Liste des groupes Metal Progressif Vola Witness

Encore dans une notoriété modérée sur la scène progressive/djent, les Danois de Vola n’ont pourtant pas à rougir de la concurrence. Formé en 2004 à Copenhague, le groupe nous propose au départ une suite de démos ainsi qu’un EP en 2011. Les musiciens se font extrêmement discrets, presque invisibles un peu malgré eux. A vrai dire, les grosses parutions de metal progressif/expérimental et les groupes qui s’en suivent connaissent un âge d’or et une réelle propulsion de leur carrière. Il aura fallu attendre plus de dix ans avant de voir le quatuor sortir son premier album Inmazes.

Même si le succès demeure mesuré, le quatuor danois se distingue déjà de ses semblables. Entre la froideur d’un Meshuggah, l’agressivité d’un Textures, la prestation vocale à la fois rassurante et percutante qui se dirige vers un Daniel Tompkins de TesseracT et le registre innovant de Leprous, Vola est véritablement un groupe à part dans un style parfois un peu trop direct ou prévisible. S’en suit trois ans plus tard un second opus Applause of a Distant Crowd plus orienté vers des sonorités rock, une production qui marque déjà une volonté d’explorer de nouveaux horizons. Witness, troisième disque du groupe va une nouvelle fois tenter de nous surprendre.

Le pari n’est pas encore tout à fait gagné lors de l’écoute du premier titre Straight Lines. En effet, nos musiciens nous proposent des couplets rudes, machinaux, sombres mais terriblement catchy et qui viennent contraster avec des refrains mélodieux, optimistes et rassurants. Le morceau ne s’arrête pas là et nous concocte un solo de synthétiseur élégant et émouvant. Même si la composition se veut technique, avec une belle balance entre clarté et obscurité ainsi que de réels efforts dans la prestation vocale, il est difficile de se détacher de Stray The Skies présent sur Inmazes tant le schéma instrumental se veut ressemblant.

Head Mounted Sideways marque une toute nouvelle tournure du groupe. Même si le début du titre sonne une nouvelle fois comme brut, incommodant et austère, la suite se veut bien plus moderne. Le quatuor nous dirige vers une atmosphère futuriste digne d’un film de science-fiction. Le chant d’Asger Mygind est robotisé et accentue cette sensation inhospitalière et monotone de la mélodie. S’en suit un refrain enchanteur, plus aérien et harmonieux. Notre vocaliste va de nouveau se distinguer par un long cri étouffé par l’instrumental mais néanmoins captivant. Le morceau se terminera par un breakdown ravageur avant un chant parlé sensible, ponctué de quelques notes de synthétiseur.

La suite affichera une alternance entre compositions apaisantes (Inside The Fur, Napalm), parfois proches de balades (24 Light-Years, Freak) et chansons plus spontanées, au caractère imperturbable (These Black Claws, Stone Leader Falling Dawn). Ce sont d’ailleurs ces deux morceaux qui impressionnent le plus. L’un offre un featuring très étonnant et déstabilisant avec le rappeur SHAHMEN. Sa voix apporte à la mélodie un virage plus orienté neo metal/hip-hop. Le début de l’instrumental nous dirige même dans une ambiance trap. L’autre pièce se distingue notamment par son breakdown incisif et hypnotique ainsi qu’un son groovy, où la ligne de basse se montre la plus complète.

Witness est une nouvelle réussite à mettre dans la discographie de Vola. Même si le quatuor a parfois du mal à se détacher de ses influences, cette troisième toile se montre tout de même plus singulière et expérimental que ses prédécesseurs. Cette production est sans nul doute la plus difficile d’accès dans le répertoire des Danois mais laisse éclater sa franchise et sa touche poétique au fil du temps. Nos musiciens semblent en tout cas avoir trouver définitivement leur équilibre entre tranchant et apaisement, une balance qu’il faudra désormais confirmer et approfondir.