Allez s’il vous plait: faites-moi le plaisir de ne pas vous arrêter sur la pochette (qu’on classera dans la catégorie « à améliorer » pour être poli) pour plonger dans la musique de
JC Jess. Fans de heavy en tout genre réjouissez-vous ! Voilà un disque qui ne devrait pas vous laisser indifférents.
J’avoue avoir longtemps hésité avant de me lancer dans cette chronique, n’étant pas vraiment amateur de ce style, et manquant par conséquent de références du genre (qui semblent parcourir tout le long de l’album, au dire des spécialistes). Mais vu que personne ne semble s’y coller, ça sera bon pour ma pomme. Peut-être plus par chauvinisme régional d’ailleurs, vous ne m’en voudrez pas...
Petite présentation des produits du terroir : au pays du reblochon, du mont-blanc et des touristes/résidents anglais qui ne font pas un seul effort pour baragouiner ne serait-ce que quelques mots de français, certains ont cru bon de faire de la musique plutôt que gravir des montagnes ou batifoler avec les dahus. Fort de son expérience avec son autre groupe
Nightmare, qui rencontre un « petit succès » non négligeable (le groupe ayant fait la première partie de
Blind Guardian lors de leur tournée française, excusez du peu !)
JC Jess écume les salles de concert depuis déjà un petit moment. Enregistré à Savern’Studio (construit par
JC Jess himself) en 2008,
Wake of the Dead est le deuxième album du groupe, après un
Matter in Your Hand plutôt bien accueilli par les webzines français. Un petit studio, mais qui n’entrave en rien la qualité du son. On n’atteindra bien sûr pas la perfection, avec un son un peu étouffé et des guitares manquant quand même de puissance par moments.
Musicalement, ceux qui écoutent en boucle
Judas Priest et compagnie ne seront pas dépaysés.
JC Jess ne va pas jouer la carte de l’originalité en proposant des compositions mille fois entendues et ne sortant pas des schémas habituels (mais est-ce le but ?). Par contre pour accrocher, qu’est-ce que ça accroche ! Les musiciens sont loin d’être des manchots, et si la musique peut paraître dénuée de toutes fioritures ou prouesses techniques, ne vous arrêtez pas en si bon chemin : vous tomberez sur tout sauf quelque chose d’indigeste. Petite introduction en guise d’apéro, et puis c’est parti : refrains immédiatement mémorisables (Moment Of Lightness, Just On You et j’en passe ), rythmique carrée (malgré un petit regret côté puissance cf plus haut),
JC Jess va vous mitonner une bonne petite tartiflette....pardon : un bon petit album recette tradition. Et ne vous pressez pas, il y en aura pour tout le monde !
Le maître mot de ce disque semble être efficacité. Le groupe arrive à lier savamment des titres directs à des soli techniques, parfois longs de plus de une minute, sans jamais générer un quelconque ennui ; le chant est très bon, jamais agressif et s’autorisant des montées dans les aigus plus qu’appréciables. Et le disque nous relève encore des surprises ! Les coups de buttoir appuyés pas d’excellentes parties de batterie (second batteur du groupe, le précédent s’étant fait apparemment virer pour une histoire de coupe de cheveux...) de
Wake of the Dead Part II ou de
Bleed ne devraient pas vous laisser indifférents. On trouvera aussi quelques compostions plus rock dans l’âme comme Don't Stand, ou encore une petite ballade (la première, le groupe avait auparavant une notion très particulière des ballades) pour le dessert. Au final, treize titres dont deux scindés en deux parties (ceux cités plus haut) pour un résultat vraiment convaincant. Comme dit plus haut, ça n’est pas à moi de juger sur la qualité et l’originalité de l’œuvre, manquant de recul par rapport à tout ce qui se fait autour. Reste le live, qui lui est bien efficace, les quatre gusses prennent leur pied, et ça se ressent, des reprises de tous horizons aux blagues pourries de DéDé, c’est un pur bonheur que de les voir !
Empli d’un certain groove, racé et bien maîtrisé, ce
Wake of the Dead n’attend que vous, chers auditeurs et lecteurs, pour se faire une petite place dans vôtre discothèque. En attendant une future tournée mondiale (... qui sait ?), ne les manquez pas près de chez vous si jamais ils y passaient, vous ne seriez pas déçus !
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