Le Rap/
Metal est l'un des genres les plus controversés de notre bien-aimée sphère Métal. Bon nombre de Trve s'évertueraient à faire disparaître ce genre considéré par beaucoup comme une infamie. Et pourtant... beaucoup semblerait oublier que
Rage Against the
Machine a lancé le style début 90 en connaissant un succès tel que n'importe quel Metalleux a trouvé son compte dans ce quatuor. Mais nous ne sommes pas ici pour faire les éloges d'un groupe qui n'en a pas spécialement besoin étant donné leur notoriété encore aujourd'hui, onze ans après leurs derniers albums.
Clawfinger est l'un des papas de la fusion Rap/
Metal. Dans un pays où le Death
Metal est rois,
Clawfinger fait office « d'intrus ». Et pourtant, il y a du talent ici. Tous nos musiciens sont originaires du même groupe. Lequel ?
Pas musical non, mais hospitalier. Cela leur convient plutôt bien d'ailleurs tant «
Deaf Dumb Blind » (1993) fut un remède contre la morosité dans lequel s'enfonçait le metal. Un mélange électro/rap sur fond d'agressivité
Metal, le tout sur ces rythmes plutôt délirants, voilà la sauce
Clawfinger. «
Use Your Brain » (1995) permet au Suédois d'asseoir leur bonne position. «
Clawfinger » (1997) opte pour un virage serré, quittant l'électro de base du groupe pour se tourner vers un son beaucoup plus aérien, beaucoup plus varié (notamment ces sons arabisants sur «
Two Sides »). Par la suite, le groupe prit une pause bien méritée dans leurs discographies, avant de revenir en 2001 avec «
A Whole Lot of Nothing », qui marque un retour gagnant. Après tout cela, le groupe n'abdique pas et voilà en 2003 le cinquième opus des Suédois : «
Zeros & Heroes »
La pochette, sobre, nous montre les quatre (ne sont-ils pas cinq ?) membres du groupe gravés tel des statuts, un peu à l'instar du fameux Mont Rushmore représentant quatre des présidents les plus marquants de l'histoire américaine, cette pochette les représenteraient-ils en membres influents de la scène fusion ?
Clawfinger est défini comme un groupe relativement minimaliste. Ainsi, le combo se contente de trouver un ou deux riffs et se charge de les faire durer sur tout l'album. Rien de bien différent ici, le même riff se répète tout le long du titre, mais reste suffisamment varié pour éviter tout sentiment de lassitude. Il en va de même pour Zak Tell, le vocaliste du groupe. Il ne varie que très peu son timbre de voix, souvent puissant et monocorde, du rap/metal, oui c'est cela.
Et les titres dans tout ça ? Rien qui ne change
Clawfinger de sa trame. Chaque titre emprunte des codes « particuliers » et s'influençe d'un genre en particulier. On retrouvera pêle-mêle un mélange pop/rock'n'roll («
Live Like a Man »), un mélange bizarroïde de country («
Bitch »), un titre purement indus avec son mur de guitare puissante et imposant («
Recipe for Hate »), une-semi-ballade oscillant entre puissances et moments de grâce avec guitare mélodique (« Four Letter Word »), un titre rappelant étrangement les rythmes saccadés et entêtant des précédents albums («
Money Power Glory »), un titre entièrement rap qui n'est pas franchement mauvais (« Step Aside »), un titre entrainant et relativement efficace, accompagné de guitare puissante et mélodique, mais sans grande originalité (« Blame ») voir pas original du tout («
Kick it »), un mur de guitare extrêmement massif et puissant jouant avec de belles émotions (« When Everything Crumbles ») et encore d'autres qui peuvent également se ranger dans les catégories ci-dessus...
Pourquoi ne pas faire une description plus précise des titres afin de faire une place aux instruments ? Tout simplement parce que le groupe garde une trame plutôt constante sur les douze (ou quinze avec les trois titres de la version bonus) chansons qui composent cet album. À savoir un mur de guitare très présent et vraiment mis en avant, avec des riffs répétitifs, typiquement indus ; une basse bien trop discrète que l'on entend qu'à de rares moments où elles ne transcendent pas grand-chose ; une batterie présente, mais qui ne tentera rien de grandiloquent, se contentant bien souvent de frappes similaires ; un électro de moins en moins présent au fil des albums, mais ne semblant plus du tout avoir la même utilité que sur les premiers albums, lors des années 90 ; et enfin un chant très typé rap, agressif et grave ne variant que très rarement et ça peut en lasser plus d'un.
Alors voilà,
Clawfinger fait du
Clawfinger et le tout se révèle malgré tout très efficace. «
Zeros & Heroes » ne restera surement pas dans les annales comme un disque majeur de la discographie des Suédois, mais demeure un album très agréable sur lequel il convient bien de poser quelques petites oreilles attentives.
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