Parfois le chroniqueur besogneux, animé par une vaine et irrépressible envie studieuse, revêt ses habits de chercheurs et plonge en un monde obscur où il s'acharne inlassablement à explorer les diverses strates d'un genre, et ce aussi insondables fussent-elles. Ces voyages au cœur d'un univers gris et terne, où rien ne ressemble davantage à une formation italienne (espagnole, française ou allemande) qu'une autre formation italienne (espagnole, française ou allemande), sont autant de coup de poignard venant crever la foi du polémiste patenté.
Mais venons-en à ce qui nous occupe ici, à savoir
Third Dimension. Le jeune groupe ibérique est fondé en 2005 et l'on sait peu de chose le concernant si ce n'est que depuis ses premières heures, il s'acharne à reproduire un
Power Metal d'obédience Italo-Germano-Epico-Hispanico convenu. Il le fait d'ailleurs avec une telle application qu'elle en forcerait presque l'admiration. Presque...
Les poncifs les plus terriblement usés d'une mouvance, elle-même, déjà terriblement éprouvée sont donc ici rabâchés, une fois encore, pour, une fois encore, notre plus grand désespoir. Doubles-croches de doubles grosses-caisses, claviers, chants aigus, refrains épiques, ou encore mélodies guillerettes, rien ne manque. Rien ne nous est épargné. Il va sans dire que bien vite, la désolation est proche. Et le spectacle navrant. Afin de donner quelques exemples de cette horrible catastrophe citons quelques titres illustrant parfaitement cette déchéance (les insignifiants
Ray of Light,
Tree of
Life ou
Insane. Mais aussi les terribles The Edge of the
Sword et Welcome too).
De plus, en outre de s'inscrire aussi immédiatement dans le conformisme des
Rhapsody,
Helloween ou encore
Labyrinth,
Third Dimension se paie le luxe de nous désoler davantage encore en nous offrant un opus manquant singulièrement de vie, d'âme, de personnalité...De nouveautés...De talents...
Un malheur n'arrivant jamais seul, le vocaliste de ce collectif,
Angel Monzón, aura, bien trop souvent, la mauvaise idée de se focaliser uniquement sur les similitudes qui lient son chant à celui de
Michael Kiske. Un penchant qui, bien évidemment, accentuera encore l'aspect très impersonnel des travaux de ce groupe.
Notons tout de même, a contrario d'autres bien plus prétentieux et exagérément bruyant dès lors qu'il s'agira de mettre en avant leurs qualités, qu'ici tout est maîtrisé. Point donc de fausseté, de passages improbables où chacun décide soudain de se désolidariser de l'ensemble ou de soli incongrus. Tout juste pourra-t-on entendre, ici ou là, quelques légères dissonances maladroites (Darkest
Paradise ou The Colour of the
Sign par exemple...). Pointons également du doigt quelques autres "bienfaits" de ce disque comme, par exemple, les absences de cette sempiternelle intro et de son immonde soeur jumelle, la ballade.
Quoi qu'il en soit, au cœur d'une mouvance où, en ces lieux malfamés exsangue de talent et d'imagination, tous se ressemblent, Jorge Baeza et ses comparses parviennent donc à réussir la prouesse incroyable de piétiner le moindre élément susceptible de leur donner un semblant de tempérament. Vides, sans aucune inspiration un tant soit peu novatrice et insignifiants, les travaux, et notamment ce premier album baptisé
Where the Dragon Lies, qui en découlent sont sans intérêts.
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