Zunge

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Lindemann
Nom de l'album Zunge
Type Album
Date de parution 13 Novembre 2023
Style MusicalMetal Industriel
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Zunge
 04:36
2.
 Sport frei
 04:12
3.
 Altes Fleisch
 04:25
4.
 Übers Meer
 03:20
5.
 Du hast kein Herz
 03:53
6.
 Tanzlehrerin
 04:23
7.
 Nass
 03:54
8.
 Alles für die Kinder
 03:51
9.
 Schweiss
 04:02
10.
 Lecker
 03:32
11.
 Selbst verliebt - incl. hidden track
 06:29

Durée totale : 46:37

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Lindemann


Chronique @ MetalSonic99

24 Novembre 2023

Une langue est le reflet exact du caractère et de la maturité de ses locuteurs – Cesar Chavez

Malgré la rupture avec le musicien suédois Peter Tägtgren, Till Lindemann restait déterminé à poursuivre son chemin solo afin de pouvoir sortir tout ce qui lui semblait différent du style de son groupe phare : Rammstein. Pour ce faire, il a d’abord commencé par sortir le single "Ich Hasse Kinder" en 2021 afin de tâter le terrain, et, au vu des réactions suscitées, ce nouvel album en est tout naturellement plus ou moins le reflet.

Ainsi, « Zunge » se décrit comme un voyage fou et ambitieux qui fusionne plusieurs genres de manière intemporelle, là où la musique propose un Metal Industriel avant-gardiste aux riffs sombres, doublés de piano à la sobriété orchestrée et aux accents électro, tandis que la voix principale se heurte à un chant principalement féminin ou enfantin en arrière-plan.
A l’évidence, bien que quelques phrases bien connues de l’univers de Rammstein apparaissent encore dans les paroles, le protagoniste reste fidèle à la ligne des œuvres précédentes de l’ancien projet Lindemann en combinant toutefois trop de connotations sexuelles dans les paroles telles que : « J'ai retrouvé ma bite dans mon professeur de danse... », en passant par des images corporelles linguistiquement parfois limites, mais certes délibérément formulées (« mouillées », « en sueur »).

Cependant, malgré ces faits, et bien que Till ait tout fait pour éviter une comparaison automatique avec Rammstein, il est presque impossible de l’éviter tant certains titres rappellent fortement le combo teuton. En effet, des pistes comme le chanson titre, "Du Hast Kein Herz", et "Sport Frei" avec leurs grands refrains et leurs couplets classiques présentent les traits essentiels chers à Rammstein. Par ailleurs, dans la dernière citée, il n'est pas nécessaire de faire preuve d'une imagination malveillante pour attribuer des similitudes entre un slogan nazi et le refrain dans lequel le titre de la chanson est crié, et ce, afin de représenter une critique assez sérieuse de la pression exercée à l’époque de la Deutsche Demokratische Republik (soit la RDA, un régime communiste sous l’oppression de l’ex-URSS) pour performer et donner une image grandiose de ce régime dans le sport de haut niveau

A l’évidence, c’est à cet instant que l'album prend vraiment tout son sens dans le fantasque puisqu’avec "Altes Fleisch", Lindemann lutte contre les effets secondaires de l'âge d'une manière aussi inattendue que réelle dans ce numéro old school aux sonorités dignes des années 80, que l’on retrouve également sur "Übers Meer", titre beaucoup plus calme ayant tendance à nous plonger avec nostalgie dans cette époque venue d’un lointain passé.
De surcroît, alors que l’auditeur pourrait être amené à penser qu’il a d’ores et déjà atteint le point culminant de ce disque, Till arrive encore à le surprendre avec l’un des meilleurs titres de cet opus : "Tanzlehrerin". Il s’agit-là d’une magnifique et envoûtante ballade flamenco reposante…si l’auditeur ne s’attarde pas sur les paroles (en gros, il met son "Z" dans sa prof de danse). Nul doute qu’une fois ces précisions apportées, il devient clair que le plaisir ressenti au niveau instrumental vient de prendre un sérieux coup sur la tête. Cela étant, j’invite tout de même ceux n’aimant pas vraiment le style général de Till ou de Rammstein à y jeter une oreille attentive juste pour le côté musical de la chose!

A l’inverse, "Schweiss" regorge de riffs industriels puissants et de refrains accrocheurs tout en ayant souvent une émotion profonde, tandis que "Nass" poursuit le mélange hilarant mais lourd de guitares qui craquent et claquent sur la voix d'opéra de Till. D’ailleurs, les aficionados de Till savent qu’il sait jouer avec sa voix, et il le prouve encore une fois sur "Alles für die Kinder" et "Lecker", mais de deux manières différentes ! Dans la première, le contraste avec le rire de l'enfant et la musique menaçante du chant est plutôt réussi, tandis que sur la deuxième, il chante d'une manière complètement différente et plutôt paillarde, laissant de facto entendre la variété nécessaire dans le même son et dans la même atmosphère.

Enfin, cet opus se termine avec la narcissique "Selbst Verliebt", une jolie ballade au piano avec laquelle Lindemann peut prouver à ses détracteurs qu'il peut faire beaucoup mieux que ce qu'on attend de lui, cette piste pouvant être interprétée comme une autocritique ironique et sérieuse qui aurait pu être un splendide titre final. Malheureusement (ou heureusement selon les goûts de chacun), notre Teuton à la voix de baryton nous a réservé une surprise de taille dans un registre où on ne l’attendait guère avec un Hidden Track (ou titre caché), portant le doux nom de "Rödel", qui parodie les succès pop allemands tout en étant assez amusant et sur lequel on aurait immédiatement envie de danser. Bref, ce sera à tout un chacun de décider s’il s’agit-là d’une bonne idée ou pas.

En définitive, si vous pouvez tirer profit des œuvres précédentes avec Peter Tägtgren, tout en étant capable d'ignorer le tumulte du scandale d’abus sexuels des derniers mois, la plupart d’entre-vous apprécieront ce disque. D’ailleurs, c’est sur ce sujet sensible que l’on pourrait trouver le plus gros point faible de ce nouveau-né puisqu’il tombe trop facilement dans les clichés que l'on a trop souvent entendus dans les univers de Lindemann et de Rammstein. Assurément, les textes de chansons comme "Nass", "Schweiss", "Du Hast Kein Herz" ou "Lecker" sont des énièmes reprises d'une formule sexuelle trop utilisée au fil des années, ce qui fait que l’élément provocateur recherché a complètement disparu et pourrait même être devenu dérangeant pour certains. Néanmoins, ce nouveau-né forme un bel ensemble, avec des chansons surprenantes, et c’est clairement ce que Lindemann fait de mieux ici. Bref, « Zunge » est un bon album qui s’écoute facilement, sans plus!

1 Commentaire

13 J'aime

Partager
Celldweller55 - 01 Décembre 2023:

Je ne savais pas que sa collaboration avec Tägtrgen était finie, quel dommage.

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Lindemann