Tigertailz ou le hair metal version rosbeef. Si la grande majorité de nos boyz bandz à perruques préférés sont originaires du Nouveau Monde, il a néanmoins subsisté en ces immuables années 80 des entités que l’on qualifiera d’exotiques à l’image des britanniques
Wrathchild,
The Quireboys et autres
Tigertailz. Formé par le bassiste Pepsi Tate à Cardiff en 1986, ce dernier se distingue de ses pairs en associant un look glam orthodoxe façon
Poison des débuts à un hard rock vierge de la moindre trace de NWOBHM que n’aurait pas renié un certain
Kiss période
Ace Frehley.
Dignes héritiers des compatriotes T. Rex,
Slade et David Bowie option Ziggy Stardust pour l’importance de la dimension esthétique dans son identité visuelle, le quartette gallois sort en 1987 un premier opus intitulé «
Young and Crazy » sur le label mondialiste Music for Nations. Doté d’une sublime pochette on ne peut plus haute en couleurs qui pourrait presque à elle seule justifier son acquisition, ce disque semble être en apparence un premier témoignage hyper efficace d’un groupe ayant tout bon dans l’attitude et le style, mais manquant peut être d’originalité musicalement parlant. Si avant même de l’avoir écouté on sait pertinemment que l’on placera ce «
Young and Crazy » en bonne place parmi les chefs d’œuvre du genre dans sa discothèque personnelle, il est néanmoins nécessaire de parler accessoirement avouons le, du contenu sonore de ce premier LP de
Tigertailz histoire de relativiser l’indéniable enthousiasme suscité par son aspect purement visuel.
A peine le vinyle commençant à tourner sur la bonne vieille platine Kenwood de salon tel un Jay Pepper sur lui-même en plein live set faisant à l’occasion virevolter frivolement ses 29 bandanas multicolores jonchant la ceinture de son spandex léopard ;
Tigertailz annonce la couleur.., les couleurs plutôt et fluorescentes qui plus est : il ne faudra certainement pas compter sur les queues du tigre pour révolutionner le hair metal, mais pour ce qui est de l’animer et de l’empreindre de l’infamous attitude « sex, drugs & rock n’ roll » ; la maquerelle Pepsi Tate et ses filles de joie sont les femmes de la situation !
Semblant tout droit échappés des vitrines du
Red Light District d’
Amsterdam ; Steevi Jaimz, Jay Pepper, Pepsi Tate et
Ace Finchum pratiquent sur ce « Star Attraction » introductif de l’album un hard rock de bonne facture et assez efficace en soi, malgré une production perfectible. Ce titre que l’on pourrait écouter des dizaines et des dizaines de fois sans jamais se lasser et qui ferait très probablement se déhancher et battre la mesure sur sa poche d’urine un grabataire de 96 ans laisse néanmoins transparaître l’indéniable influence de
Kiss sur la musique du combo gallois. Du jeu de guitare au feeling très
Ace Frehley de Jay Pepper au vocaux on ne peut plus
Paul Stanley de Steevi Jaimz ; l’influence de la légende du Queens s’avère être très ; peut être trop criante sur ce «
Young and Crazy » pour considérer ce dernier tel une production dotée d’une personnalité originale et singulière.
Summum de la ressemblance avec le gang new-yorkais de
Gene Simmons ; les titres «
Ballerina » et « Livin’ Without You » qui font irrémédiablement penser à la magnifique « Black Diamond ». Une instrumentale mélancolique suivie d’un titre énergique et vindicatif qui contraste avec la première, rien de plus pour rappeler à la mémoire de l’auditeur l’excellent titre clôturant le premier album éponyme de
Kiss. Dès lors, impossible de s’enlever de la tête le premier groupe maquillé de l’Histoire au fur et à mesure de l’écoute de ce «
Young and Crazy » dont le manque d’originalité n’aura d’égal qu’un enthousiasme et une attitude glam infaillibles. La très rock n’ roll « City Kidz », la clichée « She’z Too Hot » ou encore l’éponyme «
Young and Crazy » sont autant de titres très efficaces mais qui ne permettent pas à
Tigertailz d’asseoir une démarche de création musicale originale et unique. A l’écoute de ce premier opus, on a effectivement l’impression d’avoir déjà goûté par le passé à la sauce servie par les quatre bimbos de Cardiff, même si le tout possède avouons le une petite touche british bien sympathique, perceptible notamment sur la très belle et indispensable ballade «
Fall in Love
Again » au titre on ne peut plus original qui apporte à ce premier full length de
Tigertailz une conclusion mid tempo qui ravira les hardos les plus romantiques et leur procurera l’irrépressible envie d’ouvrir et de lever leur
Zippo Harley Davidson vers le plafond.
Bien que frôlant la perfection esthétiquement parlant et offrant à l’auditeur un hard rock de bonne facture malgré un son des plus perfectibles pour l’année 1987, ce «
Young and Crazy » de
Tigertailz manque néanmoins d’une originalité et d’une identité propre pour constituer réellement une pierre angulaire du style sleaze rock/hair metal. En effet au vu de la pochette ; impossible de ne pas penser à celle du « Look What the Cat Dragged In » de
Poison paru un an plus tôt, et une fois la musique lancée ; très difficile de ne pas considérer ne serait-ce qu’une demi seconde
Tigertailz tel un ersatz du grand et immuable
Kiss. Pour sa défense, rappelons les origines du combo qui se voudront relativement exotiques à une époque où quasiment tous les groupes qui usent du fard à joues et des faux cils viennent de
Los Angeles. Néanmoins, un premier album largement audible qui permettra aux amateurs du genre de passer de bons moments comme au bon vieux temps que les moins de 20 ans…
Et je me suis aperçu très récemment que j'avais ce LP en 1 exemplaire et demi!
J'ai mon vinyle complet (normal quoi!) et une pochette sans vinyle, et j'ai beau me creuser la tête je n'ai aucune idée à qui elle appartient. Jamais personne n'est venu la réclamer. Donc si une pochette sans disque intéresse quelqu'un... (faudra quand même que j'ausculte mes disques 1 à 1 pour voir car je soupçonne une blagounette, le chat de Sam peut-être?)
@Sam, bien d'accord avec toi, ils n'ont pas inventé le Tequila Sunrise ou la Piña Colada mais ça se laisse boire sans déplaisir mais avec modération.
Et merci Adrien pour la justesse de ton propos.
Je ne ressens pas autant que tu l'écris l'influence au chant de Stanley mais il est évident que Kiss a quand même marqué ce groupe, de même que toute la vague glam US des 80's.
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