En mettant de côté la voix d'Alexx Hall, sur laquelle nous reviendrons évidemment un peu plus tard,
Wonderland est l'archétype même du groupe de
Power Mélodique transalpin telle que
Rhapsody,
Projecto et autres
Skylark en définirent les grandes lignes. Ici donc une vivacité imposée par les galops d'un fougueux batteur prompt sur ses toms et une musicalité distillée par claviers, pianos et autres synthés prégnants seront donc de rigueur. Bien sûr, les guitares, bien que présentes, ne seront pas l'instrument le plus essentiel sur lequel la formation toscane aura axé sa créativité.
Pour situer davantage encore le niveau de cette démonstration, et surtout en comprendre certaines des spécificités, citons, en dehors de celui déjà mentionné précédemment et pour lequel l'examen viendra bientôt, les noms de ceux responsables (et le terme est judicieusement choisis) de ce manifeste. Tout comme le Brésil, et même bien plus encore, l'Italie est une terre où la solidarité, même artistique, ne sera pas vraiment une notion galvaudée. C'est donc sans véritable surprise que nous retrouverons ici encore quelques-uns des plus fameux musiciens d'arrière garde du genre. A savoir, l'immuable géant, au sens propre du terme, de la basse Andrea "
Tower" Torricini (que l'on connait pour ses diverses participations au sein de Shadows of Steel,
Mesmerize et surtout de
Vision Divine), le regretté Vic Mazzoni à la guitare (qui, quant à lui, se sera surtout illustré avec
Projecto,
Skylark et, également, Shadows of Steel) et, surtout, l'incontournable Frank Andiver à la batterie (qui, outre le fait d'avoir joué avec les formations déjà citées, pourra rajouter
Labyrinth,
Wild Steel ou
Anger à la liste. Le garçon, de surcroit, aura aussi produit et mixé quelques disques vraiment intéressants dans son studio, le
Zenith Recordings. Une sorte de Piet Sielck ultramontain en somme. Et la comparaison n'est pas anodine puisque tout comme l'Allemand, l'Italien aura des idées très arrêtées sur ce
Power Metal qu'il affectionne tant. Et que, tout comme lui aussi, il aura un caractère très fort). Le trio est complété par deux inconnus. Alexx Hall au chant donc et un certain Giaime à la guitare dont on ne sait à peu près rien.
Une fois ces noms répertoriés, on comprendra davantage que le propos de ce groupe soit tant habité par l'âme de quelques uns de ceux déjà mentionnés. On comprendra aussi pourquoi Underground Symphony est partie prenante de ce projet. Ce qu'on comprendra moins, en revanche, c'est pourquoi avoir adjoint à ce projet un vocaliste à la voix si doucereuse et mielleuse qu'il finit par totalement édulcorer l'expression, déjà très convenue, de l'ensemble. Alexx Hall est, en effet, au chant ce que la saccharose est au sucre ou le steak de tofu est à la viande, à savoir une sorte d'ersatz qui aurait peu ou prou la couleur, l'aspect ou la forme de ce qu'il tente de reproduire mais auquel il manquerait l'essentiel du produit original.
Il résulte de ce conformisme musical et de ce chanteur trop propre sur lui, un album désespérément plat dont on pourrait, sans aucun souci, se servir comme d'une première leçon afin d'initier ceux qui ignorent tout du
Metal effrayés par les tignasses hirsutes (tiens d'ailleurs, je vous invite à aller voir les têtes de premier de la classe des membres de ce groupe. Bien évidemment, je sais pertinemment que l'allure d'un musicien n'augure pas de ces talents à jouer de son instrument. Je trouve tout de même que ce côté mise en avant de l'apparence, de la forme donc, bien plus que de la musique, du fond donc, est assez éclairant sur les éventuels motivations de ce collectif) de ces partisans, acteurs et autres sympathisants.
Ce premier disque éponyme de
Wonderland est donc une sorte d'album de
Power Metal "pour les nuls" en somme. En revanche tous ceux qui auront déjà gouté aux meilleurs des
Rhapsody, Shadows of Steel,
Vision Divine ou
Athlantis seront grandement déçu par le manque de saveur d'une telle assiette.
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