Voice of Opprobrium

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15/20
Nom du groupe Runespell
Nom de l'album Voice of Opprobrium
Type Album
Date de parution 06 Septembre 2019
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Firmament in Blood
 06:18
2.
 Voice of Opprobrium
 08:54
3.
 Wraithwoods
 05:21
4.
 All Thrones Perish II
 04:58
5.
 Wings of Fate
 04:15
6.
 Ascendant
 07:16

Durée totale : 37:02

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Runespell


Chronique @ Icare

17 Septembre 2019

Le contraste entre parties plus rapides et introspectives est moins important, ce qui fait perdre légèrement en impact

Lorsque l’on associe le black metal et l’Australie, on pense en premier lieu à ces hordes barbares qui dévastaient tout sur leur passage dans les 90’s comme Gospell of the Horns, Abominator, Bestial Warlust ou Destroyer 666, ou aux nombreux one-man band de black à tendances atmosphériques et/ou dépressives qui se sont fait connaître au début des années 2000 (Austere, Drowning the Light, Woods of Desolation ou Striborg pour n’en citer que quelques-uns parmi les plus connus).
Néanmoins, le créneau d’un black metal plus classique,à mi chemin entre bestial et atmosphérique, semble moins représenté, ou tout du moins exposé. C’est dans cette optique que Runespell nous intéresse, one man band de pagan black très mélodique et contemplatif emmené par Nightwolf, et qui sort avec Voice of Opprobrium son troisième album en à peine quelques années d’existence.

Dès Firmament in Blood, longue intro instrumentale de 6,18 minutes, on retrouve les sonorités chaudes et envoûtantes qui font toute la magie de Runespell. Percussions tribales, cordes lénifiantes et fragiles aux mélodies pures et touchantes, choeurs graves qui confinent au sacré, on se sent porté par ce souffle épique qui semble vouloir nous ouvrir les portes d’un au-delà onirique. Les sonorités légèrement orientales et chaudes des cordes nous engourdissent et nous élèvent l’âme dans ces contrées immaculées où l’homme n’a pas le droit de cité, d’ailleurs, à l’écoute de ce premier morceau, on pourrait vraiment croire que Nightwolf est grec tant l’art musical qu’il soupire se drape dans cette torpeur solennelle, belle et mélancolique que l’on retrouve dans de nombreux combos hellènes. Encore une fois, les six plages de ce nouvel album s’écoulent avec une fluidité parfaite et offrent une musicalité superbe qui regorge d’émotions, et à l’écoute de cet album, une nostalgie profonde semble émerger de la poussière du temps, et vient nous bercer dans un état de béatitude et de mélancolie : entre les chants graves et immémoriaux de Firmament in Blood et Ascendant, sur lequel Nightwolf lâche un peu les rennes, proposant un rythme plus rapide et un riffing guerrier et fier, on croirait entendre l’appel d’un âge d’or oublié, et on fait un voyage de quelques siècles. La musique de l’Australien reste intemporelle et inspirée, valant plus pour son ambiance et les émotions qu’elle procure que pour ses prouesses instrumentales, néanmoins les amateurs de la formation seront probablement un peu déçus et se rabattront sur Unhallowed Blood Oath ou l’excellent The Triumf of Wolfish Destiny de Blood Stronghold, sortis tous deux il y a deux ans, et possédant une balance plus équilibrée entre passages rapides et contemplatifs. Car oui, celui qui connaît les réalisations précédentes de l’Australien ne pourra s’empêcher d’avoir un léger arrière-goût amer en bouche.


Déjà il faut bien reconnaître qu’avec ses 37 petites minutes, Voice of Opprobrium est un peu court, surtout lorsque l’on découvre que, sur les six nouvelles compositions, trois sont entièrement instrumentales. Alors oui, certes, ces plages sont superbement interprétées, simples mais touchantes, gonflées d’une richesse musicale et émotionnelle certaine qui invite au voyage, mais n’empêche, quand on écoute Runespell, on s’attend à écouter un album de black metal, ce qui n’est ici le cas que sur trois pistes et 21 minutes…
D’ailleurs, en ce qui concerne les compositions black, certains auditeurs pourront aussi se montrer légèrement déçus. A l’instar de ces plages musicales, calmes et intemporelles, les pistes metalliques semblent avoir perdu en intensité, et même si l’ensemble est solide, rien ne ressort vraiment. Non pas que Runespell ait jamais été un groupe particulièrement rapide ou violent, les mélodies, point fort du groupe, ont toujours été très soignées et mises en avant, mais ici, on sent moins le côté épique et majestueux du riffing, et le contraste entre parties plus rapides et introspectives se fait moins important, ce qui fait perdre légèrement en impact à l’ensemble.

En fait, ce troisième album est probablement trop homogène dans ses musiques et ses ambiances : les mélodies de Firmament in Blood et Wings of Fate sont exactement les mêmes, le second morceau semblant être le prolongement du premier, ce qui rend les deux assez peu différenciables. Certes, l’ensemble reste hypnotique grâce à l’effet de répétition, mais les ficelles sont un peu grosses par rapport aux opus précédents où la magie opérait plus naturellement. On soulignera tout de même le bon riff épique qui ouvre All Thrones Perish II et Ascendant, plus rapide, avec ses mélodies glaciales à la scandinave.
Quoi qu’il en soit, Voice of Opprobrium reste un bon album, que les amateurs de combos comme Falkenbach, Graveland, Windir ou Rotting Christ devraient apprécier, même si Runespell semble un peu en pilotage automatique. On espère juste qu’avec son rythme de sortie pour le moins rapide (trois albums en même pas trois ans, jugez donc par vous-mêmes !), l’Australien ne va pas finir par s’essouffler, car les voyages pour l’Olympe ou le Walhalla se font rares. En attendant, montez le volume, fermez les yeux, et profitez...

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