Liste des groupes Metalcore Of Virtue What Defines You

Of Virtue est un groupe de metalcore qui souffle en cette année sa douzième année d’existence. Formé en 2009 à Lansing dans le Michigan, la notoriété du quintet demeure modérée, sa discographie également. Avec seulement deux albums et un EP à son actif, difficile pour nos américains de se donner énormément de visibilité.
Pourtant, nos musiciens ont véritablement tout pour réussir à se faire une place confortable dans une scène metalcore déjà bien remplie avec une musique à la fois pesante et mélodique, qui n’hésite pas à jouer sur des cassures intrigantes, ainsi qu’un chant qui jongle entre screaming et clarté, dans un certain prolongement avec Bury Tomorrow.

Après un dernier opus plutôt convaincant, sans pour autant révolutionner un style déjà bien caractériel et caractérisé, le quintet sort enfin du silence et nous propose une troisième toile du nom de What Defines You. Cette nouvelle production incarne de nombreux changements pour nos américains. Tout d’abord, la line-up d’Of Virtue évolue avec les arrivées de Tyler Ennis en tant que nouveau vocaliste, ainsi que Kyle Pruehs à la batterie. Mais c’est surtout la signature chez SharpTone Records, label spécialisé dans le « core », à qui l’on doit, entre autres, les derniers opus de Loathe, Alpha Wolf ou encore Polaris, qui témoigne du plus grand bouleversement de nos Michiganais.

Ces nombreux tournants n’ont pourtant pas eu d’impacts significatifs dans les compositions de notre quintet. Les américains sont toujours dans un croisement entre un instrumental, porté par une massiveté omniprésente, accompagnée de passages plus harmonieux, et un travail vocal qui joue entre grande agressivité et véritable douceur.
Cependant, la différence entre ces arrangements farouches et un chant parfois subtil n’est pas toujours contrôlée et est même de temps à autre extrêmement désagréable. De plus, certains schémas utilisés, notamment lorsqu’il s’agit de conceptions élémentaires couplet/refrain/couplet/refrain, implantent une certaine redondance.

C’est d’autant plus dommage car certains morceaux présentent de véritables atouts. Prenons par exemple le titre d’ouverture No Control : on s’engouffre directement dans une ambiance inquiétante, sombre et mystérieuse, marquée par le martèlement des percussions, ainsi qu’un riffing assez bestial. Le chorus apporte les premiers éléments un peu plus eurythmiques, tout en maintenant un instrumental agressif.
Malheureusement, arrivé au refrain, toute l’atmosphère menaçante est complètement balayée par un riffing beaucoup plus délicat et un chant clair élégant, une fracture totalement incompréhensible. Fort heureusement, le titre peut compter sur un breakdown avec de très belles guitares dissonantes, qui offrent un ressenti un peu plus positif de ce premier morceau.

Alone poursuit dans un instrumental rude mais où l’aspect mélodique est nettement plus prononcé que son prédécesseur. On appréciera notamment cette atmosphère groovy qui ressort des claquements de doigts, ainsi que des guitares. Dans son ensemble, c’est un chant clair plutôt aguicheur dont nous fait honneur Tyler Ennis. Mais une nouvelle fois, on est quelque peu refroidi par un refrain, certes plus enjoliveur, mais qui demeure trop classique et inexpressif.
Fort heureusement, nous pouvons compter sur des morceaux bien plus éloquents. Suffer en fait partie avec un instrumental très grave et retentissent. Le refrain ne fera malencontreusement pas office d’exception avec encore du chant clair et une mélodie harmonieuse, mais ne marquera pas une grosse fissure et se montrera plus pertinent qu’à l’accoutumé.
Le titre final, Confide In Me, saura également se faire un place parmi les morceaux les plus éloquents de cet album. Même si l’on pourra reprocher, encore une fois, un refrain avec un chant maladroit et une brisure perturbante, le solo de guitare ainsi que le passage acoustique permettent de déclencher un peu d’optimisme et surtout du saisissement, ce qui manquait cruellement depuis le début.

What Defines You est un album dispensable, même s’il est tout à fait correct et sincère. Of Virtue persiste dans sa zone de confort et ne procure pas réellement de mOments marquants. Ajouté à cela un chant clair peu aguicheur et assez malhabile, surtout au niveau des refrains, et le bilan n’est pas plus reluisant. Avec de nombreuses formations qui tentent l’expérimentation et qui prennent de nombreux risques, nos Michiganais ont un retard important, un délai qu’il faudra absolument rattraper lors de futures parutions.