Originaires du Sud de la Suède, le quatuor
Vornth sort son premier album, douze ans après sa formation. Inutile de dire que ces gars tous issus d'autres combos du coin prennent leur temps. En atteignant presque l'heure de musique, le label Italien Iron
Tyrant (
Sabbat,
Nunslaughter) ne s'y est pas trompé, car cet album à la pochette Sepulturesque (le diablotin rappellera forcément les premiers pas des Brésiliens) est une petite bombe de diversité black/thrash. Mais pas que.
En effet, après une première plage qui plante le décor tout en finesse, le PleasureToKillesque "
Evil Blood" prend à la gorge et assène une déferlante qui aurait bien pu être datée de 1986, entre "
Death Is Your
Saviour" et "
Ripping Corpse", en dépit d'un solo fort bien trouvé qui permet une respiration bienvenue, entre deux accélérations. Un titre plus fin qu'il n'y paraît, suivi par son petit frère "Rapid
Death", dans un phrasé tout
Kreator premières années (rajoutons à cette liste les vindicatifs "Rip Rip Rip", ou le terrible "
Darkness and Steel" et son intro accrocheuse). Les aficionados adoreront. Si l'auditeur qui découvre ce disque pourrait logiquement s'attendre à un ersatz (fort réussi) du groupe de la Ruhr, "
Devil" avec sa progression mélodique et menaçante prouve que
Vornth sait composer autre chose et assène un morceau intéressant, avec un pont qui lorgne vers du heavy burné et des guitares percutantes, à l'instar de "Spit
Black Fire" de "
Death's Horse" (ou du bonus CD "Grave Of The Living" qu'on ne retrouve pas sur la version LP, mais aussi sur une version 7" sortie indépendamment avec le titre "
Evil Blood") .
Les toms se dévalent avec un bon son de baril de lessive "made in Ventor", et même si les 57 minutes du disque peuvent paraître assez longues de prime abord, la grande force de
Vornth est de varier les plaisirs, comme en témoigne le Maidenien "
Bleed". Cohabitation réussie, paradoxalement. Aucune lassitude ni redondance n'apparaîtront tant Erik Blackflexer sait aussi chanter lors de quelques incartades en chant clair (en Suédois sur "
Death's Horse" ou sur "
Bleed" donc). Ainsi l'enchaînement du subtil "
Bleed" avec les roulements de Marcus Fors sur l'infernal "
Metal Skies" fait mouche, et atteint quasiment l'intensité d'un
Hellish Crossfire en forme. Mention aux soli sur ce titre qui plus est, comme sur beaucoup de morceaux, fort judicieusement placés et interprétés. Passons sur le livret et la pochette dont l'ordre des morceaux ne correspond pas au CD, mais mis à part ce léger défaut, peu de choses à reprocher aux Suédois. Pour chipoter, le séquencement qui fait la part belle au côté plus heavy de l'album en fin de disque, aurait pu être plus équilibré, étirant un poil l'album sur la fin.
Si vous cherchez au hasard un groupe de thrash/black percutant, efficace, peu connu et qui ne dédaignerait pas jouer à côté d'un lac en région Parisienne, nul doute que
Vornth, au delà d'un album en tous points excellent, saura déclencher une vraie émeute l'été tombant. Reprenant les codes initiés par les deux premiers
Kreator, tout en y ajoutant une louche de heavy sauvage ("
Axe Murder" et ses sept minutes qui en paraissent quatre, les cavalcades de "
Death's Horse") et un sacré sens de la composition qui fait mouche,
Vornth a pondu ici un album d'enfer.
P.S. : Quand tous les titres d'un album sont cités dans une chronique, c'est plutôt bon signe, non ?
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire