Frau & Mann

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17/20
Nom du groupe Lindemann
Nom de l'album Frau & Mann
Type Album
Date de parution 22 Novembre 2019
Enregistré à Abyss Studio
Style MusicalMetal Industriel
Membres possèdant cet album84

Tracklist

1.
 Steh Auf
 03:03
2.
 Ich Weiß Es Nicht
 04:49
3.
 Allesfresser
 03:28
4.
 Blut
 04:02
5.
 Knebel
 03:49
6.
 Frau & Mann
 03:33
7.
 Ach So Gern
 03:22
8.
 Schlaf Ein
 05;08
9.
 Gummi
 03:55
10.
 Platz Eins
 03:54
11.
 Wer weiß Das Schon
 03:57

Bonus
12.
 Mathematik
 04:07
13.
 Ach So Gern (Pain Version)
 04:22

Durée totale : 46:21

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Lindemann


Chronique @ Groaw

20 Septembre 2020

Plus varié, toujours aussi sombre, le duo Lindemann/Tägtgren convainc enfin

Lindemann est un projet fondé en 2015 qui comprend le vocaliste de Rammstein, Till Lindemann ainsi que Peter Tägtgren, multi-instrumentaliste d’Hypocrisy et de Pain. Un duo aussi surprenant qu’improbable, né d’une rencontre entre les deux hommes lorsque Rammstein se produisait à un festival en Suède en 2013. Il n’aura pas fallu longtemps (à peine deux ans) aux deux musiciens pour sortir leur premier album, Skills in Pills, à la production impeccable mais au concept extrêmement limité, ce qui en a fait une première toile vite oubliée.

Même si le résultat attendu ne fut pas celui escompté, la réception de l’opus fut plutôt positive. Ce dernier atteindra le top 50 des ventes dans les charts allemands et sera même disque d’or en Allemagne. Malgré le succès, Peter Tägtgren hésite à continuer la collaboration avec Till, d’autant plus que ce dernier est en pleine préparation pour la sortie d’un futur album : Rammstein, qui sortira en 2019. De plus, Peter est aussi en plein travail pour une nouvelle production, Coming Home avec Pain, qui verra le jour en 2016.

Mais après plus de quatre ans sous silence, le projet est finalement de retour avec une seconde création : Frau & Mann, F&M sur la jaquette du disque. L’histoire de cette nouvelle relique est quelque peu amusante, puisqu’elle était destinée à la bande son d’un des contes les plus célèbres des frères Grimm : Hansel et Gretel. Cinq titres ont été retenus et font partie des onze, treize si l’on compte la version deluxe, de cette nouvelle galette, le sixième n'en faisant pas partie. Parmi eux, nous pouvons citer Sauber, Knebel ou encore Blut. Reste plus qu’à savoir si nos deux compères ont suivi leur décevant travail de Skills in Pills ou, si au contraire, les deux amis ont radicalement changé leur plan.

Ce qui nous ravi d’avance, c’est que notre duo a totalement abandonné le chant anglais pour s’intéresser uniquement à l’allemand. Cependant, ce délaissement n’est non sans conséquence puisque c’est uniquement Till qui se charge de la voix dans ce tableau, Peter n’étant pas vraiment à l’aise avec la langue de Geothe. Un choix qui va vite devenir extrêmement intriguant et intéressant car si nous avions peur d’avoir un Rammstein version 2.0, il n’en sera absolument rien, bien au contraire.

En effet, la prestation vocale de Till est impressionnante et même si le bonhomme s’approche petit à petit de la soixantaine, son timbre de voix n’a rien perdu de sa sensibilité, de son mystérieux, de sa majestuosité mais surtout de sa puissance. Car c’est bien sur ce dernier point que le chanteur étonne le plus. Il n’hésite pas à hurler lors du refrain de Steh auf ou lors du sixième couplet de Knebel. C’est presque dans un registre plus poétique qu’on le retrouve dans Ach So Gern, un tango aussi déboussolant que captivant.

Ces atmosphères font la force de ce Frau & Mann : les deux acolytes nous narrent une histoire, tout en explorant divers influences musicales. Ainsi, si Platz Eins ressemble étrangement à un titre électro metal des années 90, que l’on pourrait d’ailleurs facilement comparé à un Sehnsucht, Knebel s’approche bien plus d’une ballade acoustique mais qui prend de court à la fin avec un condensé de violence et de rancœur, comme nous le rappelle Till avec ses « Ich hasse dich », plusieurs fois répété.

Dans ses nombreuses directions artistiques, seul Mathematik, morceau présent dans le bonus, est totalement oubliable. On est ici en présence d’une musique totalement étrange, un mélange de très mauvais goût entre trap, rap, hip-hop et urbain. Fort heureusement, il s’agit de la version où seul Till est au chant, le featuring avec le rappeur allemand Haftbefhl étant encore plus consternante et horrible, et nous pesons encore nos mots. Difficile de comprendre ce qui a pu se passer dans la tête des deux complices pour sortir une atrocité pareille. Les paroles de la chanson ne volent d’ailleurs pas bien haut puisqu’elles parlent … de la hantise des mathématiques.

Au-delà même de ces multitudes de variétés, on apprécie les nombreux arrangements orchestraux et mélodiques, qui permettent pleinement de savourer ce nouveau cru. Parmi ces interludes ou ces instrumentaux harmonieux, les plus remarquables restent ceux de Allesfresser, qui ne cache pas forcément ces quelques similitudes avec Steh auf, ainsi que Wer Weiss Das Schon, dont la présence du piano et des violons apportent mélancolie et beauté à une pièce déjà théâtrale dans la musique et dans le travail lyrique.

Les thèmes abordés ne sont d’ailleurs pas reluisants, puisqu’ils évoquent dans leur ensemble le sexe, la mort ou des sujets plus proches de la société comme l’industrie de la musique. Ach So Gern exprime le viol, en témoigne d’ailleurs un des deux clips où nous pouvons voir Till danser avec une femme nue, qui semble être décédée ou totalement inconsciente. Gummi chanson témoigne de pratiques sexuelles, dont nous tairons le nom mais où l’idée est comprise de tous. Allesfresser, quant à lui, mentionne la thématique de la boulimie.

Pour ses clips musicaux, tout comme l’univers de Rammstein, les deux camarades jouent la carte de la provocation. Platz Eins et Knebel sont tout bonnement des vidéos à caractères pornographiques, qui n’est sans rappelé un certain Pussy. Ach So Gern mise sur le tabassage et la condamnation de Till dans une prison souterraine, qui emprunte de faux-airs de Mutter. Pour Mathematik, Till imite une écolière totalement pervertie par l’argent, la drogue et par le sexe, mais aussi un rappeur totalement blingbling, en atteste sa tenue et ses nombreux bijoux.

Frau & Mann est un album déconcertant à bien des niveaux mais largement meilleur que son prédécesseur. Si nous ne sommes pas encore au niveau d’une excellente toile. notre duo a su faire preuve d’ingéniosité et à nous captiver via une narration solide et séduisante. Lindemann alterne idées de génies et concepts plus regrettables pour un opus efficace et intéressant. Reste maintenant aux deux complices de poursuivre dans cette voie et d’éviter à tout prix des toiles plus expérimentales, qui ne semblent pas leur convenir.

2 Commentaires

12 J'aime

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SilverClimber - 21 Septembre 2020:

Très bonne chronique pour un très bon album que j'ai réussi à me procurer dans sa version deluxe.

Pour moi il y a dans cet album deux type de chansons: celles qui ressemblent à une fusion de R+ et de Pain et....les autres et là c'est une gallerie complète où chaque morceau est très différent de tous les autres....et pourtant je trouve une certaine cohérence dans cet album, une sorte d'univers, d'atmosphère particulière franchement unique.

Bon après ce n'est pas un album parfait non plus parce que cette diversité fait qu'on ne sait pas toujours sur quel pied danser avec F&M. Par exemple si on met cet album parce qu'on veut quelque chose quienvoie et bien on sera à moitié déçu, de même si on veut un album assez tranquille...Bref je pense qu'il faut le prendre comme il vient sans y chercher qqch en particulier et là il s'apprécie beaucoup !

Daweed - 23 Septembre 2020:

Très bon album pour ma part. Un mélange de R+ et de pain comme qui plus haut qui me ravit au plus haut point.

puis le morceau Ach so Gern est un petit bijou

Et Till, quelle voix quand meme....

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