Zephyr

ajouter les paroles de l'album
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Avant Soliloque
Nom de l'album Zephyr
Type Album
Date de parution 02 Janvier 2014
Style MusicalBlack Doom
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. The Celestial Loss
2. Carthage in Your Flaming Eyes
3. Granite
4. Deux Neants
5. Eschyle par Surrealisme
6. The Sidereal Rivers
7. Ambrosial

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Avant Soliloque


Chronique @ Vinterdrom

01 Avril 2014

Le façonnage du Grand Œuvre progresse…

L'élan créateur, la fougue inspiratrice, mais aussi les limites, les doutes auxquels nous sommes en proie, petits êtres perdus dans l'immensément grand ; l'Histoire de l'humanité évoquée à travers un imaginaire de chimères ocre… Tel est le souvenir qu'avait laissé Avant Soliloque et le premier volet de sa création ; la première pierre dans l'édification de son Grand Œuvre musical.
Qu'en est-il une année plus tard, à l'heure où le mastermind Cristian Lincu pose le dénommé « Zephyr ». Ce nouvel opus est-il la pierre par laquelle l'édifice s'élèvera ? Ou celle par laquelle tout s'écroulera ?... Tuons le suspense dans l'œuf, c'est un oui à la première interrogation qui éclot.

Tout ouvrage se doit de conserver une base solide pour progresser. Cristian Lincu l'a bien compris, en reconduisant son style de black/doom si particulier et qui lui permet de se démarquer. A l'exact opposé de la neurasthénie et de la torture mentale qu'une telle mention pourrait faire imaginer, le projet roumain suit son propre chemin. Quelque part entre le "sophisticated black art" d’Emperor (avec un angle technique et néoclassique comparable à celui de « Prometheus ») et une forme de romantisme héritée de My Dying Bride (dans le sens premier du terme, à savoir exalter ses pensées à travers le prisme de l’art), l'approche d’Avant Soliloque demeure singulière, quitte à ne plus surprendre. Mais quand on dispose d'un atout aussi personnel, il serait bien dommage de ne pas le jouer à fond.
Le metal se lie aux orchestrations baroques selon des structures changeantes et complexes, sans apparaître le moins du monde confuses ni tourmentées. La complexité d’Avant Soliloque apaise l’esprit et c’est là que réside tout l’intérêt du paradoxe. Tout n’est que sensation dans cet univers où nul chant ne vient s’immiscer dans l’architecture sonore, où une dominante de couleurs s’impose pour former des visions à la frontière entre réalité et abstraction. Le bleu, en l’occurrence, comme le suggère la couverture.
Le bleu sidéral, les courants aériens du zéphyr, qui nous conduisent au-delà de la stratosphère, en suivant les leads mélodiques tracés par le flux des « Sidereal Rivers », leurs cascades de piano débouchant sur une voûte céleste où scintillent des notes acoustiques, jusqu’à perdre notre conscience (« The Celestial Loss »). Des rivières naissent les mers et les océans, entrevus par le biais de l’antique cité méditerranéenne de Carthage ; l’impétueux « Carthage in your Flaming Eyes » nous projette dans les flots et les flammes ; le bleu des flammes vivant d’une combustion pure ; le bleu de certaines variétés de roches granitiques résultant du magma terrestre, auxquelles les caprices de la nature a conféré une teinte céruléenne (les séquences protéiformes de « Granite », se recouvrant comme autant de strates géologiques).

Avant Soliloque parsème les symboles conceptuels tels des indices plus ou moins dissimulés, car l’évidence n’est pas toujours prompte à frapper l’esprit de prime abord. L’Histoire en est le fil conducteur. L’Histoire qui nous a façonnés ; le fil tissé par les allégories à Carthage et au dramaturge Eschyle. Ainsi, l’ambitieuse pièce « Eschyle par Surréalisme » s’impose comme une pierre angulaire rassemblant en son sein tous les acteurs instrumentaux d’Avant Soliloque.
L’Histoire dont il remonte le cours, jusqu’aux origines de la matière ; les quatre éléments fondamentaux renfermant des mystères qui dépassent l’entendement de l’être humain, dont l’existence se trouve suspendue entre « Deux Néants ». Figurant la citation du poète philosophe Lucrèce, l’intermède central apparaît aussi fugace et harmoniquement intense que notre bref passage sur Terre. Et tel un cycle éternel, l’Histoire s’achève par le commencement ; la thèse divine illustrée par le calme contemplatif de l’énigmatique « Ambrosial ». Une conclusion qui laisse songeur.

L’esprit crée davantage que la main ne le peut. C’est un fait corroborant l’un des nombreux paradoxes que recèle la musique d’Avant Soliloque. Le fond est aussi riche et limpide que la forme souffre de moyens limités, ce qui recentre malheureusement l’attention sur des considérations bassement matérielles : la production.
Des efforts ont été réalisés depuis le premier opus pour rendre le mixage plus compact, donner davantage d’épaisseur aux guitares et un meilleur rendu à la boîte à rythmes. Le résultat suffit à apprécier les compositions, comprendre et partager les idées du concepteur. Néanmoins, le son manque encore de cet air organique, de ce salvateur zéphyr qui lui conférerait tout l’espace qu’il mérite.

Dans l’espoir qu’un jour, cette admirable fresque puisse disposer du cadre qui lui permettrait de se magnifier, de déployer ses amples ailes et tutoyer le firmament, tout en gardant intact ce caractère unique.
Le façonnage du Grand Œuvre progresse…

0 Commentaire

1 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Avant Soliloque