Vertalia

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16/20
Nom du groupe Fortis Ventus
Nom de l'album Vertalia
Type Album
Date de parution 03 Juin 2022
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Between Love and War
Ecouter05:38
2.
 Birth of Sadness
Ecouter06:17
3.
 Vertalia
Ecouter04:37
4.
 Cave of Glass
Ecouter04:25
5.
 Living Thorns (Prelude)
Ecouter01:54
6.
 Gothecia
Ecouter05:20
7.
 Unveiling Path
Ecouter10:06
8.
 My Death Is My Devotion
Ecouter04:41
9.
 Door to the Unknown (Prelude)
Ecouter02:41
10.
 Reflections of Myself
Ecouter04:28
11.
 The Eagle’s Chase
Ecouter04:02
12.
 Homeland
Ecouter05:11

Durée totale : 59:20

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Fortis Ventus



Chronique @ ericb4

11 Juin 2022

Premier coup de maître insufflé par la formation hellénique...

Nous ayant laissés sur le souvenir ému d'un initiatique et grisant EP, « Haunted Heart », en 2017, le combo grec créé voilà déjà huit ans par le guitariste Jerry Avgoustis revient enfin, plus boosté que jamais dans la course. Le temps pour le collectif hellénique de refondre son line-up. Aussi, le quintet originel se voit dès lors mué en un modeste trio, réunissant les talents de Nancy Mos (parolière et mezzo soprano au timbre proche de celui de Manuela Kraller (ex-Xandria)), George Halliwell (orchestrations, claviers et chant additionnel) et, depuis 2019, du guitariste/bassiste Gregory Koilakos, Jerry Avgoustis, Thanos "Afentis" Orfanoudakis (basse et chant) et Dimitris Kofinas (batterie) ayant, quant à eux, quitté le navire. De cette étroite collaboration naîtra leur premier et présent album full length, « Vertalia », sorti, lui, chez le puissant label italien Rockshots Records. Indice révélateur d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos acolytes. Ce faisant, les douze pistes de la galette pourront-elles leur autoriser l'accès au rang de valeur montante du foisonnant univers metal symphonique à chant féminin ?

A l'instar de leur premier essai, nos compères continuent d'oeuvrer dans un metal mélodico-symphonique aux relents cinématiques, opératiques et progressifs, dans la lignée de Nightwish, Dark Sarah, Xandria et consorts. Dans ce dessein, et pour l'occasion, ont été sollicités : Gregory Giarelis (Badd Kharma, ex-Crush, ex-Heaven And Hell), à la batterie, Phedon Vriniotis, au violon, Maria Mazaraki-Ainianos, au violoncelle, Dee Theodorou (Illusory), au chant, et Michalis Artz, aux choeurs. Une belle brochette d'artistes, en somme, venue précisément renforcer la dimension symphonique de l'ouvrage.
Produit par George Halliwell, cet opus a été co-produit, mixé et mastérisé au Matrix Recording Studio par Yiannis Petroyiannis (Illusory), enregistré et édité au iCave Studio par Dee Theodorou. Aussi, les 59 minutes de la rondelle n'accusent que fort peu de sonorités résiduelles, jouissent d'un mixage ajusté entre lignes de chant et orchestrations et d'une belle profondeur de champ acoustique. Mais embarquons plutôt à bord du vaisseau amiral pour une croisière au long cours et, espérons-le, ponctuée de pépites placées çà et là sur notre route...

C'est cheveux au vent que s'effectuera en partie notre périple, la troupe disséminant alors quelques gemmes sur son passage. Ainsi, c'est d'un battement d'ailes que le refrain catchy émanant de l'entraînant « Cave of Glass » aspirera le tympan. Cet opératique méfait dans la veine de Dark Sarah se voit mis en exergue par les angéliques inflexions de la sirène, et témoigne, en outre, d'arrangements instrumentaux de fort bonne facture et d'une mélodicité toute de fines nuances cousue. Pourvu, lui, d'un léger tapping, d'un infiltrant cheminement d'harmoniques et d'enchaînements intra piste des plus sécurisants, le vitaminé et ''xandrien'' « Gothecia » pourrait à son tour laisser quelques traces dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Dans cette mouvance, un headbang bien senti sera spontanément généré sur l'enivrant « The Eagle’s Chase », autre hit an puissance à mettre à l'actif du combo. On appréciera, enfin, l'impulsif « Reflections of Myself » tant pour la chatoyante empreinte vocale du choriste Michalis Artz que pour la délicatesse de ses clapotis pianistiques et la confondante fluidité de sa sente mélodique ; sans oublier les caressantes ondulations du troublant violoncelle de Maria Mazaraki-Ainianos.

Quand la fibre prog se fait davantage sentir, le combo dévoile une autre corde à son arc, et non des moindres. Ce qu'atteste, tout d'abord, « Between Love and War » ; une rayonnante offrande dans la lignée de Visions Of Atlantis, qui, après une cinématique et instrumentale entame, ne tardera pas à lâcher les chevaux, nous menant alors à un final en crescendo des plus mémorables. Mis en habits de lumière par un duo mixte en voix claires bien habité, les poignantes envolées lyriques de la diva et les limpides impulsions de Dee Theodorou évoluant à l'unisson, le solaire effort ne saurait être éludé par le chaland. Dans cette énergie, au regard de ses couplets bien customisés relayés chacun d'un refrain immersif à souhait et de la soudaineté de la montée en régime de son corps orchestral, le ''xandrien'' mid/up tempo « My Death Is My Devotion » s'avère d'une efficacité non moins redoutable.

Lorsque l'ambiance se fait plus feutrée, nos compères trouvent à nouveau les clés pour nous retenir plus que de raison. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Birth of Sadness », ballade d'une sensibilité à fleur de peau mise habits de soie par les pénétrantes volutes de la maîtresse de cérémonie, que n'auraient sans doute reniée ni Xandria ni Dark Sarah. Inscrivant en son sein le frissonnant coup d'archet de Phedon Vriniotis, de délicats arpèges au piano ainsi qu'un fringant solo de guitare, l'instant privilégié ne se quittera qu'à regret. L'aficionado du genre intimiste ne saurait davantage esquiver « Vertalia », ballade a-rythmique à la colorature opératique, ''nightwishienne'' en l'âme. Voguant sur d'ondoyantes nappes synthétiques, les célestes oscillations de la mezzo-soprano font mouche où qu'elles se meuvent. Mais nos acolytes nous auraient gardé le meilleur pour la fin. Aussi nous livrent-ils la bouleversante ballade « Homeland » en guise d'outro. Elle également influencée par le cador finlandais et emmenée par une interprète au faîte de son art, cette ronde de saveurs exquises s'apparenterait à une réelle invitation au voyage en d'oniriques contrées.

Loin de les avoir relégués au rang de pièces d'apparat, et tous deux opportunément positionnés dans la tracklist, les préludes instrumentaux proposés auraient toute leur raison d'être. A commencer par « Living Thorns », un laconique mais troublant effort symphonico-progressif et cinématique, semblant danser sur un ondulant tapis organique et laissant entrevoir de sémillants arpèges d'accords au maître instrument à touches. Un poil plus opulent, l'aérien et gracieux « Door to the Unknown », lui, se dote d'une muraille de choeurs qui, peu à peu, s'épaissit, pour finir la marche. Un secteur qui sied bien à nos acolytes, à exploiter davantage, peut-être.

Mais ce serait dans le champ des pièces en actes symphonico-progressives que nos compères en viennent véritablement à se transcender. Ainsi, les quelque 10 minutes de la ''nightwishienne'' fresque « Unveiling Path » nous plongent tout d'abord au cœur d'une orchestration d'obédience cinématique digne d'une grande production hollywoodienne avant que ne s'accélère la cadence ; c'est alors que survient un break opportunément positionné, une nécessaire respiration prestement balayée par une reprise tout en légèreté. Encensée par les pénétrantes oscillations de la déesse, agrémentée d'un solo de guitare en bout de piste, et calée sur une ligne mélodique des plus enveloppantes, l'épique et engageante offrande serait assurément le point d'orgue de l'opus.

Résultat des courses : un véritable retour sur des chapeaux de roue pour le collectif grec ! A la lumière d'un album à la fois galvanisant, efficace, épique et romantique, diversifiant ses exercices de style à l'envi, et témoignant d'une production d'ensemble de fort bonne facture, c'est de bout en bout que s'effectue la traversée. Sans doute les qualités mélodiques et techniques de ses auteurs ne sont-elles pas étrangères à cet état de fait. L'inspiré trio aurait dès lors une belle carte à jouer pour s'imposer parmi les valeurs montantes de ce registre metal. A condition de s'affranchir de l'empreinte par trop pesante de ses maîtres inspirateurs et de consentir à un soupçon d'originalité supplémentaire, ce dernier pourra espérer pérenniser son projet. Pour l'heure, à l'instar de ce palpitant et subtil effort, la formation hellénique signe-là son premier coup de maître. Parviendra-t-elle à réitérer l'exploit ? Wait and see...

Note : 16,5/20

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