Amis metalleux, qu’évoque pour vous la Suède ? « C’est la
contrée des vikings virils et des jeunes femmes blondes aux plantureuses
poitrines ». « C’est LA nation du Death Melodique, avec des groupes (qu’ils
soient cent fois bénis !) tels que
In Flames,
Amon Amarth, Hipocrisy… ». «
C’est la contrée des machiavéliques et diaboliques membres de
Marduk, mouah ah
ah ah ah ! ». Quoi qu’il en soit, la Suède est considérée comme une terre
sacrée pour toute une frange de metalleux, en mal d’épopées farouches à la
Bathory,
d’envolées lyriques aux cotés des héros des légendes nordiques, ou encore
d’ambiances malsaines et blasphématoires, sombres et maléfiques, car la Suède
est aussi le pays des
Marduk,
Shining et autres
Funeral Mist. Mais saviez vous,
amis metalleux, que la Suède n’est pas seulement la contrée de vikings blonds
avides d’aventure, de barbares brutaux ou de satanistes survoltés ? La Suède,
c’est aussi la terre natale d’un groupe de Fusion à la notoriété importante,
considéré même comme un culte du genre par beaucoup. Et attention, pionnier du
crossover Rap
Metal aux côtés de RATM et de
Downset s’il vous plaît ! Oulalala,
je sens que certains vont tomber des nues en apprenant la nouvelle… Mais
tatata, pas d’aprioris ! On a pu voir, à travers les années 90, que le Rap se
mariait parfois très bien avec le
Metal. Et tant pis si quelques
Limp Bizkit ou
autres
Crazy Town sont venus décrédibiliser le genre,
Clawfinger n’a rien à
voir avec ces damnés fossoyeurs (qu’ils soient cent fois maudits !) d’un genre
pourtant bien parti au début des 90’s.
Clawfinger, ça défouraille méchamment.
Clawfinger, même si il ne fait pas dans l’originalité, serait néanmoins
parfaitement susceptible de plaire même aux plus réticents des metalheads. J’en
vois déjà certains rire sous cape, ou froncer des sourcils. Vous ne me croyez
pas ? Vous avez bien tort…
En cette bien belle année 1997,
Clawfinger n’en était pas à son premier coup
d’essai. Déjà 2 albums à leur actif, et qui avaient déjà remporté un certain
succès dans le milieu. Mais ce coup-ci, le combo Suédois a décidé de mettre les
petits plats dans les grands, et impose définitivement son style. A savoir
grosses rythmiques, son carré et ultra-millimétré, flow hip-hop gras et
puissant, et surtout l’apparition bien plus marquée des samples, apportant une
grosse touche Indus à la musique qui nous est proposée, le rapprochant
désormais plus de
Ministry que de
Body Count. Ca y’est ! La rutilante machine
de guerre
Clawfinger est huilée, la voilà prête à partir en guerre…
Pas de blabla,
Two Sides nous met directement devant le fait accompli ;
Clawfinger, c’est du lourd !
Pas spécialement bourrin, l’éponyme du groupe est
surtout extraordinairement puissant et énergique. Un groove endiablé, qui ne se
relâchera son étreinte qu’en toute fin de CD (lors de la jolie ballade I Guess
I’ll
Never Know), une succession de petites bombes ( plus ou moins explosives
certes, mais « bombesques » quand même ) pêchues et rythmées…
Clawfinger, c’est
un peu les AC/DC du rap metal. La recette n’est pas spécialement originale, et
elle changera peu au cours de leur carrière. Mais
Clawfinger possède, tout
comme le groupe légendaire cité ci-dessus, un sixième sens du hit, du morceau
qui tâche, de l’hymne capable de faire headbanguer des stades entiers. Et c’est
là tout le charme de cet album.
Clawfinger n’a pas la prétention de réinventer
le genre, ni de le révolutionner. La seule ambition des musiciens du groupe,
c’est de nous proposer une musique de qualité, catchy et accrocheuse,
éventuellement de damer le pion aux prod’ ricaines, mais certainement pas
d’essayer de se faire les prophètes d’un autre courant musical, qu’ils auraient
peut-être été incapables d’assurer… En ce sens, alors oui, cet album peut-être
considéré comme un chef-d’œuvre, véritable apologie du
Metal jouissif et
puissant, qui à défaut d’être original, a le mérite de remplir à la perfection
tous les critères du groupe qui envoie du bois…
Mais n’allez pas croire pour autant que
Clawfinger ne tente pas la carte de la
créativité ! Ne pensez pas vous trouver uniquement face à des titres100%
Metal.
On peut ainsi apprécier l’insertion d’ambiances orientales dans
Two Sides (superbe
refrain arabisant !) et dans Nobody Knows, le côté Trip-Hop de
Don't Wake Me Up (dont
l’intro me fait fortement penser à Safe From
Harm du 1er album de
Massive Attack),
l’intriguant Crazy, ou encore la ballade I Guess I’ll
Never Know, très
agréable, apportant un peu de calme et de tranquillité dans ce monde de brutes.
Non content de vous offrir une excellente gymnastique des cervicales, le groupe
pourra se vanter de joindre l’utile à l’agréable avec cet album.
Clawfinger, ou
comment dérouiller ses cervicales tout en se faisant vraiment plaisir. Balaise
! Alors peu importe si parfois, le tout sonne un peu brouillon, si certains
titres lassent un peu à la longue,
Clawfinger nous livre ici une galette sans
temps morts, s’écoutant d’une traite tout en dodelinant de la tête.
Clawfingern’est pas un groupe de progressif, loin de là.
Clawfinger est un groupe aux
ambitions somme toutes assez modestes, qui se contente d’écrire des hits de
qualité à la gloire du Headbang afin de ne jamais décevoir ses fans, qui n’en
attendent pas plus de leur groupe préféré… Mais à ce jeu là,
Clawfinger fait
partie des meilleurs de sa catégorie, incontestablement.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire