Faisant partie de la scène black symphonique russe en plein mouvement,
Sinful s'impose depuis plusieurs années comme l'un des leaders du genre dans le pays aux côtés de
Welicoruss ou de
Stigmatic Chorus. Toutefois
Sinful ne regarde pas vers la Scandinavie mais plutôt vers la scène polonaise. Bien que possédant ce côté froid et bien russe dans l'esprit, le trio s'influence des premiers albums de
Crionics et des derniers de
Hermh, tout en se payant le luxe d'enregistrer et masteriser leur nouvel album « The XIIIth
Apostle aux Studios Hertz, s'offrant ainsi l'aide du batteur Pawel (
Vader,
Crionics).
Il existe plusieurs versions de ce « The XIIIth
Apostle », une version russe ayant été préalablement enregistrée avant de toucher un public plus large avec une version anglaise. Il n'y a cependant aucune différence notable entre les deux, si ce n'est la langue. Le concept s'articule autour d'une légende évoquant l'existence d'un treizième apôtre, bien différent des douze autres et plus concerné par les multiples visages de la nature humaine. Toute trace aurait été effacée par le prêtre suprême qui ne voulait pas perdre son pouvoir.
La sortie de ce « The XIIIth
Apostle » marque les dix ans de carrière d'un groupe qui n'aura pas été très prolifique. Mais le jeu en valait la chandelle et
Sinful sort ici un album aux influences certaines mais à la dynamique et aux ambiances maîtrisées. Les Russes utilisent en intro et en outro une petite minute instrumentale afin de poser le décor, nous offrant des samples de vent en fusion avec un fond aux claviers, des murmures et une guitare acoustique (un piano pour l'outro). L'atmosphère est très froide mais se teinte aussi de romantisme, comme sur le «
Phoenix » d'
Agathodaimon. Mais cela s'arrête là quand arrivent l'agressivité d' «
Apostle XIII » et la grandiloquence des claviers d'Elvira (
Blackthorn). Les guitares alternent bons riffs black et bons riffs death, tout en s'accompagnant d'une batterie au jeu très énergique.
«
God Experiment » tout comme « Delusion » continuent d'apporter cette atmosphère bien froide, alternant passages plus calmes et passages plus violents, s'emparant de touches de claviers à la
Crionics («
Armageddon's
Evolution ») et d'une voix black très proche de celle de
Hermh. Bref, l'esprit polonais est bien là, avec ces thématiques cousines (« Child of Chaos » utilisant des cloches) et cette production made in poland très caractéristique.
Puis arrive « Extremum » et son côté mystérieux et occulte, les claviers suivant impeccablement les riffs qui mènent le jeu. De légers sons industriels pointent le bout de leur nez alors que le chant hargneux de Taul, soutenu par un jeu de batterie très fin, nous narre cette étrange histoire, allant même jusqu'à nous faire un refrain en latin.
« The XIIIth
Apostle » reste un album relativement court, manquant de moments poignants mais il n'empêche que l'efficacité est là et que les Russes ont bien appris leur leçon. Même si l'esprit polonais plane sur chacun des titres,
Sinful ne fait pas forcément une copie conforme et arrive à imposer une atmosphère hivernale correspondant à leurs origines. C'est frais, dynamique, bien ficelé, bref, un bon album, à la hauteur de son package (digibook en forme de livre ancien).
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