Pour commencer cette chronique j'aimerais vous livrer une réflexion qui me ronge depuis quelques temps déjà. Après tout il n'y a pas de raison que je sois le seul à être tourmenté par cette question dévorante. Car il s'agit d'une question. Je vous la livre: à quoi ressemblerait le Heavy
Power Metal d'aujourd'hui sans J.R.R Tolkien et ses congénères?
8 ans après une première tentative assez moyenne,
Valinor (dont, rappelons-le, le patronyme est un hommage à la Terre du Milieu, au Seigneur des Anneaux, au Silmarillion de qui vous savez) revient avec un second opus,
Xenturia. Un temps durant lequel les musiciens se seront succédés en son sein pour finalement se stabiliser autour de Jhonny Velazco au chant, de Carlos Mendoza et de Fernando Moreno à la guitare, de Daniel Murcia à la basse, de Diego Nieto aux claviers et de Daniel Triana à la batterie.
Commençons donc par parler de l'un des deux point crucial qui avait condamné ce prédécesseur,
Universal Woman, à subir mes foudres, à savoir sa production limitée qui, pour faire court, donnait à ce disque un aspect qui manquait singulièrement de basse. Ici le problème est résolu. L'équilibre est parfaitement respecté. Evidemment, ce
Xenturia n'aura pas le clinquant, ni même l'ampleur, d'une production sortie par une grosse écurie mais n'aura cependant pas à rougir à côté d'elle tant il sera soigné. Au niveau sonore tout du moins.
Décernons une mention spéciale à ces claviers qui, désormais, ne sont plus erratiques et rachitiques mais qui s'intègrent parfaitement dans cet ensemble. Ni trop. Ni trop peu. Et une autre à ses guitares beaucoup plus pertinentes (notamment dans les soli) et, surtout, complètement débarrassé de ses dissonances malheureuses que la formation nous offrait jadis.
Vocalement, les ressemblances entre ce nouveau chanteur et Matthieu Kleiber (
Karelia) seront aussi très marquées (The Moment of Truth par exemple). Evidemment il n'y aura pas là matière à s'offusquer plus qu'autrefois mais, une fois encore, à s'en amuser et surtout à s'en étonner puisqu'il ne s'agira plus du même.
Valinor recrute-t-il ses vocalistes en fonction de leurs capacités à singer le Français? Rien n'est moins sur. Quoi qu'il en soit le chanteur Colombien livrera ici, lui aussi, une prestation plutôt propre là où, très souvent, ses homologues latins de tous bords auront plutôt tendance à se vautrer dans les faussetés crispantes et les dissonances malheureuses.
Pour ce qui est de l'autre écueil, à savoir l'inspiration, là encore sans grands bouleversements manifestes, on peut tout de même dire qu'il y a du mieux. Même si sextet évoluera toujours encore dans un univers
Power Metal européen assez classique, et notamment Italo-latino-hispanique, il le fera proprement. Sans briller des pistes comme The Moment of Truth, On my Way, Natural
Killer ou Get
Out the
Hell seront, en effet, plutôt agréables à écouter. Des morceaux dans lesquels on sentira parfois l'ombre de groupes tels que
Labyrinth,
Vision Divine ou même, subrepticement, et toutes proportions gardées, tels que
Rhapsody planer. Même la ballade Surender est moins pire que l'affreux Forbiden City (Univesral Woman (2008)). On aura cependant toujours autant de mal à se passionner pour ce genre de démonstration. Du moins dans sa première moitié. Avant donc que n'arrivent enfin ces guitares pour nous sauver in extremis du naufrage. On regrettera aussi cette reprise du Show Must Go On de Queen (que
Karelia avait également repris sur son Golden
Decadence de 2011. Tiens tiens...) dans une version qui aura, au moins, le mérite de s'émanciper avec audace de l'original en nous en proposant quelques parties plus véloces mise en avant par une partition batterie, et notamment au niveau des doubles grosses-caisses, assez bien fichue.
Beaucoup de progrès pour ces Colombiens. Beaucoup d'améliorations dans la forme pour ce collectif de second ordre. Ils n'ont peut-être toujours pas grand chose à dire de nouveau mais le font désormais avec un tel soin et une telle application sur ce
Xenturia qu'ils mériteraient au moins d'atteindre le niveau de reconnaissance de la horde de ces groupes italiens cachés dans l'ombre des plus grands.
Je dirai que je ne serai même pas sûr de l'existence de ce style, les premières ébauches du genre ont justement découlé de cette mythologie mise en place par ces auteurs.
J'irai même jusqu'à dire que sans le travaux de ces écrivains, nous ne serions même plus certains de l'existence du genre de la fantasy, que ce soit dans la musique ou au cinéma...
Dans le Power, on pourra toujours retrouver des groupes ayant une démarche beaucoup plus Groovy, car ce Power, plus moderne, ne semble pas avoir été influencé outre mesure par ce contexte, et encore, j'en doute...
Quand à cet album, je dirai "Meh"...c'est propre sans être nickel, inspiré sans être original, attrayant sans être accrocheur, merci pour la chronique :)
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