Doom se forme en Grande Bretagne autour du chanteur Jon Pickering et du guitariste Brian
Talbot (Bri), louant rapidement les services de Mick Harris (
Napalm Death,
Extreme Noise Terror) derrière les fûts. Après le départ du batteur, seulement après un ou deux concerts, le duo complète sa formation dès 1987, grâce aux renforts de Pete Nash et Stick, délaissant parallèlement son crossover originel, pour une orientation dans la lignée de
Discharge, une crasse et une lourdeur supplémentaires.
Après une apparition sur l'un des tous premiers vinyles de l’écurie Peaceville, la compilation A
Vile Peace, Hammy, (boss du label) propose au groupe l’enregistrement de son premier album. Ceci se conclut par l’enregistrement de
War Crimes en février 1988, aux studios Rich
Bitch (
Napalm Death,
Carcass,
Heresy) et à sa sortie dans le courant de l’année.
Possédant la lourdeur du metal et les vocaux gras de son côté plus extrême,
Doom traine des relents crust/punk très marqué, ne développant ni une vitesse cataclysmique, ni des structures très complexes. Les rythmes de batterie de Stick sont relativement basiques, soutenant les riffs rentre-dedans de Bri et les vocaux charbonneux de Jon, rappelant ceux de Dean Jones chez
Extreme Noise Terror.
Les 21 titres de
War Crimes sont ainsi construits sur un modèle standard, ne comportant souvent qu’un couplet et un refrain, sur lesquels se greffent les paroles revendicatrices de Jon. Mais bien que l’album puisse paraître linéaire, il s'écoute toutefois d'un trait et reste bigrement percutant, lâchant ses rafales de riffs accrocheurs et facilement mémorisables, à l’image des terribles Same Mind ou Multinationals, ou encore des tout aussi redoutables Exploitation et No Religion que l'on retrouve sur la fameuse compilation Hardcore
Holocaust du célèbre John Peel.
Doom développe également un son rocailleux et affiche une attitude purement punk, lui conférant ce côté rebelle et cette spontanéité indéniables.
Véritable pont entre les scènes punk et grindcore british, se rapprochant de l’esprit d’
Extreme Noise Terror, les parties grind en moins,
Doom trouve ainsi remarquablement son style, étant considéré à juste titre comme l'une des formations de crustcore les plus authentiques, influençant des groupes du monde entier, depuis les anglais de
Disgust jusqu’aux suédois de
Disfear, en passant par les redoutables états-uniens de
Disrupt. Pierre angulaire du mouvement crust,
War Crimes ne se recommande guère aux amateurs de technique et de belles mélodies, mais reste en revanche l’album idéal pour réunir les thrashers et keupons au sein des mêmes pogos.
Fabien.
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