Vegferð Tímans

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12/20
Nom du groupe Dynfari
Nom de l'album Vegferð Tímans
Type Album
Date de parution 16 Mars 2015
Style MusicalBlack Atmosphérique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1.
 Ljósið
 03:10
2.
 Óreiða
 05:10
3.
 Sandkorn (I Stundaglasi Tímans)
 05:14
4.
 Hafsjór
 08:04
5.
 Fall XCII og 2^57.885.161 – 1 Sálna
 01:01
6.
 Vegferð I – Ab Terra
 12:19
7.
 Vegferð II – Ad Astra
 11:23
8.
 Vegferð III – Myrkrið
 09:27

Durée totale : 55:48

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Dynfari


Chronique @ Icare

05 Mars 2015

Agréable, mais insuffisant lorsque l'on évolue dans un style qui mise avant tout sur l’intensité émotionnelle.

Aaaah, le post black metal ! Genre décrié par bien des puristes et devenu l’un des derniers style à la mode avec des représentants émérites tels Alcest, Amesoeurs, Woods of Desolation ou Lantlos, cette sous-branche musicale assez facile d’accès plait à un public de plus en plus large, et - voyez-y ou non un lien de cause à effet - depuis les dix dernières années, nombreux sont les groupes à tenter leur chance et à se lancer dans cette aventure musicale avec plus ou moins de réussite. C’est notamment le cas de Dynfari, quatuor originaire de Reykjavik qui sort simultanément ses deux premiers full lengths en 2011 et 2012 un an à peine après sa création. La démarche peut laisser dubitatif, et même si ce que j’appelle le post black n’est pas connu pour être le genre le plus exigeant musicalement et techniquement, il est peut-être à craindre que nos Islandais confondent vitesse et précipitation… Réponse avec Vegferð Tímans, troisième album du combo nordique, qui voit le jour sur Code666.


La première chose qui frappe, et dans le bon sens du terme, c’est la magnifique pochette signée Metaztasis (Watain, Solstafir, Behemoth entre autres) et qui illustre bien le contenu de l’album, ce dernier nous narrant la dissolution d’un homme dans la vacuité infinie de l’univers, et son ascension progressive qui le verra s’immortaliser en un astre au côté des étoiles.
Ljόsid commence sur ces arpèges mélancoliques, rapidement accompagnés de cette toile sonore de guitares planantes et saturées typiques du genre, d’une basse profonde et d’une batterie à l’écho lointain ; mais, alors que la sauce prend tout doucement et que l’on attend l’inévitable explosion qui doit nous emporter dans des contrées oniriques, le titre se perd dans des tentatives rythmiques incongrues avec ces riffs saccadés qui nous font redescendre de notre petit nuage : pourquoi diable remplacer ce riff lancinant par ces lignes de gratte presque groovy qui flinguent d’un coup toute l’ambiance qui commençait lentement à s’installer ?
Après cette courte intro, le premier véritable titre arrive tout en douceur, sur ces cordes de violon, et ce rythme lent et chaloupé porté par une basse presque sensuelle. Dynfari nous propose un black atmosphérique plutôt calme, même si le rythme s’accélère dès 1,26 minutes, toujours porté par ces guitares célestes, et appuyé par les vocaux de Johan Örn, tantôt sous forme de choeurs évanescents, de chuchotements ou d’éructations graves et féroces. La batterie joue également un rôle important, avec une place de choix dans le mix mettant bien en avant cette frappe lourde ainsi que la présence discrète et entêtante de la double pédale indispensable au genre. Le titre est correct, mais souffre malheureusement du même syndrome que l’ensemble de ces 55 minutes : le tout manque cruellement de profondeur, présentant une musique trop lisse et impersonnelle pour réellement nous emporter, et si ces huit titres s’écoutent agréablement, le tout étant proprement exécuté et composé, les musiciens manquent encore d’inspiration et les compos sonnent comme un patchwork de tout ce que la scène black atmosphérique a à offrir, sans pour autant parvenir à distiller la magie distillée par tous les maîtres du genre.

Comme tout bon élève, Dynfari enchaîne parties acoustiques et passages plus « metal » (ils seraient fans d’Agalloch que ça ne m’étonnerait pas…), le groupe cale quelques chœurs par-ci par-là, place également des parties narrées et chuchotées histoire de rajouter une touche épico-mélancolique (en ce sens Sandkorn, le troisième titre n’est pas trop mal réussi), mais il n’y a pas réellement de montée en puissance, pas de passage fort, pas de riffs marquant, en un mot, pas assez d’intensité.
D’ailleurs, le son lui-même est relativement plat, trop propre, manquant de relief et de cette saturation vibrante qui doit immerger l’auditeur dans ce brouillard de guitares pour lui faire faire un voyage sensoriel réellement troublant; le tout s’écoule paisiblement, sans grand bouleversement, entre pauses acoustiques au demeurant fort plaisantes mais sans grande recherche musicale (le début de Vegferd I) et montées plus agressives – c’est très relatif ici - qui forment un magma mélodique encore loin de transcender nos sens.

Cependant, ce troisème full length est loin d’être un mauvais album, les titres restant tout à fait corrects et distillant une ambiance apaisante et médidative loin d’être désagréable. On soulignera entre autres Hafsjord, certes peu original, mais d’une puissance émotionnelle appréciable, morceau lent et doomesque, avec son riff central plein de majesté et ces voix mélancoliques, se fendant d’un pont acoustique où arpèges et vocaux narrés viennent mêler leurs soupirs, avant que les guitares et la double pédale ne tissent un nouveau motif pour relancer le titre vers des contrées plus black.
On citera également le tapping à 9,26 minutes de Vegferd I, assez lumineux pour se détacher d’un ensemble un peu trop convenu, les vocaux féminins sur Vergferd II, pour un début de titre fleurant bon le Anathema dans sa sensibilité acoustique, mais traînant malheureusement trop en longueur, ou encore,sur le dernier morceau, des parties de batterie bien foutues qui viennent dynamiser un peu ce riff basique qui fait pas mal penser à celui de Zombie des Cranberries.


En résumé, Vegferð Tímans s’écoute agréablement, mais ça ne va pas plus loin, et en ce qui me concerne, c'est insuffisant lorsque l'on évolue dans un style qui mise avant tout sur l’intensité émotionnelle. En tout état de cause, Dynfari est encore loin d’égaler ses influences, et le combo devra proposer quelque chose de plus personnel et d’un peu plus intense s’il veut espérer emporter les fans dans les étoiles comme le héros de son épopée. C’est tout le mal qu’on lui souhaite, et le potentiel est bien là, mais le chemin à parcourir est encore long : environ 16,3 années lumières de la Terre à l’étoile la plus proche, d’après Wikipédia.

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