Voyeur

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17/20
Nom du groupe War From A Harlots Mouth
Nom de l'album Voyeur
Type Album
Date de parution 06 Novembre 2012
Produit par Florian Nowak
Enregistré à Dailyhero Recordings
Style MusicalJazz Metal
Membres possèdant cet album20

Tracklist

1.
 Origin
 00:53
2.
 Vertigo
 03:34
3.
 H(a)unted
 00:41
4.
 Terrifier
 03:00
5.
 Of Fear and Total Control
 02:50
6.
 Temple
 03:00
7.
 The Black Lodge
 04:07
8.
 Beyond Life and Death
 01:12
9.
 To the Villains
 03:05
10.
 Krycek
 04:55
11.
 Scopophobia (ft. Arkadi Zaslavski of Dioramic)
 03:47
12.
 Catacombæ
 02:52
13.
 Epiphany
 01:01

Bonus
14.
 Dolph Lundgren
 03:19
15.
 To the Villains (Demo Version)
 03:02

Durée totale : 41:18

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War From A Harlots Mouth


Chronique @ enthwane

22 Octobre 2012

Plus sombre, plus complexe, WFAHM continue sur sa lancée après le virage amorcé sur "MMX".

Je suis War From A Harlots Mouth depuis quelques années à présent, depuis la sortie de leur premier album "Transmetropolitan", qui proposait un Deathcore tout ce qu'il y a de plus agaçant - breakdowns clichés, grosses voix d'ours, riffs lancinants et chiants comme la pluie. Néanmoins, le groupe avait su m'administrer une solide baffe avec la sortie de "In Shoals", beaucoup plus massif, plus mur, ne reniant pas ses racines Deathcore tout en y insufflant une solide dose de groove et de violence. "MMX", sorti l'année d'après, était un très bon opus, plus sérieux, mais est rapidement tombé dans l'oubli.

Le groupe aura de quoi marquer les esprits avec cette nouvelle sortie, "Voyeur", disponible chez Season of Mist. L'artwork en interpellera plus d'un, de même que l'expression bien française qui sert de titre à cette nouvelle galette : dans cette récente tradition d'interpeller l'auditeur, WFAHM excelle, dans la musique comme dans l'apparence. On y devinera ce qu'on voudra, pour ma part, j'y voyais une volonté de gagner en crédibilité et en sérieux, de même qu'une volonté tout aussi sérieuse d'en découdre avec le connaisseur comme avec le débutant.

Le premier titre, "Origin", me confortera dans cette opinion : on y entend violoncelle et contrebasse faire sonner des notes d'abord mélancoliques, puis extrêmement menacantes, dépeignant l'image du prédateur s'approchant et en voulant à nos miches. Et oui, impression confirmée dès que raisonnent les premières mesures de "Vertigo", breakdown rageur, complétement déstructuré, sur des riffs de guitare massifs au possible et une voix, comment dire... Parfois un petit faible. Ce qui dépareille un peu les compositions.

Car oui, le son du groupe est devenu plus monolithique que jamais. Un gros travail a été fourni sur la production : la batterie sonne encore plus écrasante que sur "In Shoals"(en particulier la double pédale, colonne vertébrale des structures rythmiques de "Voyeur"). Elle est vraiment placée en avant par rapport au reste des instruments, ce qui pourra en rebuter plus d'un. Dans la mesure ou cet instrument est à présent l'une des caractéristiques majeures de WFAHM, cela ne m'a pas dérangé plus que ça. Les guitares sont autant d'uppercuts, lâchant leurs notes qui viennent directement cogner les tympans - on saluera la technique et la patience des musiciens (mention spéciale au batteur, car tout repose sur son jeu hallucinant), car "Voyeur" a du être une sacré galère à mettre en boîte.

Bref, pour un son aussi massif, il aurait fallu une voix qui puisse tenir la mesure. Le vocaliste se défend plutôt bien, c'est un fait. Mais il manque cruellement de coffre pour vraiment ressortir des structures complexes de titres comme "H(a)unted" ou "The Black Lodge" (titre en hommage à David Lynch, on appréciera le "Fire Walk With Me" hurlé à la toute fin de ce dernier), par exemple. Etant donné que le groupe a gagné en intensité, la voix aurait du logiquement suivre. Ce n'est malheureusement pas le cas.

On appréciera la pause qu'est "Beyond Life and Death" en milieu d'opus. Aussi courte soit-elle, se raccrocher aux violoncelles et contrebasses déjà rencontrés en début d'album fera un bien fou à nos tympans malmenés et à notre cervelle, qui peine depuis plusieurs titres à trouver un schéma rythmique identique pendant plus de trente secondes consécutives. C'est l'une des rares fois ou je trouve, d'ailleurs, l'usage d'un interlude symphonique réellement utile ("on appréciera aussi la coupure "nette" en milieu du titre "Catacombae"), de même qu'en guise d'introduction et de conclusion. Elles viennent ajouter au "mystère WFAHM".

Le groupe ne néglige pas les passages très typés Grindcore avec blast-beats en pagaille ("To The Villains", "Catacombae" précédement cité), qui rappelleront un petit peu les fous-furieux polonais d'Antigama et leur Grind complètement halluciné. WFAHM fait toujours la part belle aux furieux Breakdowns et ce dans toutes les compositions (citons les plus marquants, en pagaille dans "Terrifier", "Temple"), empreintes d'influences diverses et variées : le spectre de Meshuggah y plane au détour de quelques plans tordus, de même que celui de Psyopus dans l'envie de filer mal au crâne à l'auditeur.

Le disque est relativement long (quarante minutes au compteur), et son écoute s'avère plaisante pour les amateurs de structures complexes et de technique discrète - non, WFAHM ne fait pas dans l'étalage de solis tape-à-l'oeil, pas plus que dans les concours de vitesse (même si le connaisseur appréciera les accélérations bien senties d'un titre comme "Catacombae" - encore lui !). Le groupe a cependant complètement lâché les plans "originaux" comme les interludes Jazz d'"In Shoals". Elles étaient pourtant vraiment réussies. On en revient à mon constat initial : le groupe n'est plus là pour faire marrer la galerie. Gros label, donc gros son. Un peu dommage, car cet aspect "délirant" (qui commençait à se perdre sur "MMX", il est vrai) donnait un sacré charme au groupe.

"Voyeur" nécessite plusieurs écoutes pour pouvoir être apprivoisé. Les plus incisifs pourront lui reprocher de n'être qu'un "breakdown de quarante minutes", certes. Il en reste que c'est malgré tout "l'album de la maturité", pour reprendre une expression typiquement française, pour un groupe qui cherchait un son bien à lui depuis le très bon "In Shoals". Il est loin le temps de "Transmetropolitan", et ce n'est pas plus mal ! Il est néanmoins dommage, pour un album de cette trempe, que la voix ne soit pas plus puissante par moments. De même que l'absence du côté "délirant" qui aurait pu apporter une petite coloration démente à "Voyeur", qui est un disque incroyablement sombre pour un groupe dont ce n'était pas la spécialité.

2 Commentaires

1 J'aime

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Molick - 22 Octobre 2012: On partage le même avis sur les précédents opus du groupe.

Du coup je pense que je vais me pencher sur celui-là.

Merci pour la chronique !
kasvo - 08 Mars 2013: excellent album beaucoup mieux que ces précédents hate de les voir demain en concert
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