Pour l'indolent charlatan patenté, celui là même qui inonde ces nouveaux préaux virtuels de ses avis éminemment éclairés rédigés en quelques lignes fort d'une fulgurante analyse éclair minimale, l'examen de cet
Other World, deuxième brulot des Californiens d'
Ancient Empire, sera d'une simplicité déconcertante puisqu'il lui suffira de reprendre, presque mot pour mot, celle qu'il avait écrite pour le premier opus de ces Américains. Une jolie manière pour le critique nonchalant amateur, une caste dont je suis assurément l'un des plus fidèles représentants, de dire que rien n'aura véritablement changé dans l'univers de ce trio états-unien.
Ni musicalement puisqu'il continuera de s'épanouir essentiellement sur les terres d'un Heavy
Metal traditionnel aux accélérations bien senties et aux éléments Thrash toujours présents succinctement (et sans doute nourrie par l'aventure Hellound et D-Train, deux formations Speed
Metal/ Thrash auxquelles les membres de cet ancien empire ont, ou auront, appartenu et qui auront connu leur quart d'heure de célébrité si chers à Andy Warhol). Dans une vision culturellement très proche de son pays natal en somme.
Ni dans les interprétations d'un Joe Liszt très en voix dont les éructations nous feront, toujours encore, penser à celles d'Hansi Kursch (
Blind Guardian) et de Matt Barlow (
Iced Earth). Toutes proportions gardées, bien sûr.
Ni même dans l'inspiration et l'efficacité dont il aura su faire preuve pour composer des pistes très séduisantes. Comme, par exemple, ce
Fight Another Day à l'entame très anglaise (
Judas Priest), ce splendide
Dark Before the
Dawn plus posé, ce
Resistance ardent et tendu, cet
Other World aux passages mid-tempo souvent troublés par la vivacité de cadences effrénées pour un résultat que Marcus Siepen et ses acolytes n'auraient sans doute pas renié ou encore ce
The Forsaken délicieusement lancinant qu'une fulgurante vélocité vient soudain transcender avant qu'il ne retombe dans son rythme initial. Superbe.
L'ensemble de ces paramètres, défendant une certaine forme d'immobilisme, ne seront cependant pas suffisants à nourrir quelques aigreurs à l'égard de ce manifeste et de ceux qui en seront les auteurs. Bien au contraire même.
Pourtant affirmer qu'aucun bouleversement ne sera venu faire évoluer l'expression de ces trois là ne sera pas tout à fait vrai puisque la thématique abordée ici par le groupe semble désormais plus futuriste, et davantage ancré dans la science-fiction, que par le passé. Mais là encore, rien de nature à pouvoir nous frustrer.
Au fond, la seule, et unique, manière que nous aurons de nous plaindre ici consistera à regretter un peu que le groupe San-Franciscain n'est pas osé davantage et se soit contenté de suivre le chemin qu'il avait commencé à arpenter avec son précédent disque. Il le fait cependant avec un tel talent, et à un tel niveau, que notre déception ne pourra être que mineure.
Décidément Stormspell Records, à contrario de certains de ces petits camarades (LMP pour ne pas le citer), fait preuve d'une perspicacité très aiguisée dès lors qu'il s'agira de choisir ceux qui défendront son étendard Heavy
Metal, au sens large du terme. Bravo à eux. Bravo à
Ancient Empire.
Pour le chant, j'ai pour ma part pensé parfois à Blackie Lawless.
Je me permets d'ajouter que Maiden me semble être une influence évidente du groupe.
Un bémol concernant la durée des titres. Parfois quelques minutes en moins ne m'auraient pas dérangé, au contraire.
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