Avec le mini 3 titres "Soaked
Jester" sorti en 2014 les Suisses de
Path of
Desolation avaient suscité de l'intérêt et un certain espoir en distillant un mélodeath acéré, s'inspirant des glorieux aînés tout en gardant une vision résolument moderne. La maturité du jeune sextet vaudois pour sa toute première production était en effet assez impressionnante. Bien décidés à ne pas s'arrêter en si bon chemin, ils rempilent donc cette année avec un line-up inchangé, Anna Murphy étant quant à elle toujours aux manettes pour une nouvelle capture aux Soundfarm Studios.
Onze titres pour 48 minutes sont proposés sur "Where the Grass Withers" et son artwork signé Travis Smith en personne ! Autant d'éléments qui renforcent l'attente vis à vis de ce premier full-length ; on est déjà intrigués à l'idée de savoir si l'excellente impression laissée il y a deux ans pourra se confirmer cette fois sur un album entier. Dès le titre d'introduction on peut se faire un bonne idée de ce qui est proposé sur ce disque, à savoir un mélodeath souvent mid-tempo qui s'exprime à travers des compos fouillées, sans aller jusqu'à dire progressives.
Le riffing renvoie aux plus belles heures du mélodeath swedish des nineties ("The
Uninvited"). On se prend à penser tour à tour à
In Flames, At the
Gates mais surtout à
Dark Tranquillity par cette touche mélancolique que l'on retrouve également sur les très bon soli disséminés ça et là ("Isenau","To Pastures
Grey"). Portés par le chant de Dave, lui aussi en progression, alternant judicieusement entre scream écorché et vociférations plus gutturales, certains titres délivrent de bonnes mandales à l'image de "Rites of Rumination" et "Saeclum in
Favilla".
Par ailleurs, le clavier de Nipo joue chez la formation vaudoise un rôle prépondérant et singulier. D'une part il ne sonne pas excessivement moderne comme c'est le pêché mignon de pas mal de formations actuelles mais plutôt comme un véritable piano. D'autre part il mène clairement la danse sur certains morceaux à l'image de la seconde partie de "The Hunting
Prey" à la dimension de douce folie orchestrale ou des mouvements lancinants sur "Isenau".
Saluons enfin la contribution d'Anna Murphy : son travail de production très honorable offre volontairement à l'album un son éloigné des sorties estampillées "modern metal" et de leur rendu lisse et aseptisé (même si un poil de puissance supplémentaire aurait été appréciable) et elle vient une fois encore poser sa voix sur le bon "The
Uninvited", alternant scream et chant clair tout en sobriété. "Where the Grass Withers" est un premier album réussi qui confirme donc tout le bien que l'on pensait de
Path of
Desolation à qui il ne manque finalement que peu de choses (un ou deux titres plus accrocheurs peut-être) pour définitivement entrer dans la cour des grands.
Assurément un groupe à suivre.
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