Liste des groupes Doom Metal Planet Gemini Wicked

Les grands génies sont méconnus : l’homme qui se cache derrière PLANET GEMINI correspond tout à fait à cette assertion. Planqué derrière le patronyme de Hellion (ou plus simplement H), notre homme a débuté l’aventure PLANET GEMINI en 1997 et a publié une flopée d’albums, disponibles jusqu’ici uniquement sur internet.

Jamais en retard d’une louable initiative en faveur de l’underground doom, le label austro-hongrois Psychedoomelic édite en digipack CD l’album Wicked, enregistré et mis en ligne en 2007. L’intérêt ? Offrir une couverture alternative à cette oeuvre, agrémentée dans ce format de deux titres inédits de très bonne facture, Fall from the Sky et Rising of the Red God. Et je vous prie de croire que cela vaut amplement la peine de découvrir les productions de ce mystérieux Hellion !

L’homme évolue dans un univers hanté par les grands noms du heavy metal et du doom traditionnel : BLACK SABBATH bien sûr, SAINT VITUS, THE OBSESSED et surtout TROUBLE. Dès qu’on entend le chant éraillé et habité de H, on sursaute et on se prend à espérer qu’il s’agit d’Eric WAGNER interprétant un inédit de l’époque The Skull ! A d’autres moments, le timbre et le phrasé s’approchent plutôt du Ozzy déjanté de la grande époque. Cela dit, PLANET GEMINI ne peut se résumer à la somme de ses influences.

Fort de l’inspiration de ces glorieux aînés, Hellion possède un talent et une vision suffisamment fortes pour transcender le passé et aboutir à un rendu personnel et spécifique. Libéré de toute contrainte commerciale, il pond des compositions généralement courtes, à base de riffs gras, de rythmiques à la fois énormes et agiles (on croirait presque que Geezer BUTLER est venu donner un coup de main à la basse !) et de mélodies franchement entêtantes, le tout dans des ambiances poisseuses à souhait. Parfois, les morceaux déroulent leur fort métallique propos sur plus de 7 minutes (The Beast on Your Back, Minus, The Deadly Sleep), sans que le résultat perde en ferveur et en pertinence. Chaque coup atteint sa cible, avec le renfort d’une production sans fioritures, privilégiant l’impact du live, incroyablement puissante tout en demeurant claire. On a franchement l’impression que tout se déroule dans la pièce où se trouve l’auditeur : effet saisissant !

Histoire d’évaluer correctement le tour de force que représente Wicked : Hellion a tout composé, interprété et produit seul. La découverte est impérative, sous peine d’être rayé des registres des légions du doom.