L'association entre le chanteur, guitariste Joe Liszt et le guitariste, chanteur Cederik Forsberg aura atteint son summum sur le somptueux
Metal Strikes Back de
Rocka Rollas sorti en 2013. Si le second aura décidé d'épouser des desseins clairement plus vifs et inspirés, notamment, par cette Allemagne triomphante (
Helloween,
Gamma Ray...), le premier, quant à lui, avait, semble-t-il, des envies davantage dictées par un Heavy
Metal US plus traditionnel où planent d'illustres fantômes issus de ces années 80 tant chéries par certains puristes. Ce que, dans le jargon de la musique, on définit pudiquement comme une "divergence musicale". La séparation était donc inéluctable.
De cette volonté artistique assurément plus sombre et concernée, assurément moins immédiatement véloce et épique, le vocaliste Californien aura su tirer une substantifique moelle qu'il nous offre ici sur une première œuvre baptisé
When Empires Fall. Un disque sur lequel il se sera adjoint les services de Steve Pelletier afin d'assurer toutes les parties batterie ainsi que ceux de son frère Rich afin d'en écrire les textes. Un trio qui décidera d'adopter le nom d'
Ancient Empire.
Comme indiqué dans le préambule de cette modeste analyse, nos trois comparses pratiqueront ici un art typiquement américain où quelques très légères accointances Thrash viendront s'immiscer. Mais surtout, répétons le encore, où le propos sera clairement plus tourmenté et sérieux. Une musique dans laquelle, de surcroît, planeront succinctement les fantômes de formations telles que
Savatage,
Iced Earth,
Omen ou encore
Armored Saint. Autant d'illustres esprits qui viendront, subrepticement, de leurs souffles bienveillants, guider la créativité de ces natifs de San Franciso.
Par ailleurs Joe Liszt, eu égard à ses capacités personnelles, s'exprimera ici en une tessiture plus proche de celle, toutes proportions gardées, de Matt Barlow ou de celle d'Hansi Kursch. Donc plus grave, plus rauque et possédant plus d'aspérités que celle de son ancien camarade qui désormais évolue en d'extrêmes aigus nous évoquant davantage ceux, notamment, de Tony Moore (ex-
Riot).
Si, la plupart du temps, l'omniprésence d'une vivacité étouffante n'est ici pas de mise,
Ancient Empire n'hésitera cependant pas, parfois, à faire preuve de sagesse en composant quelques accélérations indéniablement heureuses (In the Killings Fields,
Prophecy Revealed,
Ghost Soldiers,
Ancient Empire...).
A ce stade de l'examen, la tâche se complexifie clairement pour le chroniqueur pourtant rompu à l'exercice qu'est votre modeste serviteur. Difficile, en effet, d'extraire davantage d'exemples particuliers tant l'ensemble est ici d'une redoutable cohérence. Tant aucun instant ne viendra véritablement affaiblir l'unité de ce manifeste. Tant, en somme, aucune piste ne viendra se caractériser par une singularité spécifique.
When Empires Fall est, en effet, un album dont chaque méandre sera la source d'un plaisir avéré (les remarquables
Shadow of the
Cross, Wing of Steel, The Final Day au climat nerveux, Valley of
Slaughter et son joli break, ou encore, par exemple, l'excellent
Ancient Empire). Un disque qui nous séduit avec un naturel et une aisance presque déconcertante.
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