Valonielu

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16/20
Nom du groupe Oranssi Pazuzu
Nom de l'album Valonielu
Type Album
Date de parution 11 Octobre 2013
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album40

Tracklist

1.
 Vino Verso
 04:52
2.
 Tyhjä Tempelli
 04:26
3.
 Uraanisula
 11:52
4.
 Reikä Maisemassa
 04:38
5.
 Olen Aukaissut Uuden Silmän
 05:16
6.
 Ympyrä On Viiva Tomussa
 15:10

Durée totale : 46:14

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Oranssi Pazuzu


Chronique @ GoddamnBiniou

19 Avril 2014

Original, riche et efficace. Oranssi Pazuzu trouve sa formule mirace

Le black metal est une scène passionnante par l’extrémité des courants qui le compose. D’un côté les conservateurs, rétifs à toute évolution, pour qui ce genre s’est arrêté en Scandinavie dans les années 90, et à l’autre bout ceux qui sans relâche expérimentent, mélangent leur tambouille avec d’autres inspirations et essayent de créer quelque chose de neuf. Bien entendu, nous trouvons entre les deux un large spectre que je n’aurai pas le temps d’évoquer ici.

Mais si le premier groupe me laisse le plus souvent de marbre, avec de temps à autre quelques sursauts à l’efficacité inattendue pour quelque chose qui s’est faite un millier de fois avant eux, je suis bien plus fan du second. Que ce soit au niveau des fondateurs qui se sont vite extrait du carcan qu’ils ont contribué à créer (Celtic Frost, Samael), les originaux de la seconde vague (Arcturus, Ulver ou Mysticum) et surtout des « petits derniers » -pourtant pas toujours tout jeunes- qui ont osé des mélanges surprenants.

Que ce soit Glorior Belli et son blues black, Blut Aus Nord et son trip-hop black sur « The Desanctification » ou la vague blackened hardcore pour ne citer qu'eux, l’heure est actuellement au mélange des genres pour le black metal.

Oranssi Pazuzu s’inscrit totalement dans ce dernier courant et son objectif est simple : mélanger black metal et musique psychédélique. Mais avant de développer sur leur petit dernier, « Valonielu », un petit retour sur l’histoire du groupe.

Ce groupe au patronyme étrange (le pazuzu orange en finnois), fondé en 2007, a dès son premier album, « Muukalainen Puhuu », montré sa volonté de développer une personnalité propre à cheval entre le produit culturel le plus exporté de Scandinavie et Woodstock. Un essai très agréable en raison de son identité marquée mais qu’il convenait encore d’améliorer.

Kosmonument, restait dans le même univers et, malgré quelques « tubes » comme « Komeetta », était à mon goût plus difficile à appréhender. Désormais, il passe crème mais je reste toujours indécis sur ces groupes qui demandent un réel investissement. Aussi bien il est honorable de proposer une musique riche, fouillée et originale nécessitant un rapport profond entre artiste et auditeur, autant devoir écouter 15 fois une œuvre avant de savoir si elle me plaît vraiment me laisse quand même dubitatif. D’autant plus à l’ère de la consommation musicale de masse où il est très facile de zapper la moindre chose qui demande un effort.

Mais trève de bavardage, intéressons nous maintenant à Valonielu. Et premier point : l’artwork. Grands Dieux qu’il est magnifique ! Je considère personnellement que l’artwork joue une place très importante pour toute production musicale car lui donnant sa « couleur » et développant son identité. Un artwork réussi est donc déjà une première étape importante.
Et on peut dire qu’ici ils n’ont pas fait les choses à moitié. La couverture est vraiment magnifique et l’autre volet original du vinyle n’est pas en reste (les deux autres volets sont un agrandissement de la couverture). De plus le groupe s’est donné la peine de traduire ses paroles en anglais et même si elles restent très imagées, voila un point tout à fait notable. Cette première approche, avant toute écoute de la musique, de la nouvelle œuvre des finlandais est donc déjà excellente.

Mais qu’en est il de la musique elle-même ? Et bien cela peut se résumer en trois mots : personnalité, efficacité et diversité.

Personnalité car Oranssi Pazuzu suit complètement la voie tracée par ses prédécesseurs : une musique psychédélique, à la richesse folle, composée d’un empilement d’effets psyché, de couches de synthé, des riffs black metal et surmontée d’un chant de corbeau.

Pourtant cette fois, le groupe ne réitère pas la maladresse de ses précédentes productions et offre des morceaux d’une efficacité redoutable malgré leur grande richesse et leur originalité. Cet album m’a surpris par son immédiateté et par la vitesse à laquelle ses morceaux se sont gravés dans ma mémoire.

La diversité des différentes pistes joue sans doute en faveur du point précédent. Nous passons d’un gros mid-tempo à un morceau carrément spatial pour ensuite retomber sur une piste toute en lourdeur, nous reposer sur un interlude psyché, reprendre sur une chanson très black’n’roll pour terminer sur un morceau fleuve parfaitement dosé dont nombre de groupes tueraient pour sa si parfaite évolution vers un final tout en puissance qui me donne à chaque fois la chair de poule.

Pourtant certains interludes purement psyché (la piste « Reikä Maisemassa » ou le début de « Ympyrä On Viiva Tomussa ») peuvent casser le rythme pour certains. A mes yeux, ils s’intègrent pourtant parfaitement dans la globalité de l’œuvre, tant chaque ralentissement n’est là que pour mieux nous amener vers une reprise toute en puissance ou en efficacité.

La formule générale du groupe peut d’ailleurs se résumer avec le premier morceau « Vino Verso » : un riff pas particulièrement original mais efficace qui va tourner, tourner et encore tourner, une batterie volontairement bancale –comprendre hors du simple « poum-tchak » binaire- qui va donner un groove complètement surréaliste et halluciné complété d’un empilement d’effet et de claviers, donnant un aspect « mille feuille » à la musique des finlandais. Cette formule se répète principalement sur « Uraanisula » et « Ympyrä On Viiva Tomussa ».

Les autres morceaux par contre offrent une nuance agréable. « Tyhjä Tempelli » et « Reikä Maisemassa » sont plus centrés sur le psychédélisme. Comme j’ai pu le dire précédemment, le second est même purement psyché mais offre une pause bienvenue alors que le premier garde encore un axe très metal. La distorsion est pourtant bien moins à l’honneur face à la basse et au synthé. Mais ce morceau conserve une puissance incroyable, dont les moments forts n’ont rien à envier aux plus grands groupes de metal alors qu’ils se basent sur une formule complètement autre. Si ça ce n’est pas du talent.

« Olen Aukaissut Uuden Silmän », au titre alambiqué vous fera quant à lui passer un excellent moment entre ces blasts et ces passages rock’n’roll super groovy agrémentés de guitare psyché qui me rappellent les meilleurs moment de Nachtmystium.

Mais mon morceau préféré reste sans conteste « Ympyrä On Viiva Tomussa ». Intro psyché, planante, évolution en douceur, gradation vers ces riffs lourds, au groove dont le décalage te met directement dans un état de transe, ponctués de sursauts électrisants. Puis on se calme à nouveau. Reste ce groove, toujours là, toujours présent, te laissant dans cet état second que le groupe arrive à créer. Les instruments reviennent peu à peu, savamment dosés pour te garder en haleine. Tu sens cette montée en puissance qui se fait peu à peu mais discrètement, sans te brusquer.
Puis vient la dernière explosion, ce passage complètement jouissif vers lequel tout l’album t’a délicatement mené. Un dernier concassage, court mais intense, et c’est la fin. Une conclusion parfaite pour un album qui n’en est pas moins.

Ce fut une chronique difficile à écrire tant il est complexe de donner une description de la musique de Oranssi Pazuzu. Mais s’il ne faut retenir que ces dernières paroles, alors sachez qu’Oranssi Pazuzu est un groupe unique, d’un talent fou et qui a enfin réussi à le canaliser dans un album à la richesse incroyable. Valonielu est aussi l’œuvre où le groupe aura enfin gommé son principal défaut en offrant un travail aussi efficace que capable de te retourner les entrailles. Un très grand disque.

2 Commentaires

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nOize))) - 20 Avril 2014: Bravo très belle chronique pour un album qui est tout simplement un chef d'oeuvre!
Bakounine - 21 Juin 2014: Merci pour cette chronique. J'ai bien fait de venir revérifier que personne ne l'avait faite avant d'entamer la mienne... Globalement, je trouve que c'est du Oranssi Pazuzu version + : plus puissant, plus easy-listening mais en même temps plus psychédélique que jamais... Un Riff stoner salutaire sur Vino Verso, une montée en puissance monstrueuse sur le dernier. Leur meilleur album sans conteste...
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