Vengeance

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16/20
Nom du groupe Drown In Sulphur
Nom de l'album Vengeance
Type Album
Date de parution 17 Janvier 2025
Style MusicalDeathcore
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Underworld
 00:32
2.
 Faithless
 04:25
3.
 Vengeance
 02:32
4.
 Seeds of Hate
 03:41
5.
 Silence
 04:54
6.
 Scarlet Rain
 03:45
7.
 Veil of Deception
 04:06
8.
 Absentia
 04:04
9.
 Morningstar
 04:27
10.
 Inferno
 05:20

Durée totale : 37:46

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Drown In Sulphur


Chronique @ Groaw

20 Fevrier 2025

Sans forcément sortir des sentiers battus, Vengeance délivre un deathcore mélodique et subtil

Les Italiens sont largement reconnus pour leur gastronomie, pour leurs œuvres issues de la musique classique et de l’opéra et pour leur équipe nationale de football. En revanche, sur le terrain du deathcore, le pays est très discret malgré un grand nombre de formations. Parmi elles, celle de Drown In Sulphur est sans doute la plus « populaire ». Cependant, cette notoriété est à prendre avec des guillemets car le groupe s’est plutôt distingué par ses nombreuses altercations et ses divergences artistiques que par ses prouesses musicales. En effet, le collectif s’est scindé en deux avec d’un côté un tout nouveau combo Defamed et de l’autre une line-up totalement remaniée. Ces différends ont constitué un tremplin quasiment inespéré pour nos actuels musiciens qui ont mené aux premières reconnaissances.

Car avant ce divorce, Drown In Sulphur ne nageait clairement pas dans la gloire. Au contraire, l’ex-quintet coulait dans les méandres de l’insignifiance et de l’insipidité avec deux EPs ainsi qu’un album assez médiocres et fades. Pourtant, contre vents et marées, l’actuel combo s’est totalement métamorphosé avec un second disque Dark Secrets of the Soul loin d’être insolite mais qui a pourtant su convaincre par ses attraits progressifs et blackened. Nos Italiens tenaient là une œuvre qui tenait enfin la route à défaut d’être exceptionnelle, une base qui présageait un essor encourageant. Seulement un an après sa sortie, la formation nous prend quelque peu de court avec son troisième full-length Vengeance, un nom qui n’est pas forcément le fruit du hasard lorsque l’on connait le passé de ses membres.

Si le quintet italien nous déroute, c’est parce qu’il a quasiment renié, outre quelques exceptions, son empreinte black metal pour un deathcore davantage harmonieux, pour ne pas dire symphonique. Au-delà de ce tremplin mélodique, on décèle aussi des tendances cristallines, un attrait plutôt atypique dans un style bien souvent morose. En ce sens, on sent un groupe qui a pu être inspiré par le dernier album de Mental Cruelty car même si la limpidité de certaines sections est manifeste, elle est rapidement heurtée par la lourdeur et le caractère répressif des breakdowns.
Après l’introduction Underworld, la troupe italienne débute son périple avec un Faithless au riffing étincelant, où les accords préservent une atmosphère mélancolique sans pour autant pénétrer dans la désolation ou le funeste. La rare âcreté provient de cette panne anticonformiste qui ne jouit pas d’un rythme de plus en plus lent et doit aussi son tempérament innovant par ses riffs syncopés. L’apparence mélodieuse est renforcée par ces quelques chœurs célestes et ces claviers sensibles.

L’écriture est sans conteste l’atout principal du groupe puisque le riffing y est particulièrement recherché et façonné. Même dans des compositions qui semblent redondantes aux premiers abords, à l’instar d’un Seed Of Hate, cette répétition est vite balayée par d’attrayants et resplendissants solos de guitare. Ces mêmes arrangements permettent en plus de nous gratifier d’une ambiance purifiée au sein d’un climat hostile. Ces surcharges sont en revanche plus pesantes sur certains morceaux comme sur Silence où, malgré un riffing distordu mais pur (un des quelques rappels au black metal) et un nouveau solo irréprochable, les principaux accords deviennent assommants. Le breakdown est quant à lui prohibitif avec ces doubles pédales soutenues.

Les prestations vocales sont ultra conventionnelles, ce qui est très surprenant au vu des instrumentaux variés. Malheureusement, c’est ce qui pénalise grandement notre troupe et qui rend l’ensemble de ses pièces moins remarquables. Le final Inferno avait de quoi marquer les esprits de par son riffing frénétique, ses blastbeats et même gravity blasts au sein d’un climat agressif et neurasthénique. Mais le chant persiste dans un growl sommaire, loin d’être détestable mais qui accuse d’une absence de fantaisie. Ces gutturaux sont parfois un peu plus aigus comme lors des refrains de Morningstar mais ces derniers restent très éphémères et ne nous déboussolent aucunement. Le groupe s’embarque même dans du chant clair sur Scarlet Rain, sans plus nous convaincre.

Avec Vengeance, Drown In Sulphur s’éloigne en partie de son empreinte blackened pour proposer un deathcore plus ardent et assume pleinement ses influences modernes. Si le quintet subjugue par la richesse de ses arrangements et la finesse de ses riffings, il pêche cependant par un chant trop académique qui bride l’intensité et la dimension de l’album. Malgré ces quelques failles, ce troisième ouvrage confirme les bonnes impressions de la dernière production de nos Italiens, même si la recherche d’identité n’est pas tout à fait tranchée. Sans être étourdissant, ce disque demeure honnête dans sa démarche et mérite que l’on s’y intéresse un minimum, pour peu que l’on soit attaché à une musique davantage mélodique et moins démonstrative.

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