Violent Delights

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12/20
Nom du groupe Neverlight
Nom de l'album Violent Delights
Type Album
Date de parution 18 Décembre 2015
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Scarlight
 03:58
2.
 Violent Delights
 04:22
3.
 Illusion of Control
 04:31
4.
 Submission
 03:21
5.
 You
 03:47
6.
 Inside the Silence
 04:32
7.
 No Redemption
 04:46
8.
 Fight
 06:09
9.
 Soul Cage
 04:55
10.
 Shadow
 06:36
11.
 Damned, I Descend
 08:24
12.
 Neverlight (Reprise)
 02:26

Durée totale : 57:47

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Neverlight


Chronique @ ericb4

03 Juillet 2016

Une œuvre prise dans son jus, à affiner absolument pour espérer l'emporter...

Un insoupçonné courant d'inspiration insufflé du fin fond du Colorado nous parvient à l'instar des arpèges fraîchement disséminés par une jeune formation metal à chant féminin portée par les vibes symphoniques de Nightwish, l'empreinte dark de Draconian, la touche prog de Dream Theater, avec de faux airs d'Epica, de Revamp ou d'Imperia, eu égard aux lignes de chant disséminées. Quelques expériences de la scène locale ainsi qu'un intense travail en studio transpirent de ce vert projet. Tout s'est enchaîné rapidement pour nos valeureux guerriers : juste après le single « Submission » sera réalisé le discret EP « Neverlight », auto-productions sorties la même année, précédant ce présent album full length. Indice témoignant d'un réel souhait de la part du quartet américain d'en découdre face à une féroce concurrence dans ce registre metal, tout en s'étant montré prudent dans sa démarche. Reprenant deux titre de leur Ep, cette galette nous propose dès lors le parcours d'un ruban auditif de près d'une heure sur lequel se succèdent pas moins de 12 titres diversifiés dans leurs phases rythmiques et atmosphériques, conformément à un registre metal mélodique gothique aux touches sympho, dark et prog.

Cofondé en 2014 par la soprano Amanda Farell et le pluri-instrumentiste Josh Farell, le collectif natif de Colorado Springs a intégré dans ses rangs le batteur Jack McCune (ex-This Is My Curse, ex-Third Angel) et le bassiste Eldon McCune (ex-This Is My Curse, ex-The Endless Line). Ayant prestement réalisé ce méfait, un an et demi seulement après leur création, le combo livre une palette étoffée de compositions à la technicité soignée et à la mélodicité nuancée. Côté production d'ensemble, l'enregistrement ne laisse transparaître que peu de notes résiduelles et le mixage équilibre convenablement les parties instrumentales et vocales entre elles. On aurait cependant souhaité davantage de relief du champ acoustique ainsi que quelques efforts supplémentaires relatifs aux finitions. Toutefois, pour une première offrande de longue durée, le résultat reste tout à fait honorable. Mais entrons sans plus attendre dans les arcanes de ce propos.

Tout d'abord, le collectif nous immerge dans d'offensifs et mystérieux espaces sonores, avec hélas quelques irrégularités au programme. D'une part, l'entraînante et métronomique rythmique de « Illusion of Control » n'a de cesse de chatouiller le tympan, ce titre nous immergeant dans de sculpturaux couplets d'où une lumière blafarde nous parvient. Tourmenté et éminemment dynamique, ce morceau laisse la jeune déesse se livrer à moult modulations, mais sans que l'accroche ne s'opère réellement. Parfois, on se perd en conjectures sans qu'une amorce d'impulsion ne s'observe. D'autre part, le véloce « You », titre dark gothique, décoche ses riffs roulants et sa rythmique frondeuse, sur une assise mélodique aux séries d'accords peu propices à une adhésion immédiate. Des growls hurlants s'invitent à la danse, renforçant ce côté obscur que cultive le combo depuis ses débuts. La belle, dans l'ombre de Simone Simons (Epica), distille ses inflexions en voix de poitrine avec aplomb, avec même de belles envolées mais également quelques gênantes faussetés. Dans cette mouvance, des blasts inaltérables ainsi qu'une rythmique diluvienne, véritable rouleau compresseur, viennent frapper à la porte de « No Redemption », vivifiante et échevelée plage mélo-gothique où les riffs en tirs en rafale n'ont de cesse de meurtrir le tympan. Dans le sillage de Revamp, l'instrumentation en liesse se déploie, avec de belles descentes de toms, laissant la princesse prendre les rênes pour quelques folles embardées vocales. Des soucis de justesse empêchent néanmoins l'adhésion de s'opérer sereinement. De plus, on perdrait par moments le fil du tracé mélodique, élément perturbateur achevant de nous convaincre de ne pas avoir à insister.

Le propos se pare également de moments où le tempo ralentit sa cadence, avec une relative réussite à la clé. Ainsi, une guitare saturée oscillant avec des notes perlées introduit « Scarlight » , intrigante piste mélo-gothique en mid tempo, où vrombissent des riffs tortueux. C'est sur des charbons ardents qu'évolue la belle, usant d'un lyrisme modéré et bien distillé, non sans rappeler Imperia. Un petit mais adroit solo de guitare s'intercale dans une trame percussive à la structure solide, même si la pièce s'avère un poil déroutante sur l'axe mélodique. Par ailleurs, des grunts caverneux s'échappent en intro de « Violent Delights », autre mid tempo mélo-gothique, à la lumière crépusculaire et où des riffs acérés étreignent une rythmique plombante, le long d'un tracé mélodique cohérent à défaut d'être immédiatement accessible. Un bref solo de guitare à l'alerte picking annonce un break opportun, avant une bondissante mais déconcertante reprise, eu égard à des séries d'accords incertaines. De plus, de nombreux revirements mélodiques sont octroyés, nous conduisant par moments sur des terrains verglacés. Enfin, les harmoniques que la piste, un poil dark, contient ne s'offrent qu'au bout de plusieurs passages. Dans cette veine, une lead guitare crayeuse nous installe à bord de « Fight », ultime mid tempo mélo-gothique aux riffs secs escortant une rythmique massive. Le tracé mélodique s'avère répétitif et pas des plus immersifs et, malgré de téméraires assauts en voix de tête de la belle, la sauce ne prend pas réellement. Plus encore, un cruel manque de modulations atmosphériques s'inscrit dans la structure d'un titre peu propice au réenclenchement de la touche 'play'. Enfin, des riffs baveux et mitrailleurs envahissent la piste de « Soul Cage », mid tempo dark gothique dans le sillage de Draconian. On s'égarerait dans les méandres inhérents aux engloutissants couplets, un tantinet relevés par des refrains mieux dessinés. Mais, malgré les inlassables appels de la sirène, on se désespère de ne pas pouvoir la suivre dans cette tourmente, même si un solo de guitare de bon aloi tente de nous retenir, ainsi qu'une orchestration qui, lentement, s'intensifie. On s'embourbe dans d'inextricables chemins de traverse, nous décourageant d'y revenir plus que de raison.

Quant aux moments intimistes, ils ne manquent pas à l'appel, offrant un climat apaisé mais pas toujours sous les meilleurs auspices. En piano/voix commence « Inside the Silence », soyeuse et agréable ballade où la maîtresse de cérémonie, feutrant ici ses apparitions, semble à son aise. La progressive instrumentation qui s'installe contribue à générer davantage de relief acoustique et une dimension plus solennelle à l'instant posé, accompagnant comme il se doit la douce dans ses déambulations romantiques. Le morceau finit comme il a commencé, pianissimo. Mais, il en va tout autrement pour d'autres instants tamisés. Ainsi, le subtil « Submission » est une sensible ballade mise en habits de lumière par la douce, dans la veine de Revamp, avec moins de brio dans les montées en puissance oratoires. Toutefois, la ligne mélodique s'avère, au final, assez plate et peu d'ondulations autour de l'axe médian apparaissent. Par moments, le risque de décrochage peut guetter. Même destin pour « Shadow », ballade mélo-gothique dans le sillage atmosphérique d'Imperia, entamée par de jolies gammes pianistiques. D'engageants couplets nous font espérer un dénouement heureux, en vain. La déesse semble ne plus très bien savoir où, ni comment se mouvoir pour provoquer l'once d'une accroche. L'ensemble instrumental s'avère, quant à lui, pataud et peu inspiré. La linéarité du sillon mélodique aura raison de nos meilleures volontés, parachevant un tableau au coup de pinceau malhabile. Enfin, c'est a cappella qu'est entonné le bref « Neverlight (Reprise) », avec de faux airs de Simone, mais avec moins d'emphase dans les montées en voix de tête. Doublés par des choeurs féminins, la douce offre une prestation correcte mais non exempte d'irrégularités, l'ensemble obéissant à l'écriture de portées peu ragoûtantes, ou pour le moins, terriblement monocordes.

Comme pour signifier qu'il a également la capacité d'esquisser une pièce maîtresse, le combo s'est essayé à la création d'un ample message musical gothique à la touche prog. La fresque de l'opus, « Damned I Descend », est un morceau à tiroirs, commençant en douceur sur fond de nappes synthétiques enveloppantes et d'un délicat filet de voix dispensé par l'interprète. Progressivement, l'éveil du corps orchestral pousse la princesse à monter d'un octave, exercice qu'il lui faudra encore parfaire pour espérer faire illusion auprès de ses modèles identificatoires. Une intervention opportune du lead guitariste livre un solo de guitare bien senti, relayé par un tapping martelant, avant un petit break, ce dernier autorisant une saisissante reprise sur le refrain. On regrettera que l'interprète ait tant à forcer sur ses cordes vocales pour laisser s'échapper les notes souhaitées. L'essai est néanmoins transformé sur le plan technique et atmosphérique, au demeurant plutôt agréable à défaut de s'avérer inoubliable.

Résultat des courses : le potentiel logistique et technique du collectif américain est réel, celui-ci ayant diversifié son offre, ouvrant ainsi le champ des possibles. Cependant, on l'aura compris, les nombreuses prises de risques affichées sont louables mais entravent encore une accroche qui, bien souvent, s'égare et parfois finit par s'évanouir. La touche dark a certes apporté une ambiance gorgonesque à un ensemble mélodique gothique ambitieux, mais, doublée de lignes mélodiques encore flottantes, de prestations vocales à affuter et d'inutiles et inopportunes longueurs, elle rate sa cible. En arrondissant les angles, en affinant encore le trait harmonique, tout en conservant cette empreinte dark et cette dynamique, arguons que le combo ricain aura une belle carte à jouer. Pour l'heure, les amateurs de metal gothique à chant féminin pourront aller y jeter une oreille, pour le plaisir de la découverte, puis passer à autre chose. On attend dès lors un sursaut salvateur de nos acolytes, peut-être à l'aune d'un second méfait de longue durée ?...

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