Cerberum, groupe de Black
Metal Underground colombien est encore l'un de ces groupes talentueux qui reste dans l'ombre malgré ses qualités irréprochables, sa dévotion à l'art noir et au caractère misanthropique qui caractérise le
True Black. Ne recherchant pas non plus à récolter les honneurs, le style s'adresse à une stricte minorité et adorateurs de la noirceur.
Formé en 2004, le groupe sort, deux ans plus tard, son premier album, "
Spiritual Black
Ritual", sous la bannière de
Dark Music Productions, label minuscule et méconnu ayant très peu de productions à son actif. Autant dire que j'ai eu beaucoup de chance d'avoir pu me procurer cet album, peu fréquent à la vente, puisque quasiment introuvable, pour le moins, à un tirage d'exemplaires jusqu'à lors inconnu mais sans aucun doute très limité.
Le ton est donné dès l'entame du disque avec une intro qui nous entraîne dans un univers occulte et misanthropique. Les portes de l'enfer s'ouvrent : l'auditeur pénètre alors dans une dimension où la joie ou la bonne humeur ne sont pas de rigueur.
Ce qui interpelle l'auditeur, et ce, dès la première écoute, est ce chant très particulier, à la fois haineux, plaintif et s'adonnant à des hurlements de loup très prononcés, s'égarant dans les abîmes de la nuit. Une voix très distincte, profonde et pénétrante, reconnaissable entre mille et qui reflète à elle seule la forte personnalité de
Cerberum.
Instrumentalement, tout concorde et s'assimile parfaitement au chant. Le son des guitares et l'aura qui en émane sont aussi froids que la glace. Ce faisant, ces six cordes nous assènent des riffs entraînants et imparables durant l'intégralité de l'album.
Bestial, maladif, froid, sont les mots qui définissent globalement cet album. Une haine considérable en émane renvoyant au côté maladif inspiré par le chant, parfois à la limite de la rupture. Aussi, l'atmosphère noire et malfaisante dont est imprégnée la musique plaira aux inconditionnels du genre, sans limite, et même s'infiltrera dans les tréfonds de notre esprit, aussi noir puisse-t-il être.
Techniquement parlant, même si cet album reste assez brutal, dans l'ensemble, ce n'est pas du Black
Brutal par définition. Une atmosphère noire et nauséabonde s'en dégage et apporte une certaine profondeur à la musique. De plus, celle-ci apparaît diversifiée, riche, nullement lassante et non dépourvue de la moindre personnalité. On découvre alors un album aux morceaux très dissociables, qui se démarque de beaucoup d'autres par son excellence et sa personnalité respectable. Aucunement un groupe quelconque parmi d'autres, qui livre ici une véritable dévotion à l'art noir, d'une prestance remarquable et d'une qualité indéniable.
Personnellement je n'ai pas de préférence pour un titre en particulier. Cet album est génial et les morceaux sont tous dévastateurs et ancrés dans une noirceur aussi intrigante que pénétrante. Ce n'est point un album culte, mais plutôt une référence à ce que doit s'accaparer du pur
True Black.
On a donc du
True Black bien noir et prenant qui ne mériterait que de se faire connaître un peu plus et d'acquérir ainsi une certaine notoriété dans ce vaste univers qu'est le Black
Metal. Il lui faudra encore refuser de basculer dans la nullité du monde musical moderne, en ne lui vendant pas son âme, la formation gagnant à rester fidèle à ses principes et à ses convictions.
17/20 : c'est amplement mérité pour cette tuerie, qui reste l'un de mes albums favoris en ce qui concerne le
True Black.
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