Voici un nouveau split sorti tout droit d’
Occultum Productions regroupant d’une part
Wedard, combo allemand de black dépressif et de l’autre
Symbiosis, projet dark ambiant originaire d’Italie. Un split comme ça, ça sort toujours un peu du lot surtout quand on mélange deux styles antagonistes mais non contradictoires. Certains membres de black metal officiant aussi dans différents projets ambiants. La grande question est de savoir en fait si la cohésion des deux projets est capable de donner une résonance à cet objet.
Sans aucun doute et je m’avance peu (mais je sais que certains vont encore cracher) ce split est à ce jour le meilleur qu’est sorti le label.
Tout commence avec les trois titres de
Wedard. Personnellement, je ne connais absolument pas le groupe mais je dois dire je suis sorti bel et bien surpris de l’écoute de ces morceaux. Dopé par une écriture personnelle et un sens aigue pour les ambiances mélancoliques, l’allemand nous plonge au sein de compositions longues et hypnotiques portées par une guitare langoureuse au riffs mortifères. Ajouté à cela un son distancier compensant une production rachitique, donnant la nette impression que les titres émergent de ténèbres diffuses et délétères. Une distanciation bienvenue et parfaitement utilisée qui rehausse considérablement l’ambiance asthénique et déprimante de l’ensemble. Toujours prenant et jamais putassier,
Wedard nous offre trois titres impressionnants de maîtrise où les quelques pointes ambiantes ponctuant les morceaux ne servent qu’à mieux cerner l’atmosphère décrépie tout en introduisant les titres de
Symbiosis.
Très bien calculé, on ne se rend pas vraiment compte du passage entre les deux groupes croyant que le premier titre est en fait le final de
Wedard. Une continuité s’installe ne faisant nullement une cassure brute comme il est coutume avec ce genre d’objet. Aux morceaux plus courts
Symbiosis fait penser à un
Vinterriket qui aurai fusionné avec la musique expérimentale et électronique des années 70, Brian Eno et assez particulièrement Tangerine
Dream (une touche qu’on ressent d’avantage sur le split avec
Vannvidd). Ici le compositeur italien suit la trace qu’a laissé
Wedard pour favoriser l’ambiance déjà inscrite sur le disque. À ce titre, même si on doit déplorer une certaine baisse de tension lors de la partie de
Symbiosis plus posée et moins oppressante, l’atmosphère est restituée avec finesse et un enchaînement simple et non moins entraînant opère. Se terminant néanmoins sur une composition plus sombre tout en laissant ouverte une porte plus féerique, le projet italien finit l’objet de manière classe laissant peser une ambiance étrange et froide qui plane après l’écoute.
Pari hautement réussi pour cet album restituant à la fois une senteur hivernale et sombre que l’adéquation de deux démarches qu’on pouvait craindre complètement contradictoire. En définitive ce split est la bonne occasion de découvrir deux groupes prometteurs mais aussi un disque de très bonne tenue et l’une des meilleures sorties du label
Occultum à ce jour.
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