Vera Cruz

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18/20
Nom du groupe Edu Falaschi
Nom de l'album Vera Cruz
Type Album
Date de parution 12 Mai 2021
Style MusicalPower Progressif
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Burden
 02:01
2.
 The Ancestry
 05:50
3.
 Sea of Uncertainties
 04:55
4.
 Skies in Your Eyes
 04:26
5.
 Frol de la Mar
 00:58
6.
 Crosses
 04:40
7.
 Land Ahoy
 09:41
8.
 Fire with Fire
 06:39
9.
 Mirror of Delusion
 05:28
10.
 Bonfire of the Vanities
 03:30
11.
 Face of the Storm (ft. Max Calavera)
 07:31
12.
 Rainha do Luar
 04:06

Bonus
13.
 Skies in Your Eyes (Acoustic Version) (Nexus Edition)
 
14.
 Streets of Florence (Live) (Icarus Music Edition)
 
15.
 The Glory of the Sacred Truth (Live) (Icarus Music Edition)
 

Durée totale : 59:45

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Edu Falaschi


Chronique @ Eternalis

21 Juin 2021

"Vera Cruz" est le symbole de ce qui n’existe plus chez Angra

La carrière de « l’après » est toujours un monde difficile à aborder. Lorsque le choix de celui qui quitte le confort d’une formation reconnue se lance dans une formation en solo ou un nouveau groupe, il peut parfois se confronter à des difficultés dont il se pensait exempt du fait de son statut. Les exemples sont nombreux, même chez les plus grands (Dickinson n’a pas eu ce qu’il espérait en quittant Maiden, Rob Halford n’a pas convaincu avec Fight ou en solo après le Priest, Vince Neil s’est planté derrière Mötley Crüe ...) et, bien que certains aient très bien réussi (le départ de Kai Hansen d’Helloween pour former Gamma Ray fut couronné de succès et, pour le groupe qui nous intéresse, André Matos avait brillamment fondé Shaman après avoir quitté Angra).

Eduardo Falaschi, révélé aux yeux de tous sur le culte "Rebirth" quand Angra n’était plus que cendres, a surtout comme fait d’armes les fabuleux "Temple of Shadows" et "Aurora Consurgens" qui suivirent et placèrent définitivement Angra au panthéon des groupes de power mélodique atypiques, puisant dans leurs racines et leur culture un son nouveau et des influences brassées avec intelligence dans un metal harmonieux mais aussi agressif et terriblement technique. Si Edu a rapidement formé Almah en parallèle (dès 2005, avec un premier album constitué de guests en guise de line up), c’est quand il quitte la déesse de feu en 2012 pour des soucis vocaux récurrents (Angra devenait trop exigent pour lui vocalement) que « son » groupe deviendra son projet principal.
Comme souvent sur cette scène brésilienne, les musiciens qui accompagnèrent Edu firent des allées-retour (Felipe Andreoli jouait sur "Motion" tandis que "Marcelo Barbosa" allait, suite au départ de Kiko Loureiro pour Megadeth rejoindre Angra et quitter Almah) mais force est d’admettre que suite au surpuissant "Motion", le groupe ne décolla pas comme prévu. Boudé par l’Europe, Almah sorti même "E.V.O" sans support de label alors que "Unfold" avait été proposé par Scarlet Records qui, il faut l’avouer, n’est plus poids lourd de l’industrie.

Puis un long silence. Des reprises au piano. Des ballades. Edu semblait parti pour rester au Brésil et vivre de son passé. Mais arriva ce projet fou d’interpréter "Temple of Shadows" en entier, avec le support d’un orchestre symphonique. Un concert exceptionnel, avec le retour d’Aquiles Priester (libéré de W.A.S.P) comme compagnon de route (batteur de "Rebirth" à "Aurora Consurgens" chez Angra) et Fabio Laguna aux claviers (soit la moitié du Angra des années 2000). A cela s’ajoutait les musiciens d’Almah.
Plus qu’un coup d’éclat, Edu annonça rapidement la venue d’un nouveau disque (enfin !), sous son propre nom et avec aux commandes Denis Ward, le fabuleux bassiste responsable des productions colossales de "Temple of Shadows" et "Aurora Consurgens". L’équipe était au complet. Le rêve permis. "Vera Cruz" est désormais là pour le combler.

N’y allons pas par quatre chemins. "Temple of Shadows" a enfin un véritable successeur spirituel. Et à tous les niveaux. Du concept historique (se situant sur un autre continent certes) aux compositions en passant par le son, le côté très technique et intense (Aquiles est clairement un batteur d’une autre planète), la multitude de chœurs, les envolées symphoniques et même les phrasés vocaux (Edu a retrouver du poil de la bête !) : tout nous rappelle au chef d’œuvre de 2004.
Dès "The Ancestry", impossible de ne pas penser à un hybride entre "Spread your Fire" et "Temple of Hate". Le riff est rapide et acéré, la batterie cavalcade sur une double pédale clinique, les soli s’enchainent et surtout Edu retrouve de la consistance dans son chant et semble pleinement concerné par ce qu’il chante (ce qui n’était pas vraiment le cas sur "E.V.O"). Moins aigu que par le passé, il module sa voix entre un timbre plus médium et des passages agressifs se mêlant parfaitement aux rythmiques de feu du morceau. La partie soliste est dantesque et le petit pont orchestral rappelle inévitablement celui de "Temple of Hate". "Sea of Uncertainties" continu sur la même et l’intro à la batterie semble directement une version remodelée d’"Angels and Demons". Je vois déjà les moues boudeuses de ceux qui vont inévitablement dire que Edu nous a simplement repompé "Temple of Shadows" (ce qui en soi, n’aurait déjà rien de simple). Cet état de fait n’est pas vrai mais pas totalement faux tant l’influence suinte de partout et qu’il parait évident que les répétitions et le concert reprenant l’intégralité de l’album a forcément inspiré, même inconsciemment, les musiciens sur certains plans.

Il faut avouer que les premières écoutes se font avec les deux albums en parallèle pour que, progressivement, "Vera Cruz" trouve sa voie (et sa voix) et sa personnalité. Notamment dans une approche différente sur la seconde partie du disque. Passé le redoutable "Crosses", monstre speed sous amphétamines digne d’un "Carry On" (encore un solo de dingue), "Land Ahoy" assurera la transition. Forcément, l’intro acoustique évoquera dans un premier temps "Shadows Hunter" mais la progression du titre est différente et permet à de nombreux instruments traditionnels de ressortir, de la guitare acoustique aux percussions en passant par des castagnettes et tout un tas de petits éléments qui se dégustent avec le temps. Les chœurs se font plus présents, plus solennels et sentencieux tout au long des dix minutes de la composition (dont un sublime passage flamenco en son centre). On pourra aussi parler de "Mirror of Delusion" qui s’ouvre également sur une guitare flamenco rapide plaqué sur un riff assez heavy et un pattern de batterie qui se complexifie progressivement pour gagner en puissance. Un titre magistral qui se clôture sur une orgie de chœurs n’étant pas sans rappeler ceux de "Winds of Destination" (encore et toujours). Et que dire du magistral "Face of the Storm" ? Max Calavera vient intensifier une composition incroyable de sept minutes qui débute sur des cuivres digne d’une BO et annonçant une bataille imminente. Une longue intro qui fait monter la pression avant que n’explose un riff chirurgical sur lequel Max (qui ne chante jamais aussi bien que lorsqu’il est invité) vient éructer pour apporter toute la violence dont le titre a besoin. Une maitre composition (ce break presque narratif pour un Edu très sombre avant que les cuivres du début ne reviennent) qui démontre que le vocaliste a bien des choses à dire et que "Vera Cruz" est loin de n’être qu’une inspiration constante de son illustre ainé.

Certains esprits chagrins regretteront (et ils auront raison) certains titres plus en dessous comme le très « Helloweenien » "Fire with Fire" et sa mélodie sentant le formol ou encore un "Skies in your Eyes" trop neutre en guise de ballade, puisque trop proche d’un "Wishing Well" (la magie en moins). On pourra aussi dire que la paire Mafra / Barros n’est pas Loureiro / Bittencourt puisque les deux musiciens actuels tombent parfois dans une certaine démonstration technique sans conserver toute la magie et la luminosité dont Kiko et Rafa sont coutumier depuis des années (et sur ce point quasiment indétrônables). Ils auront raison mais ils auraient tort de bouder leur plaisir tant "Vera Cruz" est le symbole de ce qui n’existe plus chez Angra, lui qui continu d’explorer dans des contrées plus expérimentales (avec brio sur "Omni" d’ailleurs) pour lâcher petit à petit le speed progressif pur. "Vera Cruz" est chez Edu ce qu’il n’y a plus chez les autres. Merci à lui pour ce magnifique moment, qui méritera dans les mois à venir (il faut espérer) un support digne de ce nom sur le vieux continent puisque l’album n’est aujourd’hui dispo qu’en import d’Amérique du Sud ou au Japon. Que les labels se bougent, une telle qualité n’est pas si courante ...

4 Commentaires

6 J'aime

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Daweed - 22 Juin 2021:

Merci Eternalis de continuer à chroniquer des albums comme ceux-la.

Je vais y jeter une oreille attentive, puis quelle magnifique pochette.

 

 

Eternalis - 22 Juin 2021:

C'est avec plaisir :)

AmonAbbath - 24 Juin 2021:

Amusant, même analyse de ma part avant-hier sur le forum heavy, alors que je n'avais pas encore pris connaissance de ta chronique. Tu réponds même à l'une de mes questions sur la disponibilité de l'album.

Entièrement d'accord donc, même si niveau notation, je lorgnerais plus vers un 15 je pense.

gg_jaime - 24 Juin 2021:

Merci pour cette chro. toujours bien documentée...

Album disponible sur le site 'sourire' en CD (+2 bonustracks)

Par contre, je ne trouve pas le DVD live TOS-IC...

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