Way of the Queen

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16/20
Nom du groupe Symfobia
Nom de l'album Way of the Queen
Type Album
Date de parution 11 Décembre 2015
Labels Molix
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 Dragon
 05:20
2.
 Only Goodbye
 06:11
3.
 The Castle
 05:26
4.
 Bloody Wings
 04:34
5.
 Way of the Queen
 07:12
6.
 Pack of Wolves
 05:16
7.
 Last Teardrop
 07:56
8.
 Sun
 06:37
9.
 Finally
 07:21

Durée totale : 55:53

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Symfobia


Chronique @ ericb4

18 Mars 2019

Une entrée en matière sur des chapeaux de roue...

Parmi les rares formations slovaques à caresser l'espoir de s'illustrer dans ce si concurrentiel registre metal s'immisce ce jeune sextet originaire de Nitra. Mû par une sérieuse envie d'en découdre, l'inspiré combo n'accouche de son premier bébé que quelques mois suite à sa création, en 2015. Et ce, à l'instar de cet album full length répondant au nom de « Way of the Queen » ; galette généreuse de ses 56 minutes sur lesquelles se succèdent 9 pistes de durées non moins substantielles, d'obédience rock'n'metal mélodico-symphonique progressif, où plane l'ombre de Nightwish, Dark Sarah, Sirenia, Xandria, Within Temptation et Delain. A l'aune de cet introductif mouvement, le groupe serait-il déjà pourvu d'armes suffisamment efficaces pour assurer sa défense face aux Elvellon, Beyond The Black, Sleeping Romance ou encore Metalwings ?

A bord du convoi, nous accueillent : la frontwoman au cristallin grain de voix Erika Strečková ; le claviériste František Molnár ; les guitaristes Peter Varga et Milan Sitár ; le bassiste Peter Bugár et le batteur Pavel “Vandy” Prokop. De cette étroite collaboration émane une œuvre à la fois seyante, enjouée, pétrie d'élégance, éminemment pénétrante, dotée d'une technicité instrumentale éprouvée et d'une esthétique mélodique difficile à prendre en défaut. Afin de densifier d'un cran son corps oratoire, pour l'occasion, le collectif slovaque a requis les talents de huit vocalistes et choristes féminines. Mastérisé et finement mixé au Studio HS par un certain Sanchez (connu pour avoir assuré, en 2000, l'enregistrement de l'album « Oblivion » du groupe doom gothique slovaque Galadriel, et produit, en 2005, l'opus « Duality » du groupe death mélodique slovaque Porfyria), le méfait jouit également d'arrangements de bonne facture et d'une belle profondeur de champ acoustique. De quoi nous intimer d'aller explorer en profondeur les entrailles de la bête...


A la lumière de leurs pistes les plus enfiévrées, nos acolytes trouveraient sans mal quelques clés, et non des moindres, pour nous rallier à leur cause. Aussi ne résistera-t-on que malaisément ni aux riffs échevelés ni aux enveloppantes nappes synthétiques inondant le galvanisant et ''nightwishien'' up tempo « Dragon ». Dans cette tourmente, mis en exergue par les limpides inflexions de la belle, de classiques mais non moins gracieux couplets relayés par de ''delainiens'' refrains jalonnent notre parcours. Bref, un hit en puissance susceptible de laisser quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront goûté. Dans cette énergie, on n'esquivera pas davantage « The Castle », entraînant effort power symphonique que n'aurait nullement renié Xandria ; et ce, tant au regard de son aérien tapping qu'en ce qui a trait à son infiltrant cheminement d'harmoniques ou encore à ses délicats arpèges au piano. Mais là ne s'arrête pas la ronde des saveurs...

Dans cette dynamique, afin de varier son offre, la troupe nous octroie d'insoupçonnées alternatives vocales et rythmiques. Aussi, de saisissants effets de contraste vocaux exhalent du tempétueux « Bloody Wings », les claires et sensibles patines de la sirène faisant face à une muraille de choeurs détruisant tout sur leur passage. Eminemment explosif, le furibond manifeste réserve également son lot de variations rythmiques et atmosphériques, rendant l'ambivalent propos des plus magnétiques. Quant au mid tempo syncopé « Sun », vibrant effort dans l'ombre d'un Within Temptation des premiers émois, il ne manque ni d'emphase ni de panache. Calé sur une impressionnante instrumentation samplée et voguant sur une enivrante sente mélodique, l'enjoué propos réserve également de stupéfiantes montées en régime, à peine interrompues par de menues digressions, sans omettre un solo de guitare que n'aurait nullement Lanvall (Edenbridge).

Quand elle ralentit un tantinet la cadence de ses frappes, la pimpante formation révèle d'aussi séduisants atours. Ce qu'illustre, d'une part, « Only Goodbye », mid tempo progressif à la touche opératique qui, à mi-chemin entre Sirenia et Amberian Dawn (secondes périodes), évolue sur une onde mélodique aussi exigeante dans sa conception qu'aspirante. Pourvue d'un subtil legato à la lead guitare, d'un corps vocal qui, peu à peu, se densifie, et distribuant ces séries d'accords qui, peu ou prou, feront frissonner plus d'une âme rétive, cette troublante offrande s'avère, elle également, aisément inscriptible dans les charts. Dans cette mouvance, on ne sera pas moins interpellé par le ''delainien'' mid tempo « Pack of Wolves » eu égard à sa basse vrombissante et à ses intarissables joutes oratoires, les toniques impulsions de la déesse donnant le change aux assauts répétés de la massive chorale. Autre gemme à mettre à l'actif de nos gladiateurs, donc...

Lorsqu'il se fait plus tendre, le combo ne manquera pas de charger son message musical en émotions, générant alors d'un battement d'aile la petite larme au coin de l'oeil ; larme que l'on feindrait d'ignorer mais qui, un peu malgré nous, finit par perler sur la joue. Ainsi, à l'instar de la sculpturale, radieuse, et un brin mélancolique ballade progressive « Last Teardrop », nos acolytes nous livrent leurs mots bleus les plus sensibles. En outre, on ne pourra esquiver ni le touchant legato à lead guitare secondé d'un fin picking à la guitare acoustique ni les câlinantes modulations de la déesse. Sous-tendu par d'enveloppantes nappes synthétiques, et voguant, quant à lui, sur une ligne mélodique des plus immersives, le corps orchestral vient compléter un tableau déjà richement orné. Et ce, sur les quelques 8 minutes d'un instant privilégié que pourraient bien leur envier Nightwish, Within Temptation ou Evanescence. Une rutilante pièce d'orfèvre, en somme...

Mais ce serait dans le périlleux secteur des pièces en actes estampées metal symphonico-progressif que nos compères pourraient le plus aisément faire la différence. D'une part, arc-bouté sur des arrangements ''nightwishiens'', le mid tempo progressif « Way of the Queen » déverse ses 7:12 minutes d'un spectacle aussi palpitant que fort en émotions, les coups de théâtre étant loin de manquer à l'appel et les moments de flottement réduits à néant. Calé sur des riffs crochetés adossés à une rythmique qui, au fil de sa progression, tend à s'ensanglanter, le message musical nous octroie parallèlement un sillon mélodique des plus enivrants. Mis en habits de lumière par les ensorcelantes volutes de la maîtresse de cérémonie, l'orgiaque et volcanique instant ne se quittera qu'à regrets. D'autre part, à la manière de Xandria (seconde période), et au fil de ses 7:21 minutes, l'altière et chevaleresque fresque « Finally » nous mène bien souvent sur des charbons ardents pour une aventure épique aux multiples rebondissements. N'ayant de cesse d'enchaîner ses soudaines accélérations et ses prompts ralentissements, ce mid tempo syncopé et progressif jouit, en prime, d'une opportune présence des choeurs, évoluant de concert avec les hypnotiques volutes de la douce. Ce faisant, sur fond de sensibles gammes au clavecin, les changements de tonalité abondent, tout comme les effets de surprise, au demeurant judicieusement amenés. Nul doute que, dans de telles conditions, le brûlot sera de nature à encenser le tympan du chaland sans avoir à forcer le trait. Une manière aussi habile qu'élégante de refermer la marche...


On ressort de l'écoute de la galette à la fois gagné par un rare sentiment de plénitude et interpellé par le potentiel technique et esthétique affiché par le combo slovaque. Si un soupçon d'originalité eût été le bienvenu et si les sources d'influence n'apparaissent pas encore totalement digérées, force est d'observer que nos compères nous livrent une œuvre à la production d'ensemble plutôt soignée, jouissant d'arrangements passés au peigne fin et éminemment variée sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal. Le plus souvent vivifiante, tantôt grandiloquente, tantôt romantique, et surtout fortement chargée en émotions, la luxuriante rondelle se suit de bout en bout sans sourciller, nous poussant même à une remise du couvert aussitôt l'ultime note envolée. C'est dire que, peu après sa création, l'inspiré sextet serait déjà en mesure de jouer les trouble-fête parmi les jeunes espoirs du metal symphonique à chant féminin actuel. Selon votre humble serviteur, il se pourrait bien que l'on ne soit qu'au tout début d'une longue et palpitante histoire. Bref, une entrée en matière sur des chapeaux de roue !...

Note : 15,5/20

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