Forts de leur ambiance martiale et cataclysmique, les finlandais de
Scorngrain, après deux albums très teintés cyber/thrash, reviennent enfin en cette fin d’année 2010 avec un nouvel album auto produit, faute d’avoir pu dégoter un label sérieux après leur signature avec Dynamic Arts Records.
«
Utopia.Paranoia.Perversions » se veut être un concept album sur le futur perverti et aliéné de l’humanité, la suite logique de ce que
Scorngrain avait entamé avec «
Cyberwarmachine » et « 0.05% ». Ici tout se passe après le soulèvement des machines, alors que les humains, désolés, tentent de se frayer un chemin au sein de ruines et d’hallucinations interminables, et de fuir le monde utopique dont ils avaient tant rêvé.
Pour mettre en valeur ce concept et les ambiances qui en découlent, le trio de
Scorngrain n’a pas changé la recette de son succès. On retrouve toujours autant ces rythmiques thrash, parradés par des sonorités indus cybernétiques, cet ensemble dynamique et brute, guidé par une voix à la limite du saturée, criarde, parfois claire et parfois death. La grande nouveauté est l’apparition d’éléments électro, présents dans la majeure partie des titres, et renforçant le côté futuriste, si bien qu’on a parfois l’impression d’entendre du
Illidiance version thrash. L’album se veut donc encore plus futuriste et empreint d’atmosphères martiales, proche des grands du cyber actuels, à la manière de « Bloodrush » ou « Age of
Disgust », de vraies bombes.
Mais outre cette nouveauté imposante, l’ensemble des morceaux reste assez similaire aux précédents opus.
Pas vraiment de grands changements, ni même d’originalité, tout reste dans la même trempe, si bien que parfois, on pense vraiment entendre un titre d’un ancien opus. «
Dead Man March », même possédant un ensemble varié et assez apocalyptique, reprend aux claviers des sonorités aliénés retrouvés chez son grand frère.
Cependant, « Fade and
Vanish », dernier morceau de ce «
Utopia.Paranoia.Perversions », est le plus original et le plus prenant. Mélange subtile d’éléments thrash/indus/électro, l’aspect cyber est d’autant plus mis en relief, tant par les ambiances futuristes, froides et mécaniques qui s’en dégagent. La deuxième partie est plus atmosphérique, guidée par un fond aux claviers prenant, un rythme ralenti , un solo de guitare et un growl efficace.
Ce troisième album reste tout de même assez décevant malgré l’apparition de l’électro. On aurait apprécié plus d’originalité à travers ce «
Utopia.Paranoia.Perversions , et ne pas avoir à faire à des compos très proches de leurs anciennes. Les ambiances cyber sont toujours aussi présentes, mais elles sont malheureusement distordues par des rythmiques thrash manquant de variations et se veulent donc pas assez riches, dommage…
Merci bien pour la chronique, en tout cas. ;)
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