Black
Metal-Colombie,
Cerberum m'avait profondément marqué avec
Spiritual Black Ritual et cet album s'avère aussi de qualité, toujours encré et dévoué à l'art noir ainsi qu'à l'esprit misanthropique qui caractérise le
True Black. A l'origine sous la forme d'un quatuor, le line-up pour cet album n'est composé plus que de deux membres : Satanae et
Beleth, qui se répartissent la tâche de façon égale que ce soit pour le chant, les instruments ou l'écriture des paroles. Bien que la formation soit réduite de moitié cela n'altère en rien la qualité du groupe, ses compositions qui restent toujours approfondies ainsi que l'esprit malsain propre à celui-ci.
Comme sur le premier album, il y a une intro, mais dès les premières notes on perçoit une très grande différence : ce n'est pas une immersion dans le monde des enfers mais un voyage assez doux dans un confinement reposant et mélancolique fredonné par les guitares. Du moins pour une courte durée : il ne s'agit que de l'intro, le reste s'apparente à quelque chose de bien plus virulent et non pas à une berceuse.
Dès le second morceau "Probeus
Infernum" le réveil ne se fait pas languir et
Cerberum met le paquet. Du blast-beat effréné et un chant criard et distinct qui n'a pas perdu en intensité mais qui s'avère moins écorché et glacial que sur le premier opus. La production est similaire en ce qui concerne la sonorité des guitares et la batterie, le changement flagrant c'est le chant qui n'a aucunement perdu en intensité mais est cependant moins percutant qu'auparavant. En parlant du chant,
Beleth accompagne le chant principal de Satanae plus fréquemment que par le passé, s'apparantant plus à un chant plus gras et guttural typique du Death
Metal. Mais soyons clair : n'est pas pour autant du Black/Death. A l'exception d'un morceau bonus intitulé
Satanic War, on a bel et bien du pur
True Black, ce chant secondaire n'est que partiel: c'est le chant Black de Satanae qui prime.
Le groupe en a à revendre et il le prouve avec cet album, certes un peu différent du premier mais l'empreinte du groupe y est toujours prégnante malgré la réduction de moitié du line-up. Les compositions sont riches et variées, et malgré une certaine brutalité qui se dégage des riffs et le rythme offensif de la batterie, il en résulte une certaine profondeur. En effet, les riffs véloces exécutés par la guitare lead et appuyés par la guitare rythmique donnent toute leur ampleur à la musique. Bien qu'il s'en dégage une certaine virulence les guitares nous assènent de leurs cordes des riffs imparables et pénétrants. Une violence maîtrisée et implacable qui n'aura pas l'affront de nous faire tomber dans l'ennui comme beaucoup de groupes misant uniquement sur la vitesse d'exécution, et la technicité et qui,finalement, créent une musique sans âme loin d'être transcendante.
Un renouveau judicieux sur l'opus est l'ajout de guitares acoustiques sur certains morceaux comme "Aquella
Luna Infernal" ou "The Final
Existence" apportant une certaine profondeur et beauté à la musique, mais aussi une touche plus douce et mélancolique. L'album étant assez brutal dans l'ensemble, un peu de douceur n'est pas de refus afin d'atténuer cette déferlante de violence et d'éviter que l'ensemble soit linéaire et rébarbatif. Sinon ce
Way to Eternity est dans la veine du premier album, que ce soit dans le riffing, la production ou l'ambiance adonnée à la musique. Quoique moins glacial et haineux au niveau du chant par rapport au précédent mais toujours fidèle au son d'origine, l'âme et l'empreinte du groupe sont restées intactes malgré le changement de line-up.
En somme voilà un superbe album, cependant un cran inférieur au
Spiritual Black Ritual pour lequel j'ai une légère préférence, mais ça ne reste que mon appréciation personnelle. Si vous avez l'occasion de mettre la main dessus, ne laissez pas passer votre chance, l'album étant autoproduit par le groupe, et donc limité et très peu fréquent à la vente.
En espérant que cet album et ce groupe se fassent d'avantage connaître, ils le méritent amplement et leur musique est plus qu'excellente. Une dévotion sans compromis à l'art noir sous son plus grand jour.
A posséder.
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