When Violence Is Your Guide

Liste des groupes Metal Symphonique Daemon Lost When Violence Is Your Guide
Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Daemon Lost
Nom de l'album When Violence Is Your Guide
Type Album
Date de parution 30 Mars 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1. Symphony of Choice 01:40
2. Deviate from Obsession 04:33
3. Thanatos 05:24
4. Beyond Torture 05:49
5. Persistance of Thought 02:41
6. Shadows of Reality 04:33
7. Consequence 06:12
8. When Violence Is Your Guide 06:19
9. Your Sacrifice 04:31
10. The Final Struggle 05:55
11. Eager 07:39
Total playing time 55:16

Acheter cet album

 $0.89  €0,99  €0,99  £0.79  buy  buy  €0,99
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Daemon Lost


Chronique @ ericb4

14 Juin 2015

Le temps de peaufiner ses gammes, le combo argentin revient, transforme l'essai, et de quelle manière...

Quatre ans se sont écoulés depuis leur généreux et inspiré EP « Before Dusk », et les voilà lancés sur les rails à l'instar de ce premier album full length auto-produit. Avec onze morceaux déployés sur plus de cinquante-cinq minutes d'un message musical ayant gagné en puissance et en maturité, le combo argentin affiche clairement son ambition de ne pas rester bien longtemps en retrait de la scène metal symphonique internationale. Et le résultat est à l'image de ces quatre années de labeur à peaufiner les arpèges tout comme les textes de cette substantielle galette : artistiquement convaincant et techniquement saisissant.

Après une refonte du line-up, on y retrouve la soprano à la voix d'ange Ludmila Disa, également parolière et graphiste, et l'habile guitariste et compositeur Martín Boianelli. S'y adjoignent désormais le fouettant batteur Ezequiel Remus, la bassiste Leandro Arteaga ainsi que le claviériste Damián Fiorentini. De plus, des invités ont été requis pour l'occasion : Leonardo M. Fuster (growls et choeurs), la choriste Pamela Mastrangelo et Christian Trappani, pour les récits. Premier indice d'évolution du projet du combo. Par ailleurs, l'enregistrement tout comme le mixage et le mastering ont été conçus à La Nave de Oseberg studios, à Buenos Aires (Argentine). Une progression sur l'équilibrage des parties s'observe, tenant à un mixage bien huilé. Le travail de studio, notamment en raison d'une judicieuse utilisation des consoles et d'arrangements rigoureux, est désormais tout à fait apte à offrir une probante densité du relief acoustique. De plus, on découvre une qualité d'enregistrement ne laissant plus de place aux approximations, chaque instrument se percevant clairement dans l'espace orchestral. Pas de doutes, on navigue dans d'autres sphères logistiques, techniques, artistiques et esthétiques.

Les recettes stylistiques du début sont encore appliquées mais enrichies de nouveaux éléments atmosphériques et d'autres influences encore. On retrouve la belle et la bête au coude à coude, par moments, convolant au sein d'un metal symphonique mélodique, partiellement progressif, avec une touche folk, voire rock atmosphérique. Ce qui n'est pas sans rappeler Apparition ou encore Chalice, voire Lyriel ou Forever Slave. L'instrumentation, dans ses pérégrinations et les émotions procurées, est maintenant en mesure de tenir la dragée haute à des formations plus aguerries dans ce registre.

On constate que le groupe n'a pas mis au second plan les instrumentaux, loin s'en faut. Ils s'intègrent parfaitement à l'ensemble et sont placés à l'endroit idéal pour en apprécier la teneur. On remarque déjà la luminosité atmosphérique de « Symphony of Choice », majestueuse entame instrumentale sur fond de nappes synthétiques enveloppantes, assise sur une rythmique avançant tambour battant, donnant l'irrépressible envie de pénétrer plus en profondeur dans les tréfonds de l'oeuvre. Autre moment hors chant, sur la seconde plage orchestrale. L'éveil se fait en douceur sur le second instrumental « Persistance of Thought », avant que n'émerge de cette mer synthétique aux doux remous un solo de guitare des plus habités, à la façon de Lanvall (Edenbridge). Par gourmandise, on en aurait aimé encore une rallonge.

Lorsqu'il se double d'une touche progressive, le metal symphonique proposé par le combo enflamme les headbangs, stimule nos sens parfois jusqu'à l'ivresse. Ainsi, le progressif et mélodieux « Deviate from Obsession » nous invite à suivre les fines impulsions haut placées de Ludmila sur les couplets et surtout les refrains. Avec une frénésie non contenue, la rythmique se fait asservie à des riffs échevelés. On découvre alors un solo riche en jolis arpèges délivrés par l'expert toucher de Martin. La cadence devient ensuite subitement syncopée, avec un fringant piano en toile de fond, avant de devoir quitter la piste. On ne résiste pas non plus bien longtemps à son voisin. Aussi, l'entraînant « Thanatos » nous attire dans la spirale infernale de ses riffs écorchés, le long de couplets bien ciselés et interprétés avec une justesse redoutable par la belle. Les refrains se font plus modulés, avec de confondantes teintes mélodiques, et on y adhère sans sourciller. Un pont instrumental s'installe alors pour suivre une roborative mise en communion des éléments, laissant entrevoir quelques notes à la flûte, avant une reprise progressive et en choeur, relayée par la princesse sur le refrain, à la façon d'Apparition.

Aussi à son aise dans des cadences au tempo ravageur, le groupe n'a pas non plus raté sa cible dans cette mouvance. Ainsi, le fulminant et plombant « The Final Struggle » mitraille l'espace sonore par sa rythmique incandescente et ses riffs accrocheurs, laissant la bête briser les chaînes pour nous lacérer les tympans de ses rugosités incantatoires. D'on ne sait où, la belle vient propager quelques notes sulfureuses, assaillie aussitôt par les rocailleuses incursions du grunter, sans se laisser dévaster pour autant. C'est une lutte intestine qui se joue, le long de notes synthétiques reptiliennes. Plus encore, le véloce « Shadows of Reality », au riffing scabreux, met à l'unisson les deux tourtereaux, mais c'est la belle qui tient davantage le micro, notamment sur les refrains qu'elle habille soigneusement de ses impulsions aériennes. Mais, la bête n'est pas bien loin, ni les choeurs, in fine. Un break se cale et se fait harponner par une reprise vocale de la sirène sur le refrain. Dommage que la fin soit un poil brutale. Enfin, le dynamique « Consequence », aux riffs écorchés, nous plonge dans des nuances atmosphériques bien mises en relief par les ondulations du timbre un poil acidulé de la déesse. Titre un peu répétitif dans son cheminement harmonique mais un break opportun vient rompre ce semblant de monotonie, nous offrant alors une reprise cinglante assistée des angéliques vibes de la diva.

Une empreinte folk s'inscrit également dans cette dynamique artistique. Ainsi, on remarque l'intrigant « Beyond Torture », morceau aux notes orientalisantes d'inspiration indienne sous l'impulsion d'une sitar en faction. Ce faisant, il laisse évoluer la sirène sur les ondoyants couplets avec allégresse et nous ravir les sens sur les refrains qu'elle sculpte avec finesse. Un pont instrumental se cale insidieusement, laisse la bête s'échapper et chercher sa belle. Elle réapparaît alors avec une tonalité très haut placée, au fil d'une section rythmique qui laisse la cavalerie percussive accélérer le pas.

Le combo n'a pas omis de nous octroyer un moment plus soft, à l'aune de la subtile ballade « Your Sacrifice », agréablement servie par le timbre ouaté de la belle. Sur fond de piano au toucher inspiré, la soprano déploie ses inflexions qu'elle cherche dans les aigus les plus élevés. Il en résulte de très fines modulations et des accords fondants conférant à cette plage une atmosphère propice à l'apaisement des sens.

Mais, ce n'est pas tout. On aurait même gardé le meilleur pour la fin ! D'une part, le mélange des genres réussit à nos acolytes, à l'instar du titre éponyme de l'album. C'est sur fond d'arpèges filants au piano que s'installe « When Violence Is Your Guide », d'obédience metal symphonique, à la touche rock. Cette pièce nous attire en son sein par ses riffs arrondis et son mid-tempo alternant avec un schéma percussif frétillant et en toucher. Difficile ici d'échapper à l'appel de la sirène, sur les couplets comme sur les refrains, immersifs à souhait. Lorsqu'elle se fait escorter par un piano aux notes délicates que vient rejoindre une lead guitare au top de sa forme, on comprend qu'une pièce d'orfèvre vient d'être sculptée. Un récit à la voix masculine profonde vient clore ce chapitre riche en rebondissements.
D'autre part, il a su composer une immersive fresque, à la l'aune de l'outro de l'opus. Ainsi, l'imposant « Eager » nous immerge dans un bain orchestral aux remous vivifiants, suivant une rythmique ravageuse, corroborée à des riffs graveleux. Là encore, la déesse dessine de ses claires ondulations couplets et refrains comme elle sait si bien le faire. Un break transposé en pont orchestral rompt alors le fil de l'épisode, avant de se faire estampiller par une reprise en lead guitare des plus inspirées. Les percussions se font alors un poil plus mordantes, appelant de leurs vœux les incantations célestes de la belle. Le déploiement orchestral se fait total, avant une sereine dégressivité sonore jusqu'au souffle ultime. Bref, huit minutes aptes à éveiller d'authentiques plaisirs.

Au final, il en ressort un disque que l'on découvre avec curiosité, dont on se délecte de ses nombreux apports sur bien des pistes et que l'on s'empresse de se repasser, au cas où quelque chose nous aurait échappé et pour en apprécier encore davantage le contenu. Carton plein donc, pour le combo argentin concernant ce généreux opus, qu'on conseillera aux amateurs de metal symphonique et assimilé, bien qu'un élargissement de l'auditorat puisse s'envisager. Espérons de ne pas avoir à patienter aussi longtemps pour profiter d'un projet artistique en phase de maturité et à l'inspiration féconde.

3 Commentaires

2 J'aime

Partager
Sonadenn - 14 Juin 2015: Merci Eric. C'est drôle parce que j'ai découvert cet album hier lorsque j'ai voulu écouter l'Ep que tu as chroniqué il y a quelques jours :-). Bon, même si le talent est là je ne suis pas fan du genre, rapport aux voix surtout, mais ça c'est une histoire de goûts.
frozenheart - 14 Juin 2015: Pareil que Sonadenn! Et comme je l'avais déjà précisé sur ta chronique de l'EP "Before Dusk" rien à faire même en format Album. Merci tout de même pour le texte toujours aussi bien écris et concis.
ericb4 - 14 Juin 2015: Merci à vous d'avoir pris la peine de lire ce pamphlet et de l'avoir apprécié comme vous l'avez fait. Je comprends tout à fait vos prises de positions. En effet, si la production y a gagné en maturité et en qualité technique, et même mélodique, on peut ne pas adhérer à la partie artistique du projet. Quant à la partie vocale, malgré ses qualités, comme le dit Sonadenn, tout est une question d'affinités. Nul doute qu'ils en trouveront parmi les aficionados du genre. Du moins, peut-on le leur souhaiter à la lumière de leur propos musical bien inspiré et en raison de la densité de leur travail au long cours.
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Daemon Lost