude, exilé dans mon isolement
Au-delà de la cime de vos plus hautes espérances
Je me nourris grassement loin de votre maigre pitance


7. CHIMERES

Prends, vole, pille
Sueur, sang et argent
Use et gaspille
Les autres et le temps

Rien, non rien
Rien ne t'appartient
Pas même ton sang qui coule sur mes mains
Rien, non rien
Rien ne t'appartient
Pas même tes traces laissées sur mon chemin

Aime, pleure et blesse
Vis telle la mort vécue
Sans craintes ou tristesse
Toujours sans vous ni tu

Rien, non rien
Rien ne vous appartient
Surtout pas mon sang chargé de venin
Rien, non rien
Rien ne vous appartient
Jamais je m'avilirai à paître pour votre bien

Rien, non rien
Rien ne m'appartient
Sauf ce qui est sien, ce qui est tien
Rien, non rien
Rien ne m'appartient
Sauf cette mort à laquelle je tiens

Prends, vole, pille
Ta vie et gaspille
Le temps qui t'est dévolu
À la destruction absolue

Chimères, chimères, chimères, chimères
Chimères, chimères, chimères, chimères...


8. NOIRE BÊTE AILÉE

L'éternel sentier de glace
Éclairé de la glabre lumière de la nuit
Cinglé par les vents funèbres
Du souffle pestilentiel des ténèbres

La noire bête ailée couvrira le jour
De sa magnifique noirceur
Et je serai la noire bête ailée
L'avatar éternel de la peur et du vilain

Que je prends, que j'assume l'allégresse au cœur
Par les offrandes de sang sur l'autel de chair
Ma dévotion à la pestilence
Exprime la magnificence du vilain

La noire bête ailée couvrira le jour
De sa magnifique noirceur
Et je serai la noire bête ailée
L'avatar éternel de la peur et du vilain

Par le froid dans les éternelles forêts nordiques
Où errent les créatures du Mal
Par le froid sur les immensités incommensurables de glace
Nourries de l'écarlate du sang
J'appelle le feu, la consomption, la puissance suprême

Et la noire bête ailée couvrira le jour
De sa magnifique noirceur
Et je serai la noire bête ailée
L'avatar éternel de la peur et du vilain


9. JE N'Y SERAI PAS

Où passé et futur
Se résorberont
En un sombre joyau
Plus étincelant
Que le présent

Je n'y serai pas
Tu n'y pourras rien
Il se retirera
Nous fuirons bien

Rien, rien, rien, rien...

Lorsque Mars
Rencontrera la Lune
Qu'Aldébaran subit
Les poids de Neptune

Je n'y serai pas
Et tu souhaiterais bien
Il dynamitera
Nous n'y pouvons rien

Rien, rien, rien, rien...

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