Nous revoilà un samedi soir dans le Sud. Plus précisément aux alentours de Marseille dans le très appréciable Jas'Rod qui n'en finit pas de programmer des artistes de qualité. Des groupes locaux comme les Furiapolis ou nationaux comme Walnut Grove Dc et Mudweiser sont prévus pour agiter notre soirée. Nous arrivons quelque peu en retard par rapport à l'heure indiquée. Mais, aurions nous mal compris l'information reçu il y a tout juste une semaine de la part de Trendkill ? Le parking est aussi rempli qu'un dimanche soir en hivers. Après un petit détour histoire de pallier au manque de food truck, nous voilà enfin en place devant la scène qui arbore les déesses de nos Marseillais.
Furiapolis :
C'est sous le signe du Rock que cette soirée sera placée. Pour porter la bonne parole de leurs Déesses, ce soir ils ouvriront le bal. Et on doit dire que ça démarre plutôt fort avec un riff qui laisse vite place à la relative douceur de couplets chantées en Français, coupé par un refrain aux tonalités Anglaises. Nous pourrions dire, inutile d'aller plus loin, voilà toute la force de Furiapolis. Mais non, car au-delà de cette fureur qui gronde sous les cordes de Simon, les claquements de la basse de Robin, et la folie qui fait vibrer les futs de Nico, il y a des paroles qui interpellent.
Pierre-Brice cache bien derrière sa barbe généreuse, des textes qui ont la volonté de résonner en nous et de faire bouger les quelques irréductibles qui ne seraient pas encore ralliés à leur cause. Car oui, il n'est pas facile de balancer un rock alternatif qui sonne Américain avec des paroles qui coulent comme du caramel sucré à souhait. Effectivement, dans toute cette énergie positive envoyée par les quatre gars, la coco mêlée au chocolat est parfois un peu trop édulcoré. Le Rock dans la voix est surement bien doux à côté de la saturation réellement hard des instruments.
Fort de presque dix ans de musique et de concerts on voit que ces artistes, issus de la ville furieuse la plus proche, en ont sous la pédale. Ils ont le sens de la scène et du partage avec le public, même si les fans sont probablement réduits aux plus fidèles ce soir. Les deux effigies des Déesses couvrant leur album, qui trônent de part et d'autre de la scène sont du plus bel effet. Ils défendent ce soir leur album qui vient après pas moins de trois EP, et nous font passer un bon moment. Ne cachons pas que nos oreilles étant habitué à des riffs bien plus dur, les fins des titres, qui bousculent à souhait, sont pour nous un pur bonheur.
Nous avions manqué leur Release Party au Molotov il y a quelques semaines, mais ne regrettons pas de les écouter ce soir sur la scène du Jas'Rod. Furiapolis est un groupe à suivre. Pas simplement parce qu'ils sont de Marseille, mais ils ont de la suite dans les idées, et leur musique nous interpelle. Si vous n'avez pas peur de vous faire surprendre par ce mélange de douceur et de fureur, six dates sont encore au programme. De mai à septembre, ils écumeront le sud de la France, n'hésitez pas.
Set List : Emigrate or Not – Freak Cell – De la Coco – Ici et Ailleurs – SNCT – L'Armée des Rois
Walnut Grove DC
Accompagnant Mudweiser">Mudweiser sur les routes de France, les Walnut Grove Dc feront monter le son d'un cran pour cette deuxième partie de soirée. Originaires de La Rochelle, ils avancent un Stoner Metal">Metal brulant qui sent bon le sable de l'Atlantique. Sans plus attendre, les quatre bonhommes sont en place et nous balance une première rythmique accrocheuse au possible. La voix rugueuse de 2020 nous délivre des paroles coupées de riffs lourds à souhait. Les titres pesants se feront légions et retourneront notre cerveau au fil du set.
Mais c'est sans compter sur l'envie de nous faire bouger que, concentré derrière sa batterie, Céd tape sur sa caisse claire. « Mona Lisa » nous entrainera dans un tourbillon ou la basse et la voix réveillerait sans conteste un Lemmy aux anges. Assez court, ce titre, comme une majorité, n'ont de cesse que de nous donner envie d'y revenir. Armé de sa Gibson, et bien campé sur ses DR. Martens, Fab varie les plaisirs et fait crier les cordes pour quelques solos qui poussent le rythme plus profond dans la boîte qui nous sert de crâne.
Au delà de la crête arboré par Vinvin, quelques touches de Punk Rock animent en nous des souvenirs de concerts agités. Mais surement pas autant que les Walnut Grove Dc qui ont partagés bon nombre de scène noires et sulfureuses avec des groupes aux noms évocateurs. En tête de liste le Metal">Metal Corner du Hellfest pour les planches, et le non moins célèbre Lofofora">Lofofora pour les groupes Français.
D'ailleurs, ce soir, Reuno est monté sur scène avec eux pour interpréter le titre éponyme de leur dernier album encore chaud (2017). Succédant à leur premier opus de 2014, « Roskov » va nous plaquer et accrocher notre esprit sur le mur sombre de la salle. Impossible de décrocher un instant face à la profondeur des voix et l'épaisseur des notes semblant sortir d'une mélasse noire. Ce morceau fut terrible et certainement le point d'orgue du concert. Alternant les titres de leurs deux albums, « In God we Trust » sera purement excellent, pour finir en beauté avec un « Bullet Time » qui percera nos oreilles de part en part.
Set List : Take it Back – Red Banner – Too Much Lies – Alexis Machine – Walk Alone – Mona Lisa – Roskov – Dead Man's Hand">Hand – Nurse From Hell – In God we Trust – Bullet Time
Mudweiser
Fort d'un nouvel album, « So Said The Snake">Snake » sorti le 23 février, Mudweiser">Mudweiser arrive dans le sud pour une avant-dernière date d'une tournée nationale. En effet, ils débarquent ce soir avec un Rock Massif qui se veut hypnotique et envahir notre tête sans détour. Tout juste la scène investi par le troisième quatuor de la soirée, Reuno nous entretien sur le plaisir que nous allons prendre ensemble ce soir.
Et c'est vrai que ça attaque fort et déjà nous constatons l'unité d'un groupe qui joue avec ses tripes. Jay n'aura cesse de brandir sa basse rouge flanquée d'un 7Weeks révélateur du jeu et de l'engagement du garçon au fil des titres. Xav à la batterie claquera les rythmes avec une énergie débordante. Ol nous montrera, les yeux fermés, sa passion de faire sonner la six corde.
Reuno affichera son investissement dans les titres ; main levée, rage sur le visage, doigts pointant le public pour l'invectiver, c'est la sueur au front qu'il poussera les paroles de toutes ses forces. Devant un par terre de spectateurs éparses, et plusieurs dates dans les pattes, l'homme d'expérience, malgré quelques blanc entre chaque titre, forcera le trait pour l'amour du Rock.
Le fil rouge de la soirée sera une blague que le chanteur n'osera pas dévoiler de peur de choquer un public non averti. Etonnant de sa part, alors que les Mudweiser">Mudweiser ne sont pas du genre à faire dans la dentelle. Les projecteurs habilleront également les hommes de scène d'un manteau entre le pourpre et l'écarlate. Accompagnant une musique aux tempos lents et lourds à l'image d'un dernier opus dont les riffs sont plus gras les uns que les autres.
En cette fin de soirée, il semble que ce rock qui tache a du mal à frapper fort sur ce public du sud. Pourtant, cette musique qui va de paire avec la bière qui occupe nos mains, s'éveillera au son de l'harmonica du front man réveillant nos oreilles quelques peu abasourdis. C'est en sueur et le front luisant qu'il nous invitera à le rejoindre au bar. Sans pour autant perdre pied, il nous encouragera à passer au Mersh pour discuter de la musique qui fait battre son cœur.
Set List : Bloody Hands">Hands – Missing in Action – Dead Point – Evil Twin – Black Magic Priestless – She's Like Cocaïne – 7 am Zombies – Evil Woman – Swimming on the Bottom">Bottom
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