1 - Salut Simone ! Comment vas-tu ? Quelles sont les nouvelles depuis « Design Your Universe » ?
Je vais très bien merci. Les nouvelles ? Un nouveau disque (rires). Et toute la promotion qui va avec. Il sortira le 9 Mars.

2 – Vous présentez maintenant « Requiem for the Indifferent ». Comment le décrirais-tu avec tes propres mots ?
Je dirais qu’il est plus mature, plus heavy et lourd [ndlr : doomy] et catchy en même temps. C’est notre son.

3 – Selon moi, Epica continue sur le même chemin tracé par « Design Your Universe », plus agressif et puissant, mais le côté « hollywoodien » de DYU est ici remplacé par un aspect plus religieux, plus sombre…que penses-tu de cette analyse ?
Je pense la même chose parce que nous n’avons pas changé à proprement parler de méthode. Il est plus sombre comme je te disais, et plus adulte aussi. Je l’adore !

4 – Sascha Paeth a une fois de plus produit l’album au Gate Studio. Comment se passe le travail avec lui ? N’avez-vous pas envie de changer dans le futur ?
Vraiment excellent. Nous travaillons ensemble depuis neuf ans maintenant et c’est toujours très agréable. C’est un gars vraiment adorable et drôle, mais aussi très professionnel, qui ne laisse rien au hasard. J’aime beaucoup travailler avec lui, créer quelque chose près de lui…il est très réconfortant pour nous.
Pour l’instant, nous sommes tellement content des résultats que nous avons avec Sascha que je ne pense pas que nous changerons…nous continuerons avec lui.


5 – Je trouve que cet album revient à des sonorités que nous trouvions dans « Consign to Oblivion », notamment au niveau des chœurs. Je pense particulièrement au titre-track de l’album…es-tu d’accord avec moi ?
Oui. Complètement même. Je trouve que "Requem for the Indifferent" contient un feeling se rapprochant des vieux Epica, et même du tout premier. Ça fait dix ans que nous faisons de la musique mais nous sommes les mêmes (rires). Je suis complètement d’accord avec ça.

6 – Les textes sont assez sombres et pessimistes. On peut ressentir de la haine parfois…es-tu toi-même pessimiste envers le futur de l’humanité ?
Non, pas moi en tout cas. Je suis une personne très positive de nature mais je sais que tout le monde n’est pas comme moi. Les textes traitent des gens qui ne voient pas que le monde est probablement proche de la fin, qui n’ouvrent pas les yeux. Les gens ne considèrent pas que travailler ensemble pourrait changer quelque chose. Le monde est un tout, un ensemble qui est en train de changer en ce moment. Nous utilisons les ressources sans faire attention, nous détruisons tout sans regarder en arrière. Nous sommes tous sur la même planète pourtant.
Cependant, je suis moi-même positive et j’essaie de ne pas négativiser. Tout n’est pas blanc ou noir, et je pense qu’être négatif constamment empêche d’agir, de réaliser des choses. Le pessimisme absorbe notre énergie, il nous fatigue et nous rend malheureux.



7 - Et faites-vous partie d’associations comme Greenpeace par exemple ?
Oui, moi je suis dans une association de protection des animaux, et je donne de l’argent tous les mois pour cette cause.

8 – As-tu peur du futur ? Les prochaines années ?
Hum…j’ai l’espoir (sourires). Tout le monde dit que 2012 va voir beaucoup de changements se produire mais je n’y crois vraiment pas. Le monde est en mouvement, et le changement se fait petit à petit. Je ne sais pas de quoi le futur sera fait, je ne sais pas comment nous vivrons demain mais je ne veux pas en avoir peur.
J�

�ai peur du changement oui, mais j’espère que les choses seront meilleures dans l’avenir, et n’empireront pas. Je veux y croire


9 – Il y a quelques années, quand Epica est né, il y avait une ribambelle de nouveaux groupes avec des chants féminins ou lyriques. Cinq ans plus tard, beaucoup n’existent plus et il ne reste que les meilleurs, comme vous, Nightwish, Edenbridge ou Within Temptation…penses-tu que l’effet de mode est passé ?
Je ne pense pas spécialement que cette façon de faire soit terminée mais que nous en entendons moins parler. Nous avons eu droit à une excellente communication depuis nos débuts, à beaucoup d’attentions et à des fans exceptionnels depuis des années.
Epica tourne beaucoup et travaille très dur pour mériter ce statut et c’est aussi grâce à notre maison de disque, Nuclear Blast maintenant, qui croit énormément en nous. Ils sont derrière nous et nous donnent les moyens de nos ambitions. Il y a beaucoup de groupes qui perdent la motivation, ou qui ont un boulot incompatible avec la musique. S’ils ne gagnent pas assez d’argent avec leur groupe, cela devient impossible de survivre longtemps ou alors il faut tourner comme un fou.
Epica est encore un jeune groupe et quand j’ai commencé, j’étais encore étudiante. Il y a eu des sacrifices à faire, j’avais mes parents derrière moi et je me suis lancé dans une première grande tournée…c’est indispensable de faire beaucoup de concerts dans le monde. Beaucoup de groupes ne sont simplement pas capable de faire ça.


10 – Hellfest cette année ?
J’espère ! J’adore les festivals, l’ambiance et les milliers de fans. Je suis comme une enfant quand j’y joue et c’est toujours très amusant.

11 – Ta voix est plus mature désormais, et tu peux être autant très classique et chanter haut que plus sauvage et agressive. Prends-tu des cours ?
Plus maintenant. J’ai pris des leçons il y a quelques années, quand j’avais dix-huit ans, en Allemagne et en Hollande. Cela aide surtout à développer sa voix, et la placer pour ne pas l’abimer. Je pense que la différence s’entend immédiatement entre quelqu’un qui a déjà pris des cours et quelqu’un qui n’en a jamais eu.

12 - Comment protèges-tu ta voix pendant les tournées ?
Je dors. Beaucoup (rires). Je ne fais pas la fête, je ne fumes pas et ne bois pas. Ce n’est pas toujours simple mais je n’ai pas le choix. Si je pouvais, je passerais des journées au lit (rires). Lorsqu’on ton corps est fatigué, ta voix l’est aussi et cela se ressent sur les concerts. C’est même dangereux puisque si l’on tire sur une voix fatiguée, il y a des risques de dommage qui ne se répareront pas. Nous ne pouvons pas changer de cordes vocales donc il faut faire très attention.
J’essaie de ne pas trop parler également pendant les concerts, je laisse les gars le faire. Même quand je suis en day-off et que je rencontre des amis, il faut se retenir de trop parler.

13 – Quelle est ta place dans le groupe ? Tu composes les lignes vocales ? Les textes ?
Oui je fais toutes mes lignes vocales, et nous discutons ensuite avec le groupe pour voir si cela convient à la musique que Mark a composé. Les textes sont aussi de lui.

14 – Est-il difficile d’être une jolie fille dans un monde d’hommes en 2012 ?
Quelque fois oui. Les hommes sont complètement différents des femmes dans la façon de vivre, de se tenir et nous n’avons pas les mêmes problèmes, donc il est parfois un peu difficile oui de ne pas avoir plus de présence féminine.
Cependant, j’ai beaucoup d’amis qui sont des hommes et j’adore parler avec eux. C’est très fun.