Il aura fallu près de 30 longues années d’un labeur acharné avant que, finalement, Herbie Langhans n’atteignent enfin la terre promise d’une juste reconnaissance certes relative mais bien réelle. Ce long chemin de croix artistique, emplis de sacrifices, d’abnégation indéfectible, mais aussi de désillusions et, sans doute, de trahisons, semble désormais, du moins espérons-le, derrière lui. Ainsi, dorénavant, cette bénédiction, consacrant l’artiste et son
Seventh Avenue - consécration dont les prémisses furent ressentie au son d’un excellent Terium (2009) - lui permet d’entrevoir un avenir enfin prometteur. Et ces lendemains encourageant sont assurément l’aboutissement de ce périple laborieux car Herbie est un artisan sincère, croyant et travailleur. Là où d’autres s’appuient sur les vertus bancales d’un soudain talent infus, parfois, sinon imaginaires tout au moins limités ; lui a su construire sa carrière autour de valeurs fortes réelles dont les vertus participent à la qualité de son expression musicale d’aujourd’hui.
Dans les quelques projets auxquels l’artiste fut associé, il y eut, notamment Neoshine. Ce groupe, fondé en 2000 dans lequel officiait aussi un certain Frederik Ehmke (batteur que l’on retrouvera plus tard au sein de
Blind Guardian), fut contraint de changer de patronyme pour opter pour celui de
Sinbreed. Après une première demo qui ne suscita que peu d’intérêt à son égard ; le groupe nous revient aujourd’hui avec ce
When Worlds Collide dans lequel les protagonistes précédemment évoqués demeurent présents.
Cette œuvre, s’inscrivant au demeurant dans l’étroite continuité du Heavy Speed mélodique développé sur le Terium de
Seventh Avenue déjà préalablement cité, se pare cependant de cette nouvelle vivacité fougueuse et de cette agressivité admirablement efficace, propre à cette nouvelle génération (
Orden Ogan, Dragonforce,
Cellador…). Ainsi peut-on invoquer des titres rapides et puissants, aux refrains délicieusement harmonieux et réussies tels que Newborn Tomorrow (après un court préambule acoustique),
Dust to
Dust,
Through the
Dark ou encore, par exemple
Infinity’s Call. Notons aussi un prompt Room 101 qui, s’il apparait, certes, comme plus classiquement Heavy Speed, nous permet d’entendre, à nouveau (fait suffisamment rare pour être souligné) l’exceptionnel chant de l’excellent Thomas Rettke (
Heaven’s
Gate,
Redkey).
Fort de la maturité et de l’expérience de ces musiciens aguerris,
Sinbreed sait aussi qu’il ne doit pas sombrer dans les mers obscures de la facilité tentatrice. S’éloignant ainsi des titres aux rythmes, aux riffs, aux mélodies et aux chants invariablement semblables, il compose quelques infimes nuances en des morceaux moins systématiquement similaires tels que sur Enemy Lines, par exemple ou en d’autres aux préambules plus doux tels que
Salvation. On ne peut que saluer cette initiative, même si elle n’est, selon moi, pas suffisante pour véritablement offrir le souffle d’originalité nécessaire à cette œuvre.
Si au chapitre des satisfactions il faut redire encore les vertus de cette délectable union entre un Heavy Speed traditionnelle et une vision plus moderne de celui-ci pour un résultat mélodique et puissant, il nous faut hélas insister sur ces nuances insuffisantes qui offrent à l’ensemble une certaine linéarité. Il nous faut aussi reconnaitre que ces titres semblent légèrement moins fédérateurs et efficaces que ceux de Terium.
Saluons aussi encore les talents de chanteur d’Herbie Langhans qui, loin de ces prouesses hasardeuses d’autrefois, impose désormais, de cette voix à la fois rugueuse et puissante, une excellence remarquable. En effet loin de ces aigues improbables, de ces tentatives mélodiques stériles, de ces d’approximations d’antan, il nous propose l’interprétation d’une exemplarité exceptionnelle et, surtout, très personnelle.
Malgré quelques défauts évidement rédhibitoire pour ceux qui cherchent en chaque œuvre l’expression d’une certaine révolution, ce When the World demeure toutefois une très agréable surprise.
Chronique intéressante!
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