Beautiful

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14/20
Nom du groupe Demether
Nom de l'album Beautiful
Type Album
Date de parution Août 2007
Labels One Records
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album14

Tracklist

1.
 Eternal Sundance
 02:15
2.
 Stop the Rain
 04:28
3.
 Lacrimosa
 04:45
4.
 Shy
 03:23
5.
 Her Last Home
 04:10
6.
 Autumn
 04:10
7.
 Old Well
 03:16
8.
 Winter (End of Silence)
 05:15
9.
 Winter (Conclusion)
 01:19
10.
 Don't Linger
 04:18
11.
 Requiem 2012
 06:58
12.
 Her Last Home (Church Version)
 04:26

Durée totale : 48:43

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Demether


Chronique @ ericb4

16 Décembre 2017

Une seconde proposition susceptible de laisser quelques traces dans les mémoires...

Jeune groupe de metal symphonique serbe créé en 2002, Demether se lance à nouveau dans l'arène trois longues années suite à un premier et délicat album dénommé « Within the Mirror » (2004). Le temps pour le combo originaire de Zrenjanin d'affiner ses arrangements d'influence nightwishienne, de soigner la qualité de sa production, à commencer par un enregistrement d'une grande netteté doublé d'une belle profondeur de champ acoustique. Et ce, à l'instar de « Beautiful », second opus de longue durée signé chez One Records, où ne s'enchaînent pas moins de 12 pistes sur un ruban auditif de quelques 48 minutes. Manifeste d'obédience rock'n'metal mélodico-symphonique et prog à la fois enjoué, troublant et romantique, où les influences de Nightwish, Midnattsol, Xandria et consorts se font sentir. Avec cependant un sceau artistique plus affirmé apposé sur son œuvre par le collectif serbe ; patte personnelle conférant à cette livraison toute sa singularité, l'éloignant parfois de l'ombre enveloppante de ses maîtres inspirateurs.

Dans ce nouveau projet, se retrouvent impliqués la frontwoman Dunja Deuric, le claviériste et vocaliste Damjen Deuric (ex-Orkkid, ex-Amentes...) et le batteur Attila Benke, alors rejoints par le bassiste Branko Bursac, en remplacement de Nebojsa Marinkov. Accompagnés par de talentueux musiciens de studio (Zoltan Losonc et Jan Petrovic aux guitares ; Marija Torbica au violoncelle et Csaba Kenderesi au violon), nos acolytes ont témoigné d'un message musical plutôt mélodieux, à la technicité plus mûre, à la rythmique plus variée et à l'instrumentation plus riche qu'autrefois. Tout en restant calé sur un riffing discret et misant sur l'empreinte vocale mordorée de la belle, dans la veine de Carmen Elise Espenaes (Midnattsol, Savn), le collectif a fait évoluer son style, plus volontiers orienté prog aujourd'hui qu'hier.

Tout d'abord, la troupe serbe serait susceptible de viser les charts, et cela, à l'aune de certains passages plutôt accessibles mais aux harmoniques moins galvaudées qu'il n'y paraît. Ces pistes s'imposent alors tels de véritables hits en puissance. Dans cette mouvance, on retiendra l'entraînant « Shy » aux airs de Midnattsol tant pour ses couplets taillés au scalpel que pour sa rayonnante et nightwishienne mélodicité. Ses refrains catchy ont pour corollaire de savoureuses gammes au maître instrument à touches, un riffing effilé et une prévisible mais scintillante gradation instrumentale. De même, on ne résistera ni aux magnétiques refrains ni au pont techniciste du grisant « Don't Linger » aux faux airs de Visions Of Atlantis. Lorsque le dispositif instrumental s'emballe, nos pieds quittent le sol pour une ascension vertigineuse et un final éblouissant.

Ayant également cherché à enrichir son œuvre de quelques effets de contraste, le groupe rajoute alors une belle corde à son arc. Ainsi, accélérations et ralentissements rythmiques alternent sur « Her Last Home », frissonnant morceau aux insoupçonnées variations d'harmoniques, dans le sillage mélodique de Midnattsol, et doté d'un poignant solo de guitare. Une version alternative d'obédience cléricale est également de mise, ouvrant le champ des possibles stylistiques. Et, là encore, la sauce prend. D'inspiration folk, au fil du déploiement de ses cornemuses samplées et de ses violons qui se plaisent à s'entremêler, « Old Well », quant à lui, harmonise le yin et le yang. Et ce, sur le plan rythmique, d'une part ; au regard de ses lignes vocales, de l'autre, les graciles envolées de la belle répondant vaillamment aux attaques d'un growler caverneux. Enfin, tout au long de ses 7 minutes, la fresque « Requiem 2012 » joue les belles alanguies qui parfois se réveillent d'un bond. Telle un kaléidoscope au sein duquel les envolées lyriques de la sirène font mouche où qu'elles se meuvent, cette sculpturale composition aux portées savamment accouchées se savoure à chaque fois un peu plus au fil des écoutes.

Nos compères pourront également retenir le chaland au regard de plages à la cadence mesurée. A commencer par les premières mesures de l'opus, lui-même débutant par de délicats arpèges au piano inondant le laconique et cinématique instrumental d'ouverture « Eternal Sundance » ; passage où virevoltent les violons conjointement à un corps orchestral qui, peu à peu, se densifie. Une manière altière d'introduire l'imposant et rutilant mid tempo « Stop the Rain », avenant titre pop metal doté de rampes synthétiques d'une confondante fluidité et entonné avec justesse et légèreté par la belle. On ne pourra se soustraire à ses refrains immersifs à souhait que n'aurait sans doute pas reniés un Nightwish de la première heure. Dans cette lignée, on appréciera les subtils changements de tonalité et la stupéfiante montée en puissance de « Autumn », piste un poil convenue où la déesse module ses inflexions avec finesse, aspirant aussitôt le tympan sans avoir à forcer le trait.

Dans ses moments intimistes, le combo se montre particulièrement à son aise et ne manquera pas de retenir l'aficionado du genre, livrant alors ses plus sensibles mots bleus fleurant bon l'inspiration féconde de leurs auteurs. Ainsi, restera-t-on, consciemment ou non, pris dans les filets des fondantes séries d'accords de « Lacrimosa », profonde et touchante ballade progressive à mi-chemin entre Nightwish et Midnattsol. Et ce n'est ni le fin legato à la lead guitare, ni les chaudes et troublantes patines de la maîtresse de cérémonie qui nous feront lâcher prise. Histoire de varier son offre, une empreinte masculine en voix de gorge dans l'esprit de The 69 Eyes infiltre « Winter (End of Silence) ». Et ce, aux fins d'un duo mixte en apesanteur. Cette somptueuse ballade progressive est un pastiche mélancolique délivrant une ligne mélodique éthérée et propice au graduel enivrement de nos sens. Dans un deuxième mouvement, à la lumière d'une brève clôture instrumentale de ce même titre, une véritable osmose entre la valse d'un violoncelle frivole et les pas chassés d'un piano bien inspiré se fait jour. Une manière habile de boucler la boucle.

Au final, en dépit d'exercices de style assez classiques et de sources d'influence pas totalement digérées, tout au long de notre parcours, on reste sous l'emprise d'enchanteurs harmoniques et d'une confondante esthétique mélodique d'une œuvre aussi profonde et raffinée que techniquement exigeante. Nos compères ont alors misé sur de subtils effets de contraste et une atmosphère plurielle, où le prog et le folk parfois se côtoient et s'unissent au symphonique pour une délectable ronde de saveurs. Aussi charismatique sur le plan vocal que variée dans ses arrangements et témoignant d'une forte charge émotionnelle, cette offrande aspirera le pavillon de l'amateur des formations inspiratrices du collectif serbe. Selon votre humble serviteur, on effeuille un message musical susceptible d'éveiller d'authentiques plaisirs et, par là-même, de propulser le combo parmi les valeurs montantes du metal symphonique. Du moins, on ne peut que le lui souhaiter...



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