Initié au milieu des années 80 par
Metallica et
Exodus, prolongé par
Testament,
Death Angel, et
Heathen, ce fut ensuite au tour de
Vio-lence,
Forbidden, et Defiance qu'incombèrent le devoir de perpétuer le son de la Bay
Area (San Francisco).
Or si sur "
Eternal Nightmare" (1988) et "
Forbidden Evil" (1988)
Vio-lence et
Forbidden réussissent à s'affranchir de l'influence trop marquante des leaders du genre, sur "
Product of Society" (1989) Defiance propose des compositions dans la pure tradition
Metallica/
Testament.
Cependant sur "Tribulation" et "
Hypothermia", les deux derniers morceaux du disque, on pressent que le groupe de Mike Kaufmann (basse) souhaite proposer des titres plus personnels.
Il faut attendre mars 1990 et la sortie de "
Void Terra Firma" pour découvrir le nouveau visage de Defiance.
Sur ce second album le groupe arbore un nouveau logo plus sobre que celui de "
Product of Society" et a confier la conception de la pochette à Robert DeMatteo (qui présente un paysage désertique agrémenté de quelques squelettes), plutôt qu'à Ed Repka (
Megadeth, Death) et son caractéristique coup de crayon.
De même, après avoir travaillé avec Jeff Waters (guitariste-leader d'
Annihilator), Defiance a décidé de faire appel cette fois à John Cuniberti qui a produit "
Eternal Nightmare" (
Vio-lence), "
Forbidden Evil" (
Forbidden), et "Shattered
Existence" (
Xentrix) ainsi que les disques du guitariste-virtuose
Joe Satriani.
A cela s'ajoute également le départ (non prévu) de Ken Elkinton (qui avait lui-même succédé à Mitch Mayes en 1988), qui est remplacé par Steev Esquivel.
Dès le premier titre "
Void Terra Firma" on est face à un Defiance méconnaissable que ce soit avec la voix de Steev Esquivel qui ressemble (en plus étouffée) à celle de Chuck Billy (
Testament), que dans la structure plus complexe du morceau auxquels s'ajoute la dynamique production de John Cuniberti (meilleure que celle de Jeff Waters).
Si sur "
Questions" le groupe nous offre un titre qui rappelle
Heathen (notamment grâce aux parties acoustiques), sur le très bon "
Deception Of
Faith" (sur lequel Steev Esquivel s'essaie à un chant plus clair), le virulent "Skitz-Illusions", ou encore le brutal "Buried Or Burned" Defiance se rapproche énormément de
Testament période 1987-1988.
Cependant grâce au surprenant "Slayground" (un morceau complètement barré) ainsi qu'à "Steamroller" où le groupe flirte avec le Techno-Thrash
Metal, Defiance évite de peu l'étiquette "sous-
Testament".
Avec deux ans de retard Mike Kaufmann et ses acolytes succombent à leur tour à la mode des reprises en ajoutant le titre "
Killers" (Iron Maiden) sur leur album.
Malgré quelques imperfections dans les parties de guitares de
Jim Adams et Doug Harrington (dont le jeu est moins fluide que celui d'
Adrian Smith et de Dave Murray), les Américains délivrent une version assez fidèle de cet excellent morceau.
Pour conclure si avec "
Void Terra Firma" Defiance nous offre un disque différent, mais de qualité, il manque cependant à celui-ci cette spontanéité qui rendait "Product Of Sociéty" si attachant (à défaut d'être essentiel).
Même si cet album ne fait pas dans l'originalité, il est terriblement efficace et percutant, on passe un très bon moment à son écoute, vraiment !
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