Le chanteur américain Sean Peck, et ses vociférations suraiguës proches de celles de Rob
Halford alors que ce dernier excellait du temps révolus de Painkiller, écrasent invariablement les albums de Cage de cette omniprésente puissance. La musique de ce groupe dénote, de surcroit, d'une incapacité chronique à produire un art autre que ce Heavy
Metal,
Power US, engoncé dans une posture artistique excessive et sans compromis où des notions telles que vélocité, vigueur, agressivité ou exaltation sont primordiales. La nuance étant, à priori, un concept inconnu et surtout inutile. Fort de ces éléments, les amateurs les plus sceptiques auront tôt fait de craindre le pire à l'annonce de la sortie de ce
War Master, premier effort de
Death Dealer auquel le vocaliste aura offert ses talents. Des appréhensions d'autant plus grandissantes que les noms des vétérans tels que ceux du batteur
Rhino (Angels of
Babylon, ex-
Manowar...), du bassiste Mike Davis (
Halford, ex-
Lizzy Borden, ex-
Ozzy Osbourne...) et des guitaristes
Ross The Boss (Ross the
Boss, ex-
Brain Surgeons,
The Dictators, ex-
Manowar, ex-
Shakin' Street) et Stu
Marshall (Empires of
Eden,
Paindivision,
Ronny Munroe, Saint
Lucifer, Stu
Marshall) viendront compléter la liste de ce Marchand de
Mort. Non pas que ces instrumentistes soient incapables de transcender un propos, bien au contraire.
Toutefois convenons tout de même que certains d'entre-eux ont parfois été impliqué dans des œuvres certes sympathiques mais sans grand intérêt. Et tombons aussi d'accord sur le fait que plusieurs sont davantage renommés pour ceux qu'ils furent autrefois et plus vraiment pour ceux qu'ils sont aujourd'hui. En outre, force est de reconnaitre que ces créatifs sont loin d'être des adeptes convaincus du progressisme. On sait donc, peu ou prou, ce que contiendra ce nouveau disque. Un pressentiment qu'un artwork aussi convenu que caricaturale tendrait même à confirmer.
Quoi qu'il en soit, au delà de ce verbiage sans véritable importance, et à contrario de ces vils pensées aprioristes, ce
War Master est album plutôt réussi. Bien évidemment, il ne saurait totalement se départir de ce conservatisme Heavy
Metal, Speed
Metal,
Power US, aux arômes éprouvés (
Primal Fear,
Judas Priest, Cage ou encore
Helstar) et si chers à nos cinq musiciens. Défendant donc, toujours encore, une expression créative âpre, rapide et robuste, le groupe nous convainc facilement (
Death Dealer,
War Master,
Curse of the
Heretic ou encore
Judge, Jury and Executionner). Autant de titres dans lesquels, par ailleurs,
Death Dealer aura été inspiré d'ajouter quelques touches moins habituelles pour ne pas les rendre trop monolithiques, épais, impénétrables (comme par exemple sur un dévastateur
Devil's Mile ou sur un Wraiths on the
Wind aux chants plus variés.). De plus d'autres morceaux, moins immédiatement prompts, viennent, eux aussi, habilement donner du relief à cet opus (
Never to Kneel, la surprenante ballade
Children of
Flames, le très germanique
Hammer Down, Liberty or Death...).
War Master est donc un opus fort sympathique. Une bonne surprise qui saura brillamment s'inscrire dans l'immédiate continuité des travaux de Cage tout en y adjoignant quelques subtilités suffisantes à nous séduire davantage encore.
Et puis aussi, au lieu de tenter une traduction française de "Death Dealer" tu aurais pu expliquer la référence à Frazetta et la pertinence vis-à-vis des thèmes abordés par le groupe. Mais je chipote.
Et puis mes commentaires ont beaux être allusifs, si tu as saisis que le Heavy Speed Metal de ce groupe, quoique bon, n'est pas remarquable alors je considère que le contrat est largement remplis.
Concernant ces libertés d'écritures que je m’octroie, j'ai "tenté" une traduction de Death Dealer (j'aimerais d'ailleurs comprendre là où cette tentative à échoué. Ce que tu semble dire.) simplement pour éviter une répétition. Je ne vois pas ce que ce procédé purement stylistique a de critiquable.
Tu as sans doute raison, j'aurais pu parler de Frazetta ou des textes de ce manifeste (bien que ces éléments ne me paraissent pas nécessairement d'une indiscutable pertinence) mais il m'a semblé plus cruciale d'éclairer très précisément le lecteur sur le style de musique que contient ce disque. Et ce parce que je pense que la plupart des gens qui ont l'intention de s’y intéresser le feront essentiellement pour ça.
Peut être que j'ai eu tord au fond. Ceci dit, je n'ai jamais eu la prétention de penser que mes chroniques étaient des modèles du genre et qu'elles devaient être louées pour leur excellence sans faille. Donc merci pour ton chipotage et merci pour le reste.
...
ohhh! çimer pour la description, en effet c'est pas dégueulasse du tout;)
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