Wingless

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12/20
Nom du groupe Ravenia
Nom de l'album Wingless
Type EP
Date de parution 24 Janvier 2014
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Neverending
Ecouter04:26
2.
 Wingless
Ecouter04:06

Durée totale : 08:32

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Ravenia



Chronique @ ericb4

15 Avril 2016

Encore un effort, et la chrysalide deviendra papillon...

Un vent d'inspiration renouvelé nous parvient du pays des mille lacs et dont souhaite nous faire partager un groupe encore inconnu sur la scène metal symphonique internationale. Influencé par les vibes et les arrangements de Nightwish, le valeureux combo, sans complexes, a plongé dans le chaudron bouillonnant où nombreux sont les prétendants à espérer s'en sortir avec les honneurs. Cofondé en 2013, à Helsinki, par la chatoyante mezzo-soprano, compositrice et fine parolière Armi Paivinen et le guitariste et talentueux compositeur Samuli Reinikainen, tous deux membres de In Silentio Noctis et Dark Dawn Project, le collectif bénéficie déjà de quelques expériences studio et de la scène locale pour justifier à la fois de son pédigrée et de ses chances pour s'insérer parmi les valeurs montantes d'un registre qui ne les a pas forcément attendus.

Une année plus tard, en guise de message musical introductif, les Finlandais de Ravenia nous livrent une menue rondelle de deux titres auto-produite, concoctée avec les moyens de bord. Ce faisant, le collectif nous met aux prises avec une souriante œuvre de metal symphonique classique, éminemment mélodique, évoluant dans une ambiance épico-romantique, servie par des arrangements de bonne facture, dans l'ombre du maître des lieux. Toutefois, la mise en lumière de la production repose sur des fondations logistiques et techniques relativement fragiles. Aussi, on regrettera un enregistrement laissant filtrer quelques notes parasites, surinvestissant les synthés au détriment d'autres postes, et un gênant sous-mixage des lignes de chant, tout en n'offrant que peu de profondeur de champ acoustique. Si les enchaînements sauvent la mise, les finitions ne permettent pas encore à cette formation de gagner ses premiers galons pour se hisser au niveau de ses pairs, souvent mieux armés en la matière. Mais lorsqu'on prend la peine de désembuer la surface du verre, de tendre une oreille plus qu'attentive, on peut néanmoins percevoir un minutieux travail en studio dont s'imprègnent l'une et l'autre composition. Que révèle alors le skeud qui vaille la peine de se plonger dans ses arcanes au point d'en oublier ses erreurs de jeunesse ?

On entre dans la danse avec les honneurs et sans sourciller une seule seconde. Quelques séduisants arpèges au piano se déploient sur « Neverending » à la manière de Within Temptation sur l'entame de « Never-ending Story », extrait de « Mother Earth ». Ce faisant, ces sulfureuses séries de notes nous invitent à entrer dans l'univers enchanteur de cette première et rayonnantes piste d'obédience power symphonique, où les riffs crissent sous l'impact des balles percussives en rafale. Une section rythmique mitraille et souvent assaille, parfois desserre la bride, pour nous mener à un soyeux parterre synthétique, virevoltant gracieusement à la manière d'un Nightwish de la première heure. On ne passera pas outre l'empreinte vocale d'Armi, à la croisée des chemins entre la douceur et la finesse du timbre de Lisa Middelhauve (ex-Xandria) et la précision, les modulations et les inflexions de Tarja en fond de voix, parachevant de nous immerger pour ne plus en sortir dans l'atmosphère surannée des initiales œuvres du modèle identificatoire du combo. De plus, l'ensemble du corps orchestral évolue au gré de sculpturales séries d'accords et de subtiles variations sur un tracé mélodique incitatif à l'adhésion. Malgré l'inconvénient d'un sous-mixage de la partie vocale, le groupe parvient ainsi à faire passer son message et à provoquer l'émotion qu'il faut pour magnétiser un auditorat déjà sensibilisé aux travaux de ses prédécesseurs.

Une tout autre ambiance, d'autres émois attendent l'auditeur sur le second mouvement. D'inspiration heavy symphonique, « Wingless » revêt l'habit d'une fausse ballade pour évoluer en mid tempo progressif sur une rythmique plombante et des riffs corrosifs. Epique, chevaleresque, un brin grandiloquent, mais sans ostentation orchestrale, ce morceau dans l'esprit d'un Epica des premiers émois, couplé à un zeste d'Amberian Dawn, première mouture, renferme une solide assise technique, corroborant une prégnante et dense chorale. De son côté, de ses délicates patines oratoires, la belle sait nous retenir plus que de raison sur des couplets finement ciselés autant que sur des refrains immersifs à souhaits. Et ce, parallèlement aux jeux d'ombre et de lumière disséminés par des nappes synthétiques taquines, dans le sillage des illustres Finlandais. A l'image d'une valse à quatre temps ininterrompue, l'instrumentation ondule, alterne quelques émoustillants instants tout en nous enivrant de ses cascades de notes, se déversant dans nos tympans alanguis. Rien, ni personne ne semble alors pouvoir stopper la machine à vapeur ainsi lancée. Redoutable d'efficacité, elle parvient à capter notre champ émotionnel pour ne plus nous quitter.

On en aurait redemandé volontiers, mais il faut se rendre à l'évidence, la rondelle ne dépassera pas une poignée de minutes pour nous sustenter. Malgré la brièveté de l'oeuvre, on comprend d'ores et déjà que le potentiel s'affirme, que ses compositions revêtent des qualités techniques et esthétiques indéniables. Il lui faudra encore digérer, et donc, se détacher de sa source d'influence principale pour se réaliser pleinement. Par ailleurs, l'offrande témoigne d'harmoniques saisissantes et d'une atmosphère impactante, sans compter les qualités vocales de l'interprète. En revanche, un tel exercice de style, au fil du temps, est devenu classique, étant actuellement le lot commun de bien d'autres formations impliquées dans ce registre metal. Il lui faudra donc faire preuve d'originalité et de variété pour pouvoir réellement s'imposer parmi ses homologues. On n'omettra pas les carences logistiques d'une production encore verte, le groupe devant dès lors rapidement relever le tir s'il souhaite faire trembler la concurrence. Bref, nous est octroyée une première mouture qui se doit d'être considérée à part entière. Pour une écoute ou deux, pour le plaisir de la découverte, cette livraison devrait interpeler l'amateur de metal symphonique à chant féminin. Autant dire qu'on attend la suite du programme, à l'aune d'un album full length, où le groupe pourra plus largement développer son propos. La balle est désormais dans leur camp...

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