Before Dusk

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
14/20
Nom du groupe Daemon Lost
Nom de l'album Before Dusk
Type EP
Date de parution 01 Janvier 2011
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Before Dusk
 05:54
2.
 Anubis
 03:56
3.
 Lord of Demons
 05:30
4.
 Pesephone
 03:40
5.
 Bloodstains
 02:20
6.
 Crust
 06:11

Durée totale : 27:31

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Daemon Lost


Chronique @ ericb4

12 Juin 2015

Des premiers pas prometteurs et annonciateurs d'un tracé artistique au long cours...

Humblement muni de ses premières gammes et de ses textes pleins de fraîcheur, Daemon Lost vient taquiner la concurrence sur le terrain déjà miné du metal symphonique à chant féminin. Désireux de marquer de son empreinte le registre en question, le valeureux sextet argentin nous octroie déjà un EP de six titres, pour une durée de près de vingt-huit minutes. A cet effet, Nefilim Producciones a assuré à la fois une qualité d'enregistrement satisfaisante, un mixage équilibrant bien les parties ainsi que le mastering. C'est dire que le groupe a dores et déjà opté pour une production minutieusement concoctée, à la hauteur de ses ambitions de tenter de partager la scène metal avec les cadors du genre.

Le combo, issu de Buenos Aires, a veillé à diversifier son offre musicale, oscillant entre moments fougueux et instants chargés en émotions, sans oublier des espaces instrumentaux significatifs dans leur durée et leur niveau d'inspiration, ni l'octroi d'un partage du micro entre la belle et la bête, mais pas exclusivement. De plus, les atmosphères ont également témoigné de leur désir de coupler leur univers symphonique à des touches progressives et folk, parfois d'obédience orientale. Ce qui a renvoyé à des compositions mûrement réfléchies et rigoureusement élaborées, avec un soin particulier apporté aux finitions sur chaque morceau. C'est dire que la mise en application des gammes et des arpèges contenus dans les partitions s'est effectuée avec habileté et un souci inhérent à la cohésion instrumentale et vocale. Enfin, les lignes mélodiques ont suivi des nuances opportunes et des variations de tonalité parfois originales.

On peut observer, tout d'abord, que la moitié des titres suit un cheminement rythmique progressif. Ce qui est le cas du frétillant « Before Dusk », démarrant par une rythmique syncopée, des arpèges au piano partageant l'espace instrumental avec des riffs acérés. Les couplets sont finement sculptés par les envolées lyriques de la soprano Ludmila Disa, ces dernières se montrant encore plus célestes sur les charismatiques refrains. Ce qui n'est pas sans rappeler Forever Slave. Un break s'installe brièvement avant de se faire étreindre par une reprise en solo de guitare signé Martin Boianelli, lui-même laissant libre cours aux infiltrantes déclinaisons vocales de la belle et à quelques notes synthétiques colorées à l'arrière-plan. On est dans la même mouvance avec le frondeur « Lord of Demons », que chevauchent des riffs grassouillets. Il se fait entraînant sur les couplets, bien capitonnés par les doux et aériens serpentins vocaux dispensés par la sirène, à la façon d'Apparition, lesquels attirent des growls ombrageux signés Leandro Loiero, sous forme d'échanges oratoires. Les refrains sont de la même veine, immersifs car suivant un chemin mélodique cohérent et captivant. Un tapping martelant nous parvient alors, accélérant ainsi la cadence de cette affriolante orchestration. Un pont instrumental laisse échapper un flamboyant solo de guitare en prise avec un serpent synthétique, mis en œuvre par Agustin del Valle, loin d'être apathique. Une reprise en duo des interprètes parachève de nous attirer au sein de cette roborative pièce. Que dire du progressif « Crust » d'inspiration folk, dans la lignée de Lyriel ? Introduit à la guitare acoustique et par le filet de voix cristallin de la belle, il nous aspire au cœur de growls caverneux, avant qu'une rythmique entraînante ne se mette en branle. Les riffs aiguisés assistent alors les claires inflexions sur les couplets et les refrains. Un break au son conjugué d'une guitare acoustique, au picking sensible, et d'une flûte nous parvient, avant que la reprise en voix de tête par la sirène ne fasse étinceler ses notes de mille feux. Le rythme s'accélère soudain, d'où émerge un solo de guitare alerte et bien inspiré. Le rideau se referme en douceur par un dégradé sonore, permettant ainsi de quitter la plage sereinement.

Les sections instrumentales ne manquent pas non plus à l'appel. Aussi, quelques notes orientalisantes d'inspiration indienne s'invitent sur le truculent « Anubis », bien charpenté eu égard à ses riffs corrosifs et à une rythmique qui ne desserre pas l'étreinte une seule seconde. Les blasts sont de bonne facture et l'orchestration ne tarit pas de fumantes séries de notes à la lead guitare. L'ensemble se cale sur d'envoûtantes nappes synthétiques dessinant de jolies arabesques dans un chatoyant décor des mille et une nuits. Dans une ambiance plus classique, l'instrumental « Bloodstains » par un vent de terre nous immerge dans une pénétrante atmosphère créée par le déploiement de jolies notes synthétiques. Lorsqu'une rythmique en mid tempo et des riffs arrondis s'invitent au bal, cette piste offre une belle mais brève lumière instrumentale, finissant crescendo. On observe ici le subtil jeu percussif dispensé par le batteur Bruno Palmieri.

Enfin, on ne pourra manquer un passage fort en émotions, à l'instar de la ballade « Pesephone », délicatement mise en relief par les sinueuses notes haut perchées de la déesse, que se plaît à suivre un piano aux subtils arpèges tout le long. On est sur les pas de Chalice, cette fois. Pas de rythme autre que celui des mots qui s'envolent au gré des sensibles harmonies ne nous parvient, jusqu'à ce qu'un fringant petit solo de guitare ne nous agrippe le tympan de ses accords enjoués. Quelques perles de pluie au piano viennent clore cet instant fragile. Joli moment empli de tendresse où chaque note est parfaitement mise en place pour nous embarquer dans les tréfonds émotionnels de notre être.

Dans l'ensemble, on parcourt ce modeste opus avec entrain, curiosité, émotion, voire délectation. En prenant le temps de la réécoute, on pourra pleinement profiter du potentiel d'un groupe qui s'affirmera encore mais qui nous montre déjà quelques sensibles arcanes de son œuvre. On assiste ainsi à la naissance d'un projet artistique qui devrait suivre son cours par un album full length, désir que caresse secrètement le combo. Cet opus n'offrant que peu de résistance à son immersion, il devrait rencontrer un public élargi à d'autres horizons encore. Aussi, nul doute que la route n'a pas finie d'être tracée, tout comme les notes n'ont de cesse d'évoluer et de trouver de nouveaux rivages de créativité chez ce jeune groupe. Pour l'heure, attendons patiemment les notes suivantes à l'aune de cette exquise galette...

2 Commentaires

1 J'aime

Partager
frozenheart - 12 Juin 2015: Merci ericb4, pour cette chronique bien explicative et précise de cet EP.
Effectivement, on sent l'expérience du groupe de par sa musique et ses arrangements. Quant à la production, elle est vraiment au-dessus de la plupart des jeunes productions du genre. Par contre, j'ai toujours tendance à me lasser des groupes Symphoniques à voix féminine. Alors, ça sera une fois de plus sans moi.
ericb4 - 13 Juin 2015: Merci à toi. Effectivement, on sent un réel potentiel qui ne demande qu'à être encore exploité. J'ai pris un certain plaisir à parcourir de nombreuses fois cette jeune production. Ils ont bien appris les gammes de leurs sources d'influence, les restituent à la perfection. Ils n'ont donc rien à craindre de la concurrence, si ce n'est de pouvoir sortir de l'ombre comme ils le souhaiteraient. Je pense qu'on est au début de l'écriture d'une longue page d'histoire du metal symphonique à chant féminin.
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Daemon Lost