Within the Mirror

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16/20
Nom du groupe Demether
Nom de l'album Within the Mirror
Type Album
Date de parution 2004
Labels One Records
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1. Voices in the Dark 01:48
2. Sound of a Horn 03:12
3. Last Night 04:39
4. Within the Mirror 03:58
5. Diving 04:30
6. Silence 05:32
7. Fairy Ring 04:01
8. Whispers... 00:29
9. Silent Stream 04:50
10. Ragnaröck 04:58
Bonustracks
11. Silence (Chamber Version) 03:01
12. U Ogledalu 03:57
Total playing time 44:55

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Demether


Chronique @ ericb4

01 Septembre 2014

Une oeuvre enjouée et raffinée !

C'est sur une galerie vierge en vivifiantes orchestrations et en growls ténébreux que les dieux ont jeté leur dévolu. De leur escarcelle jaillit alors une lumière incandescente qu'on n'imaginait pas si puissante en ces lieux clairsemés en toiles de metal symphonique. Pourtant, par des soubresauts inattendus, aux rythmes de percutantes doubles-caisses, le septuor serbe Demether est loin de rester en retrait de cet espace-là.

D'une part, le combo nous invite à le suivre au rythme de ses véloces riffs de guitare. De l'autre, il nous happe par les notes virevoltantes que déploient des synthétiseurs endiablés. C'est ainsi qu'il nous aspire dans sa dynamique d'ensemble, sur fond de basse incisive et de batterie à fleur de peau. Comme pour tempérer les ardeurs de ses musiciens, la chanteuse Dunja de sa voix limpide et nuancée, vient câliner la frétillante orchestration. Par cette alchimie, on se rapprocherait alors du son caractéristique de Visions of Atlantis. Certains passages instrumentaux rappellent bien l'atmosphère intimiste de "Eternal Endless Infinity". Parfois, une dynamique de la trempe de celle de Nightwish se fait sentir et peut évoquer un mémorable "Wishmaster". Ainsi, le décor est planté. Parcourons maintenant plus en profondeur cette toile.

Au-delà de ses courants d'influence, le groupe a su imprimer sa patte sur cette oeuvre. Il y mêle habilement puissantes orchestrations et sensibles parties vocales issues du classique. En outre, il y a intégré des passages techniques élaborés et mesurés. Ainsi, l'osmose est confondante entre les envolées lyriques de la diva et les rythmiques sur lesquelles elles s'installent. Parfois, quelques voix supplémentaires viennent compléter le tableau déjà riche en harmonies, à l'instar de choeurs, de quelques growls et de voix masculines en solo disséminées çà et là sur l'opus. Le travail en studio s'est donc avéré intense, redoutable de précision et d'efficacité. On constate d'ailleurs l'extrême finesse des arrangements, à la lumière des qualités techniques d'ensemble. On remarquera enfin la cohérence de l'enchaînement des pistes.

Un autre constat s'impose : l'album est rythmiquement vitaminé et les compositions s'avèrent bien inspirées sur le plan mélodique. Aussi, tout au long des douze plages de cet opus, les notes s'expriment avec justesse, méthodiquement et avec subtilité, sans caler, ni s'affadir. Il y a bien quelques inégalités entre ces morceaux, mais ils relèvent d'une approche plus subjective que rationnelle. Aussi, quatre morceaux ayant pour point commun un univers de contrastes, me semblent se détacher.

Tout d'abord, on reste totalement sous l'emprise d'un puissant et mélodieux "Sound of a Horn" tant les doux appels de la sirène viennent caresser nos sens. Celle-ci vient précisément à la rencontre d'une rythmique fougueuse et syncopée. Durant cet épique instant, les refrains font mouche et le solo final au synthétiseur achève de nous convaincre du seuil élevé des ambitions affichées par le combo. Non moins dynamique, le mélodieux "Within the Mirror" propose d'originaux contrastes vocaux entre clarté des médiums et growls caverneux. Dans un registre progressif, le profond "Silence" déferle avec un savoureux duo mixte en voix de tête. Son empreinte rythmique renvoie à un titre tel que "Atlantis Farewell" sur l'album pré-cité de Visions of Atlantis. S'ensuit un rugissant solo au synthétiseur, lui-même faisant place à un vif solo de guitare. Enfin, l'entraînant "Ragnaröck" dévoile une délicate partie vocale masculine, bien modulée et arrimée à une ligne mélodique très fluide. Le tout s'achève sur un solo de guitare techniquement inviolable. Au-delà des contrastes de couleurs, ces titres offrent une synthèse de l'identité stylistique du groupe. Toutefois, le rayonnement de leurs prouesses ne s'arrête pas là. Une intéressante palette de nuances nous est octroyée sur quelques toiles, dont voici quelques exemples.

Aussi, un peu en retrait de la première vague, la seconde se découvre non sans enchantement. Les amateurs d'instrumentations progressives seront saisis par l'entame de l'opus "Voices in the Dark". Majestueuse, envoûtante, pénétrante, l'orchestration nous convie à une courte et ondulante fresque musicale. Celle-ci se développe à l'instar d'un somptueux générique d'une grande production hollywoodienne. De son côté, le sémillant "Last Night" se cale sur un duo vocal mixte voguant sur des riffs acérés le long d'une sinueuse ligne mélodique tapissée de velours. Le voyage s'achève par un bref mais détonnant solo de guitare. Tout aussi captivant, l'entraînant "Diving" s'inscrit dans les tissus ouatés des nuances de tonalité et des notes harmonieuses. Ces dernières sont mises en relief à la fois par la profondeur et par les inflexions pastel de la voix de la diva. Un solo au synthé vient s'installer au creux comme pour nous happer toujours un peu plus au fil du morceau. Enfin, la version bonus de "Silence", pourtant dépourvue de rythmique et interprétée par une voix masculine, n'est pas en reste. Elle nous offre ainsi un moment de détente bienvenu, agrémenté par de beaux accords aux claviers. Le tableau semble donc réalisé avec tact et précision. Pourtant, quelques coups de pinceau moins inspirés viennent ternir quelque peu cette fresque.

Parmi ces autres titres plus sombres sans être de mauvaise facture pour autant, j'ai relevé "Silent Stream". Usant pourtant d'un taping ravageur, de joyeux rythmes syncopés, de contrastes vocaux du type "la Belle et la Bête" et se finissant même par des soli d'un bon niveau, celui-ci peine à séduire. Et ce, notamment en raison d'une ligne mélodique moins enveloppante, qui s'avère relativement fade, voire lunaire par moment. De plus, le très bref titre instrumental "Whispers" qui lui est accolé ne joue qu'un rôle d'interlude. On aurait pu s'en abstraire sans pour autant porter préjudice à un ensemble déjà convaincant. Sans évoquer tous les titres de cette veine, le point commun réside dans la prise en main, qui se fait moins aisément que sur les deux premières séries de morceaux. Mais en réitérant l'écoute, on peut finir par s'y habituer. Au-delà des apparences, on s'aperçoit alors que l'essence-même de l'oeuvre imprègne également ces esquisses.

Ainsi, l'atmosphère générale réjouit les sens, même si quelques paysages semblent moins harmonieux que d'autres. plutôt immersif, l'album se parcourt sans sourciller et on déambule dans les ambiances propres à chaque toile sans encombres. C'est dire que le combo nous octroie, au cours de notre visite, un confort acoustique indéniable combiné à une inspiration communicative.

Les amateurs de Metal Symphonique trouveront là de quoi satisfaire leurs attentes en matière de groupes en devenir. Ayant déjà l'étoffe artistique des grandes formations du genre, celui-ci devrait pouvoir rencontrer un public encore plus largement acquis à sa cause. Sans faire preuve d'une originalité hors normes au regard de la variété des morceaux contenus dans l'opus, ce groupe pourrait bien finir par surprendre. Avec autant d'armes artistiques et techniques à sa disposition, il saura s'imposer parmi les formations avec lesquelles il faudra compter. Autant dire que, à la manière d'un peintre, le groupe n'a pas fini de compter ses toiles musicales !





2 Commentaires

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LeLoupArctique - 01 Septembre 2014: La chronique est sympa, mais le disque n'est assurément pas pour moi ... Le growl sur du sympho c'est juste pas possible ^.^'
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