Avec ce deuxième album, si Schattendasein puise toujours son inspiration dans le « true » black metal dans l’esprit norvégien, il se détache clairement de l’influence très ambiante du premier album en accélérant la plupart des compositions et en les raccourcissant. Certes elles sont toujours en général proches de 8 minutes, mais on sent quand même bien la différence du point de vue répétition avec les précédentes chansons de 10 et 15 minutes.
Cette accélération rend sans conteste les chansons plus entraînantes par moment comme dans « Im Abglanz der Wälder » et apporte d’agréables variations rythmiques comme dans « Letztz Tropfen trüben Drecks », malheureusement elle a également tendance à réduire par moment l’intensité noire des morceaux malgré l’effet apporté par l’habituel son très brut, parfois plus sec que dans l’album précédent. Zorngebor’n reste toutefois dans l’esprit « true » avec l’utilisation massive à la guitare de riffs très lancinants qui garde toujours un côté captivant certain, notamment dans « Durch Felder voller List », et de passages lents. Toutefois, si les riffs aux consonances malsaines comme l’introduction de «
Die Quellen grauen Väter » peuplent cette opus, on constate aussi la disparition des petites mélodies inquiétantes jaillissant de nulle part dans l’album précédent qui savaient créer la surprise autant que nous glacer d’effroi. Dommage, mais certes pas non plus forcément insidpensable.
Autre modification, le chant s’étoffe ici avec une voix death qui se fait plus présente même si elle reste largement minoritaire face à la voix black posée et plus malsaine qu’agressive de Salgoth. Si celle-ci permet de varier le chant, elle est également à mon sens au détriment de l’esprit noir de l’album.
Si Zornegbor’n reste un album remplissant parfaitement son rôle de création d’ambiance malsaine, il reste néanmoins moins intense que son prédécesseur à l’exception du dernier morceau « Das Erwachen gefallener Fürsten » qui fait office d’outro et nous enfonce dans des ténèbres sans concessions. Il a toutefois l’avantage d’être légèrement plus accessible pour qui n’est pas complètement fan du black lugubre, froid et malsain à l’extrême. Il faut d'ailleurs remarquer qu'on ne ressent une certaine insatisfaction sur l'intensité et les sensations éprouvées que par comparaison avec le premier opus car l'album a lui tout seul tient parfaitement la route, mais ne sort pas du lot. Le fait que le premier album n’était qu’un projet parallèle a priori sans prétention avait-il permis au groupe de se libérer d’avantage ?
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