Vökudraumsins Fangi

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17/20
Nom du groupe Audn
Nom de l'album Vökudraumsins Fangi
Type Album
Date de parution 30 Octobre 2020
Style MusicalBlack Atmosphérique
Membres possèdant cet album38

Tracklist

1.
 Einn um Alla Tið
 08:15
2.
 Eldborg
 04:08
3.
 Birtan Hugann Brennir
 05:33
4.
 Verður Von að Bráð
 05:50
5.
 Drepsótt
 03:16
6.
 Næðir um
 05:03
7.
 Horfin Mér
 06:42
8.
 À Himin Stara
 03:47
9.
 Ljóstýra
 05:54
10.
 Vökudraumsins Fangi
 06:43

Durée totale : 55:11

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Audn


Chronique @ Icare

24 Novembre 2020

Juste, riche, varié et maîtrisé, ce troisième album est une pépite qui ne laissera pas insensible les amateurs du genre.

On l’a souvent dit, l’Islande est un terreau propice à l’éclosion d’une scène black metal conséquente de par sa situation de petit pays insulaire et isolé. L’impétuosité de sa nature grandiose, glaciale et majestueuse, capable de déchaînements soudains d’une violence inouïe, est à même de forger l’âme et le cœur, d’inspirer et d’élever les sentiments de ceux qui choisiraient de se dédier à l’art austère, impitoyable et guerrier qu’est le metal noir. Dès lors, on comprend mieux pourquoi autant de groupes de black viennent de l’île de glace et surtout pourquoi la musique d’Auðn semble si habitée. Déjà forts de deux albums remarqués, dont un superbe Farvegir Fyrndar qui avait beaucoup fait parler de lui en 2017, les six de Hveragerði reviennent confirmer leur excellence avec ce troisième full length intitulé Vökudraumsins Fangi.

Le superbe Einn um Alla Tíð donne le ton d’entrée, avec ses 8,16 minutes froides et torturées : un arpège doux et calme vient nous caresser les oreilles, nous incitant à l’évasion et la rêverie, puis les notes se parent d’une tension électrique et dramatique qui enfle et s’incarne en un superbe riff black metal, explosant enfin à 1,44 minutes sur un hurlement déchiré de Hjalti Sveinsson et un blast lourd et roulant propre au style. Voilà un morceau intense, puissant, galvanisant et en même temps presque douloureux, nous emplissant le coeur de ces sentiments bouleversants que sont la désolation, l’impuissance et la résignation, comme lorsque l’on devine l’imminence d’une catastrophe inéluctable qu’on ne peut rien faire pour empêcher. Avec ces huit minutes ce premier morceau s’étire vers le ciel à l’instar des volcans islandais, nous éclaboussant de ses émotions en un climax héroïque avec ce riffing galopant à la pureté immaculée à partir de 6,04 minutes.

En fait tout l’album est à l’image de cette magistrale pièce d’ouverture, à la fois violent, impétueux et atmosphérique, d’une intensité peu commune dans les sentiments qu’il provoque et d’une beauté à couper le souffle. Une fois de plus, Auðn propose 55 minutes à la densité et la richesse musicale peu communes, sorte de synthèse juste et parfaitement équilibrée entre le premier album éponyme, direct, ramassé et agressif, et Farvegir Fyrndar, plus atmosphérique et mélodique.
Car oui, les Islandais n’oublient pas les mélodies (le break central de Eldborg, lent et solennel, Birtan Hugann Brennir et Næðir Um, avec leur longue intro instrumentale au mid tempo épique, et, d’une manière générale, ces leads poignantes qui transfigurent ces dix titres tout le long de l’album), et c’est d’ailleurs là la force principale de Vökudraumsins Fangi, qui parvient à allier déferlements de violence et accalmies contemplatives en des morceaux qui explorent sommets et abysses sans perdre un seul instant en cohérence. Le sextette enchaîne en effet les passages d’une brutalité jouissive où de gros blasts lourds nous assomment, propulsant un riffing acéré qui nous déchire les chairs et le cœur (les charges lourdes de Drepsótt, qui font ressortir ce riffing lumineux, l’attaque sifflante de Á Himin Stara) et mélancolie (Naedir Um, le morceau éponyme de clôture, principalement instrumental, aux belles plages de guitares vaporeuses qui sonnent presque post rock). L’ensemble parvient à rester à la fois puissant et touchant, toujours auréolé de ce feeling magique qui, même au milieu de la tourmente, nous emplit le cœur de ce sentiment de plénitude.

Bien sûr, impossible de ne pas dire un mot sur la voix de Sveinsson, vibrante de rage et d’émotions, incroyablement arrachée et convulsée entre des sentiments extrêmes et contradictoires, décuplant l’intensité de ce black nerveux aux éruptions de colère imprévisible. Pour compléter le tableau, le son est parfait pour le style, à la fois froid, clair et très net mais empreint de cette distorsion indispensable au style, rendant honneur à tous les instruments histoire que l’on puisse s’immerger totalement dans la pureté de la musique.

Pour le coup, l’adage du jamais deux sans trois se vérifie puisque Vökudraumsins Fangi est un excellent album qui n’a pas grand-chose à envier à son prédécesseur et auquel on peut difficilement faire des reproches. Juste, riche, varié, maîtrisé, d’une musicalité touchante et d’une sensibilité à fleur de peau, déchiré entre élans épiques, attaques frénétiques, et évasions atmosphériques, ce troisième album est tout simplement une pépite qui ne laissera pas insensible les amateurs du genre.
Si en cette période de pandémie, vous regrettez les grands espaces et vous vous lamentez de ne pas pouvoir vous offrir un beau voyage, jetez-vous sur cet opus, l’évasion dans les froides contrées grandioses de l’Islande est garantie…

1 Commentaire

10 J'aime

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LoL999 - 10 Janvier 2021:

Chronique juste et bien écrite, merci ! Au bout de la 30ème écoute au quelque chose comme ça, je ne peux qu'adhérer, en amateur du genre.

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