Dans un univers plutôt dominé par les nord-américains avec des formations culte que sont
Tool,
Mastodon,
Dream Theater ou encore Devin Towsend, le metal progressif est une étendue à part entière, où la folie peut parfaitement s’embraser avec le sérieux, où la frénésie peut aussi s’illuminer avec la douceur, où tous les contraires ont la permission de s’entrelacer pour créer une forme, de glisser facilement tel une goutte d’eau sur une vitre.
C’est donc
Vola, une jeune formation nous venant tout droit de Danemark qui va s’essayer dans l’exercice non-aisé de nous surprendre, de nous faire inspirer un vent frais et de nous faire tomber sous le charme de leur premier album
Inmazes. Le quatuor a déjà une petite expérience en matière d’ascendance puisqu’en l’espace de onze années, nos danois ont déjà sortis plusieurs démos et plusieurs singles, sans pour autant les concrétiser.
Pour le moins que l’on puisse dire, c’est que
Vola a déjà trouvé sa voie en offrant un metal très axé sur le djent avec des cordes très distordues, accordées basse et tirant fortement sur de l’expérimental avec des influences de
Meshuggah et de
Tesseract endossées. Dans sa direction progressive, le quatuor a opté sur du chant clair surprenant, rappelant le vocal de Mikael Akerfeldt d’
Opeth avec cette même tournure atmosphérique et mélodieuse, apportant quiétude et délicatesse.
Le résultat en est une fusion de styles, dans le sens propre du terme, de l’ensemble de ces groupes avec un aspect moderne, inattendu et rêveur. Nos danois prouvent qu’il ne suffit pas seulement d’être vigoureux pour se montrer captivant mais qu’il faut savoir également marier une perspective plus aérienne, plus planante au milieu de cette puissance pour créer une personnalité unique enchanteresse et un fort tempérament.
Tout commence avec The Same
War : une intro nous donnant une impression d’instabilité, de discordance, de désaccord entre les cordes. Les premiers rappels à
Meshuggah ne tarderont pas avec un instrumental grinçant, plutôt froid et insensible, assez répétitif. Dès lors que l’on passe au refrain, toute cette insaisissabilité se désagrège, laissant apparaître l’évasion, les phantasmes et l’audace. Toute la sérénité est apportée par les claviers, amenant hauteur et palpitation et ce vocal apaisant, céleste qui nous emporte vers les nuages.
Pour certaines expérimentations, le quatuor met plus en avant cette capacité à mêler excellement grâce et dureté. Starburn affiche justement cette association avec un instrumental et un vocal qui, dans leur ensemble, garde cette facette pure et émotionnelle, s’entremêlant avec quelques intervalles plus turbulentes avec un chant bien plus rugissant, growlé, où cordes, percussions et claviers prennent une teinte plus hargneuse et tumultueuse.
La richesse vocale reste l’atout fort de cet album et il ne sera pas rare de le voir de temps à autres être le pilier principal. Emily résulte d’une ballade où l’instrumental se montre discret et où le travail vocal est principalement mis en avant. Point de surplus, le titre va au fondamental avec une voix qui nous murmurait presque à l’oreille, se montrant si singulière et pourtant si émouvante. Tout résulte d’un timbre de voix poignant et palpitant.
Il serait impossible de parler de ce
Inmazes sans citer deux morceaux qui sortent du lot, à savoir l’éponyme et
Stray The Skies. Le titre éponyme, de par le fait qu’il s’agisse du titre le plus long, développe les atmosphères expérimentales et progressives, tout en gardant ce climat harmonieux et gracieux.
Stray The Skies, quand à lui, voue de façon intéressante toute cette figure expérimentale et djent avec des guitares plus aiguisées, un chorus grandiloquent et surtout, avec un solo de clavier enivrant.
Vola démontre déjà tout son potentiel avec un premier opus de grande classe, original et sans aucune arrogance. Les danois nous offre une belle vision moderne d’un metal mêlant remarquablement expérimentation, progression et atmosphérique et montre qu’ils ont une place d’honneur parmi les grandes figures prog. Un essai qu’il faudra confirmer lors des prochaines compositions mais qui se montre déjà prometteur.
« Welcome in a new world ! »
Voilà plusieurs mois que j'hésitais à me procurer la discographie de ce groupe, et c'est presque chose terminée après une très belle performance live lors de l'Alcatraz qui m'a convaincu d'investir. Ce groupe a beaucoup évolué et même si cet album est à mon sens un peu plus difficile à pleinement savourer (pour le côté djent qui ne me charme pas vraiment, ce style est vraiment froid), il n'en est pas moins porteur de nombreuses qualités. Merci pour ton écrit :)
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